AU FILOIR DU FILON
(...) en 1914, on n'avait pas besoin de pétrole.
Le pétrole en question est pourtant virtuel.
On s'en qu'il y en a dans le vilayet de Mossoul
mais on ne le trouvera qu'en 1928.
GOURAUD ET LA "SYRIE NATURELLE"
Certes, on trouve encore de vieux Français très cléricaux qui restent attachés à l'idée de "Syrie naturelle".
Le plus illustrissime d'entre eux est le général Gouraud,
près à financer un soulèvement palestinien contre les Britanniques,
et contre les Juifs au passage,
uniquement pour causer des ennuis aux Britanniques
et pour élargir éventuellement la zone française.
Après avoir donné quelques subventions à des Palestiniens, qui ne demandent que cela et le sollicitent même afin d'obtenir de l'aide financière contre les Britanniques,
la France lui intime l'ordre suivant :
ne pas toucher à la Palestine.
POSITIONS FRANÇAISES
Il faut bien comprendre la position française.
À FILOCHE DE CONFÉRENCES
Quand on lit les textes des conférences,
celle de San Remo, bien sûr,
mais aussi Boulogne,
Londres,
en Belgique,
on voit bien l'incompréhension réciproque des Français et des Britanniques.
SYRIE LIBAN "CHEZ NOUS"
Les premiers disent au sujet de la Syrie et du Liban: "chez nous".
"AT HOME" TAPIS TOTAL
Les Britanniques, quant à eux, ne raisonnent pas ainsi,
ils ne sont "at home"
ni en Palestine ni en Irak.
Ils s'en emparent, voilà tout !
TOCSIN FRANÇAIS
Inversement, les Français essayent désespérément d'avertir les Britanniques du caractère périlleux d'un Foyer national juif en Palestine.
CONFÉRENCE DE SAN REMO
À la conférence de San Remo,
par exemple, Alexandre Millerand, qui représente alors la France, essaie de façon quasi désespérée de l'expliquer aux Britanniques.
D'ailleurs en sortant de la conférence, celui-ci croit fermement avoir été persuasif et envoie un télégramme à Paris disant :
"Il n'y aura pas d'État juif en Palestine, les Britanniques m'en ayant à peu près assuré."
CONFÉRENCE DE BOULOGNE
À la dernière conférence, à Boulogne,
les Français adjurent une dernière fois les Britanniques de ne pas se lancer dans ce genre de politique.
(...)
PO1920 : RUSH ET FLUSH DES MANDATS
Cela montre en particulier qu'à partir de 1920, qui marque le début de la période des mandats,
Français et Anglais ont des positions extrêmement différentes sur ces points de vue.
Les premiers se sont désintéressés dès 1920 de la question Palestine.
Ils ont encore quelques religieux à protéger (1)
et souhaiteraient maintenir encore un peu la langue française en Palestine (2)
face aux progrès évidents de l'anglais et de l'hébreu.
CONSULAT FRANÇAIS
SILO DE PRÉSENCE
Ils construisent ainsi un magnifique consulat de France, ultra moderne,
une très belle création de l'architecture III ème République finissante,
dans les années 1930,
et qui demeure encore à ce jour une des plus belles résidence de France à l'étranger.
Psoir le reste, il convient de bien considérer ceci :
pour le gouvernement et le milieu colonial français, le sionisme est une relation allemande
au service des Britanniques
(sur la base de la nationalité autrichienne de Herzl
et sur le fait que jusqu'en 1914,
les chefs du mouvement sioniste étaient des Allemands
et qu'ensuite,
même si Weizmann,
originaire de Lituanie (3)
en a pris la direction,
il s'est mis au service des Anglais...)
"INVENTION" DU NATIONALISME ARABE
Quant au nationalisme arabe,
ce n'est ni plus ni moins une catastrophe inventée par les Britanniques pendant la Première Guerre mondiale
pour embêter les Français,
lesquels se sentent finalement assez neutres,
détestant l'une et l'autre des parties en conflit en Palestine.
La mise en place des mandats, in La Palestine et la France de 1917 à nos jours, Compte-rendu de la conférence du 9 février 2006 à Paris.
Notes E'M.C.
Chapō, "faut" indicativé mis entre crochet est de notre fait substitué à l'infinitif d'exhortation "considérer" de l'auteur pour faire tenir l'essentiel de la citation dans du chapō.
(1) Religieux, missionnaires, frères prêcheurs.
2) La nationale démocratie laïciste a toujours un subterfuge religieux à dhimmer dans sa sabretache pour damer le pion à la région d'accueil, ainsi, continûment tenue sous l'épée de Damoclès d'une ingérence, de l'installation d'une base militaire, voire carrément, d'une intervention punitive, à tendance disproportionnée, avec tout le bataclan de propagande requis pour la bonne cause, et la "grandeur" de l'État fort, protecteur, ubiquitaire.
3) La langue, dans le sens politique de Voix (présence virtuelle) française, comme pion francophoniste boutant pion anglophonique, (autre combat linguistique);
toutefois le locuteur autochtone, pour peu qu'il conserve et maîtrise la sienne, même si, pour la région, l'anglais est plus prégnant, s'il a (et/ou garde) goût d'acuité à sa liberté (sens et conscience), peut se dépêtrer des rets d'acculturation passive auxquels tout le vouerait à maugréer d'inefficience.
(3) Lituanie, la Vilnius, la Jérusalem du nord, capitale du Yiddishland. Origine du nom Lituai, Lietuva en lituanien, avec trois racines différentes, liet en lituanien, lit en langue slave, leit leur en letton; Leedu, Leeduma (maa: province, pays) en estonien. Litvakie, banlieue russe.
Première mention du nom en 1009 (annales de Quedlinbourg); Le Bund (der yiddisher Arbeter) en 1897. In Cahiers lituaniens, numéro 10.
Les litvaks, Juifs de Lituanie, dont par exemple, le linguiste Zigmas Zinckevićius, Yitzhak Ard du NKVD devenu de Vad Vashem en Israël; le philosophe talmudiste Emmanuel Levinas, inspiré de Gaon de Vilnius.
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Choix, découpage, notes, E'M.C.