Mahmud Abbas devrait rester chez lui.
(...)
Si Abou Mazen avait l'étoffe d'un vrai guide national plutôt que celle d'un épicier, il devrait déclarer : pas de conférence ni de rencontre tant que le blocus de Gaza n'est pas levé.
S'il avait la moindre stature historique, il ajouterait : rien sans la participation d'ismaël Haniyeh.
Lui aussi représente les Palestiniens.
Et si Israël voulait une vraie paix au lieu d'un "accord de principe" conclu avec un dirigeant fantoche et ne mènent à rien, il s'empresserait d'acquiescer à ces conditions.
Israël aussi aurait intérêt à ce qu'Abou Mazen soit considéré par son peuple comme un véritable dirigeant et non comme une marionnette manipulée par Israël et les États Unis ou mue par des considérations politiques à court terme.
Aujourd'hui, le faible Abou Mazen a du pouvoir.
À un moment où Washington et peut-être Jérusalem aspirent tellement à cette séance de photos baptisée "Conférence de paix" pour pouvoir faire état d'un "résultat", il pourrait et devrait menacer de la boycotter pour essayer d'obtenir au moins quelque chose pour son peuple.
À Gaza aussi, il y a des Palestiniens.
Même si Gaza est aux mains du Hamas qu'il exècre, Abou Mazen ne peut pas continuer d'ignorer la situation inhumaine dans laquelle ces Palestiniens vivent, prisonniers d'Israël.
Abou Mazen donne l'impression de n'être rien qu'un militant fossile.
Mais ce n'est ni par naïveté ni par faiblesse qu'il participe au bal masqué américano-israélien : Gaza est maintenant pour lui, autant que pour Israël, un "territoire hostile".
Il existe entre lui et Israël une communauté d'intérêts honteuse qui ne sert ni l'un ni l'autre.
À en juger par son comportement, non seulement Abou Mazen ne s'oppose pas à ce qu'Israël fait subir à Gaza, mais peut-être même adhère-t-il a la doctrine aberrante selon laquelle ce traitement cruel poussera le Hamas à capituler et les Gazaouis à retourner dans le giron du Fatah.
En fait, Abou Mazen démontre par là qu'il n'est pas "un poulet qui n'a pas encore de plumes", comme disait Ariel Sharon, mais un coq cynique, et que le bien de son peuple est le cadet de ses soucis.
Un véritable sommet de la paix devrait réunir toutes les parties en présence.
La paix se fait entre les vrais ennemis.
La question n'est pas de savoir si l'Arabie Saoudite y participera - c'est sans importance - mais si une véritable représentation palestinienne pourra s'y rendre.
(...)
Il est dans l'intérêt de toutes les parties, y compris du Fatah d'Abou Mazen, d'amener le Hamas à la table des discussions.
Un sommet pour la paix sans le Hamas et la Syrie n'est qu'une farce.
Mais la coalition à courte-vue du trio artificiel Jérusalem-Washington-Ramallah s'accroche au mirage des "pourparlers de paix" sans la participation des partenaires décisifs, et le monde applaudit à cette mystification.
Il semble difficile d'attendre d'Abou Mazen qu'il dépasse ses considérations étroites et demande qu'on invite le Hamas, qui faut-il le rappeler, a été choisi lors d'élections démocratiques pour diriger le gouvernement palestinien.
Le moins qu'on puisse exiger de celui qui porte le titre prestigieux de président de l'Autorité palestinienne est qu'il essaie de se préoccuper de tous ceux qui font partie de son peuple, en particulier ceux qui sont plongés dans la plus profonde détresse.
Mais au lieu d'œuvrer à un cessez-le-feu et l'ouverture de Gaza sur le monde, nous sommes occupés à rédiger un nouveau document - qui ne vaudra pas plus cher que le papier sur lequel il est écrit et qui, comme les précédents, sera aussitôt expédié dans les poubelles de l'histoire - et à imaginer qu'elles nouvelles mesures cruelles nous pourrions imposer aux habitants de Gaza.
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Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, président de l'Autorité palestinienne, né le 26 mars 1935 à Safed en Galilée, est le président de l'Autorité palestinienne depuis janvier 2005 et le Secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine. Il a été premier ministre sous la présidence de Yasser Arafat.
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Gaza, Giddon Levy, Haaretz, 23 septembre 2007. in La Fabrique, 2009.
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L'ENFIN DU COURAGE
Il n'est jamais de courage politique, ou courage tout court, qui ne ressortisse(nt) de ténacité d'âme, autrement dit d'éthique universelle (pas celle, ombiliquée, de secte), et de son - immanquable - part de défections de "sidérations" suscitées : la traque des malbêtes le refus de comprendre sous prétexte d'excuse.
Soit, l'ostracisme des consensuellé(e)s, les suspicieuses, ubiquitistes baudruches du libertaire, dont la paix, hors du limes est le pire des cauchemars, au cor du déshonneur, au désert de leur tartarie.
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ÉTAI(S) :
Malbête, comme nous l'écrivons, ainsi que malbêtise. (in, Mehdiglosse)
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Malebête, comme l'écrit Aimé Césaire dans, Banal, in, Moi, Laminaire :
"Le déménagement de moi-même sous le rire bas des malbêtes".
Et, dans Tutélaire, in, Le chant blessé :
"Toi contre les malebêtes de la nuit.
Cf. Glossaire des termes rares dans l'œuvre d'Aimé Césaire, René Hénane, Editions Jean-MLichel Place, 2004.
Malebête: Personne méchante, au comportement dangereux dont on doit se défier, Grand dictionnaire universel Larousse.
E'M.C.
Choix et découpage, aphorisme, Chapô, E'M.C.