DEAL MONDIAL SUR UN QUAI DE GARE
(...) Clémenceau arrive à Londres au début du mois de décembre 1918.
(...) sur le quai de gare en compagnie de Llyod Georges. (...)
Clémenceau aurait alors dit à Lloyd Georges :
" - Qu'est-ce que vous voulez ?
- La Palestine.
- D'accord. Quoi d'autre ?
- Le Villayet (1) de Mossoul.
- À condition qu'on ait une part de pétrole." (2)
FLOTTEUR DE CATASTROPHE
Dans les textes, la Palestine est théoriquement toujours officiellement internationnalisée.
La France la cède donc définitivement aux Britanniques. (3)
Elle leur cède également le Villayet de Mossoul,
qui sera rattaché à l'Irak.
Mais en échange ils négocient une part des concessions pétrolières que les Britanniques possèdent alors.
DIABLE D'APARTÉ
Ces deux phrases (4) sans témoin
vont ensuite se traduire par deux années d'une complexité redoutable de négociations diplomatiques avec coup de théâtre, coups d'éclat, sortie glorieuse, etc.
DIPLO-BELLI FACIO-JANUS
Il faut donc retenir l'idée qu'il y a eu deux négociations en permanence.
ÉCLAT D'ICEBERG
La première est "officielle".
Elle comprend les représentants des États et s'opère dans le cadre de la conférence de paix,
puis dans le cadre des conférences interalliées qui se sont succédées
après la fin de la conférence de Versailles.
FOUDRE DE FOND
La seconde est menée plus discrètement.
Elle porte sur le pétrole.
Les deux n'ont officiellement aucun rapport.
Cependant quand le règlement ultime a lieu
à la conférence de San Remo,
en avril 1920,
AU FOURNIL DES VILLAS
il est quand même curieux de constater qu'il y a,
dans une villa,
la négociation officielle sur les mandats
tandis que dans une autre,
on clôt la négociation sur le pétrole. (5)
ÉCHOS D'ACOMPTE
Celle-ci, cela dit en passant, donnera 25% du pétrole d'Irak à la France. (5')
Cette part sera par la suite réduite à 23% pour des questions compliquées. (6)
À LA BONNE FRANQUETTE
La France créera une Compagnie pour exploiter ce pétrole :
la Compagnie française des pétroles. (7)
L'INSTANT QUICHOTTE
Il faut donc bien comprendre qu'en 1914, l'armée française est partie à cheval et en chemin de fer.
Il s'agissait d'une armée du XIX ième siècle.
Et si les militaires n'ont pas beaucoup progressé en pensée stratégique durant la guerre, ils ont en revanche considérablement progressé en terme d'équipement.
L'ARMÉE MACHINE
En 1918, c'est une armée du XX ième siècle.
Ce sont des tanks, des avions, des camions qui font les armées modernes,
ARMÉES NAFTÉES
autrement des armées à pétrole.
Tandis qu'en 1914,
on n'avait pas besoin de pétrole.
La mise en place des mandats, in La Palestine et la France de 1917 à nos jours.
Henry Laurens; Compte-rendu de la conférence du 9 février 2006 à Paris.
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Notes d'E'M.C. :
(1) "Virilisation" du dénominatif originel arabe Wilaya (Circonscription administrative), sous l'altératif turc Vilayet, transcrit ici Villayet.
(2) La chose étant entendu comme une possédé, un acquêt martial, à vulgaire mordacité étymologique de tournante aux énergies. Une touiza au trésor.
(3) "définitivement" nous guillemettons à l'a posteriori, la France (L'État s'entend) restera "maître" par procuration au futur État d'Israël.
(4) "phrases" écrit tel quel dans le texte, nous rectifions par phases, mot plus conforme aux léchures ignées des vagues d'assaut.
(5) Voir, renvoi à un passage (pages 229-230) du chapitre, ironiquement intitulé "Les universitaires et les méchants tyrans" du livre, Les mots et la terre de l'historien israélien Shlomo Sand dans Les mots et la terre, Flammarion 2010. sur l'idée sioniste d'expropriation du pétrole arabe comme bien public répartissable en libre service aux puissances dotées du feu décisif.
Lisons-y :
"Shlomo Avineri est un politologue réputé qui enseigne également a l'université hébraïque de Jérusalem; il est considéré dans le monde entier comme l'un des meilleurs connaisseurs de Marx et de Hegel (...).
"Lui aussi a livré au début de février 1991 son interprétation de la guerre en publiant dans la presse un long article sophistiqué, de tonalité modérée (*) où il exprimait l'idée que
"LE PÉTROLE DU MOYEN-ORIENT NE POUVAIT RESTER SOUS LA DOMINATION DE DIRIGEANTS ARABES RÉACTIONNAIRES NI DEMEURER LA PROPRIÉTÉ DES PEUPLES ARABES." 1 (1 Shlomo Sand)
Note d'E'M.C.
Plus abjectement antisémite autorisé (à l'égard des peuples Arabes, en surplomb de sémité) que ça tu meurs !
1 note, de Shlomo Sand en fin de citation au "politologue réputé", renvoyant à Haaretz des 1 et 15 février 1991. Repris in Nathan Shaham et Zvi Raanan (dir. War in the Gulf. Collection of Essays (en hébreu), Tel-Aviv, Sifriat Poalim, 1991, p. 9-21. Bas de page, 230, Les mots et la terre (*)
(*) expression force de la poésie anté-islamique, que poursuit le grand poète Mahmud Darwich, désormais aborigène d'utopie (se) préfigurant son topos atomisé, d'où la scélérate idée d'internationalisation de Palestine arabe, renommée Israël (Darwich étant, sur le passeport, citoyen israélien, ex membre du parti communiste israélien), E'M.C.
(6) "questions compliquées" quand bien même l'auteur dit dans sa note de bas de page concernant la négociation "secrète"sur le pétrole qui a lieu dans l'une des deux villas :
"Il fallait alors donner de la place,
et plus précisément 5% à Monsœur Gulbenkian, un baron du pétrole ayant aidé à négocier l'accord." (!)
Nous notons pour notre part en lecture prospective, un tu d'historien sur l'énorme part de mainmise française, à venir, sur le pétrole du Maghreb, essentiellement Algérie (point crucial des accords d'Évian), Libye; et autre Mali, Niger (uranium), etc. Bref là où l'on combat "officiellement" le "terrorisme"
(7) Voir, Total.
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Choix, découpage, intertitres, intertextualité critique, Notes, E'M.C.