Durant l'entre-deux guerres,
les hauts-commissaires français successifs maintiennent une vigilance absolue
pour interdire au mouvement sioniste
l'achat de terres à l'intérieur du mandat français,
en particulier
au Liban Sud
et dans le Golan.
(...)
On voit par exemple le général Weygand faire passer des arrêtés du haut-commissariat français interdisant de façon absolue toute vente.
Certes, un haut-commissaire français, Henri de Jouvenel a eu le projet, en 1926, de proposer des terres aux Juifs
mais en Jezireh,
c'est-à-dire à 500 kilomètres au nord sur la vallée de l'Euphrate.
Il s'agir alors d'une zone de future expansion agricole
où les Français souhaitetaient installer des colons susceptibles d'y acquérir des terres et d'apporter des capitaux.
Mais cette entreprise n'intéresse pas le mouvement sioniste qui désire des terres
soit au Liban Sud
sour sur le Golan
où, à chaque fois les hauts-commissaires français refusent.
De même, à plusieurs reprises, et de façon pratique, les hauts-commissaires français ont interdit le mouvement sioniste à l'intérieur du mandat,
en particulier la création de sections sionistes au Liban
puisqu'il y avait des Juifs libanais.
Les hauts-commissaires français ont toujours veille à ce que le mouvement sioniste ne se développe pas à l'intérieur du mandat français.
Au sein du personnel de la III ème République, très peu d'hommes politiques sont favorable au sionisme
MILITANTS ACTIFS DE LA CAUSE SIONISTE
Parmi eux on peut retenir les noms de trois hommes qui ont milité activement dans les cercles politiques Français pour la cause sioniste.
LÉON BLUM
Léon Blum, membre du comité fondateur de l'Agence juive en 1926
et deux autres moins importants
MARIUS MOUTET
mais on peu aussi retenir le nom de Marius Moutet, député socialiste, futur ministre des Colonies du Front populaire
ANATOLE DE MONZIE
et d'Anatole de Monzie, intellectuel connu ayant terminé sa carrière en tant que ministre de Vichy.
Néanmoins, hormis ces trois hommes de premier plan, aucun autre homme politique Français n'a manifesté ni intervenu en faveur du sionisme.
On attribuait d'ailleurs de forts pouvoirs à Léon Blum, durant le Front populaire, dans l'idée qu'il pouvait obtenir des concessions des Britanniques en faveur du mouvement sioniste.
HAÏM WEIZMANN- LÉON BLUM
Haïm Weizmann, en l'occurence, a beaucoup joué la carte de Léon Blum, de son influence supposée sur celui-ci.
Ce qui a d'ailleurs conduit les nationalistes arabes, alors en négociations avec la France, pour des raisons d'indépendance, de prendre contact avec les sionistes dans l'espoir d'influencer le gouvernement du Front populaire.
Mais ceci n'est pas allé très loin...
1937, AGGRAVATION
Les choses sont devenues plus graves en 1937.
1936, PALESTINIENS :GRÈVE GÉNÉRALE
Durant l'été de cette même année, et après la grève générale initiée en 1936 par les Palestiniens,
PLAN DE PARTAGE PEEL
les Britanniques décident ce qu'on appelle le premier plan de partage ou le plan Peel.
À la lecture de ce plan,
on remarque très distinctement
que si la part alors attribuée à l'État juif est beaucoup plus modérée
PART DE L'ONU (1947)
que la part accordée ultérieurement par l'ONU (1947),
les Britanniques conservent Jérusalem et quelques enclaves,
L'ÉTAT ARABE PALESTINIEN D'EMBLÉE INVIABLE
l'État arabe de la Palestine,
quant à lui,
n'est pas viable.
Les Anglais laissent donc la porte ouverte à une fusion entre cette partie arabe de la Palestine et la Syrie,
qui deviendrait également inépendante
puisqu'en 1936
la France a signé un traité lui promettant l'indépendance.
ANGLAIS :UN ÉTAT DE SYRIE DU SUD
Les Britannique ne cachent d'ailleurs pas
qu'ils prévoient en réalité
à travers ce plan Peel
un État de Syrie du Sud
ANGLAIS : PAS D'ÉTAT PALESTINIEN
et non un État Palestinien.
IRE DES COLONIAUX FRANÇAIS
Cette situation suffit à faire monter au créneau les coloniaux français,
inquiets de voir cette Palestine anglo-arabe
ENTRE-DÉVORATION SYRIENNE
ou cette Syrie du Sud
avaler la Syrie française.
1937 : SOULÈVEMENT PALESTINIEN
Lorsque le grand soulèvement palestinien éclate en septembre 1937,
les autorités mandataires ferment largement les yeux sur l'activité des exilés palestiniens à l'intérieur du mandat Français.
En effet, d'un côté, le mufti de Jérusalem est plus ou moins mis en résidence surveillée
en territoire chrétien au Liban,
mais Il existe surtout un comité de soutien,
véritable base logistique de la révolte palestinienne ayant pignon sur rue à Damas et que les autorités françaises feignent d'ignorer.
Ceci montre bien que de 1937 à 1939 une petite non négligeable de la logistique de la révolte s'est faite avec une certaine complaisance des autorités françaises.
ALEXIS LÉGER ALIAS St-JOHN PERSE
Pour donner une idée de la perception française de l'époque,
citons le passage d'un télégramme du secrétaire général du Quai d'Orsay d'alors,
Alexis Léger plus connu sous le nom de St-John Perse;
il parle des "aborigènes de Palestine".
MALDONNE DE 1939
En 1939, après Munich,
on note un certain raidissement,
lié au fait que la guerre contre l'Allemagne se prolifère
et qu'il va falloir renforcer la coopératiin franco-britannique.
1939 : EMPRISONNEMENT DES EXILÉS PALESTINIENS
Aussi, les autorités mandataires commencent à mettre la pression
sur les exilés palestiniens
et finissent par les mettre en prison au printemps 1939.
La logique de la marche à la guerre se met tout simplement en marche.
Et il faut comprendre,
et cela apparaît dans les archives,
que dès l'automne 1938,
les empires coloniaux français et britanniques sont sur le pied de guerre
contrairement aux métropoles.
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La Palestine et la France de 1917 à nos jours, Henry Laurens.
Choix, découpage, E'M.C.