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Billet de blog 17 février 2016

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SIONISME, POST-SIONISME-ANTI-SIONISME-ANTISÉMITISME SIMIESQUE

Le problème n'est pas de changer la "conscience" des gens ou ce qu'ils ont dans la tête, mais le régime politique, économique, institutionnel de production de la vérité. Michel Foucault. La fonction politique de l'intellectuel, 1976 (cité par Shlomo Sand, in, Les mots et la terre, Les intellectuels en Israël, 2010)

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             COURANT POST-SIONISTE

Le courant intellectuel connu sous l'appellation de "post-sionisme", bien que situé aux marges, a affirmé sa présence dans divers lieux de savoir, et a suscité de nouvelles représentations du passé.

Des Israéliens sociologues, archéologues, géographes, politologues, linguistes, et même   des cinéastes, ont ébranlé les fondements de l'idéologie nationale dominante.

                            LIMITES 

Mais ces courants d'idées ne sont pas parvenus jusqu'à la discipline intitulée "histoire du peuple d'Israël".

Dans les universités hébraïques, on trouve, nullement par hasard, non pas des "départements d'histoire" mais des "départements d'histoire générale" (discipline    à laquelle j'appartiens); la nuance n'est pas anodine car il existe à côté, et de façon totalement distincte, des "départements d'histoire du peuple d'Israël".

Mes pourfendeurs les plus virulents appartiennent à cette branche, et leur critique principale, par-delà quelques erreurs factuelles, a porté sur mon illégimité à traiter de l'historiographie juive quand mes domaines de spécialisation concernent l'Europe occidentale.

                    CLAUSE SIONISTE

Si cette objection, cependant, n'avait pas été formulée jusqu'ici à l'égard d'autres historiens "généraux" ayant traité de l'histoire des juifs, c'est qu'il existait une clause implicite consistant à ne pas transgresser les canons conceptuels sionistes.

                       MOTS FOCAUX

"Peuple juif", "terre des ancêtre", "exil", "diaspora", "montée au pays (alyia), "la Terre d'Israël" (Eretz Israël), "rédemption du sol", et bien d'autres, constituent les termes fondamentaux de la construction du passé israélien, et le refus d'y recourir est considéré comme un reniement de l'essentiel.

Tout cela m'était connu avant d'entreprendre la rédaction de ce livre.

Je savais que mon "défaut de connaissances juives" me serait reproché, de même que mon incapacité à percevoir "la spécificités historique du peuple juif", mon refus de voir son origine biblique, et ma négation de son "unité éternelle".

                (S')OSER OUTRE-DOXA

Cependant, se trouve à l'université de Tel-Aviv, avoir à proximité immédiate des piles de volumes et des monceaux de document, mais ne pas se confronter à leur lecture, m'apparaissait comme une trahison de mon métier d'historien.

               DÉLICES STATUTAIRES

Certes, il aurait été plus reposant de et plus agréable, en tant que professeur, de voyager aux États-Unis ou en France pour y colliger des latéraux de recherche sur la culture occidentale, et de savourer les délices de la tranquillité et du pouvoir académiques.

Je me suis pourtant senti l'obligation, en tant que participant à la construction de la mémoire collective de la société dans laquelle je vis, d'intervenir directement sur des aspects les plus sensibles.

En vérité, l'écart entre ce que j'ai découvert et  les normes de pensée en vigueur en Israël, mais aussi dans le monde, à propos du passé m'a secoué avant qu'il ne secoue mes lecteurs.

                 CLEFS DE "SUCCÈS"

On apprend généralement qu'il ne faut pas commencer à écrire avant d'avoir arrêté de penser; autrement dit : il faut savoir clairement, au début de la rédaction, quelle en sera la conclusion (c'est ainsi que j'ai réussi à achever mon doctorat!)

Or, en l'occurrence, je me suis senti "balloté"      à chaque phrase de la rédaction.

En me servant de la révolution conceptuelle amenée par Ernest Gellner Benedict Anderson et quelques autres à propos de la question nationale, les matériaux que je traitais me sont apparus sous une lumière crue, et m'ont orienté dans des directions que je n'avais pas imaginées.

C'est aussi le moment de le souligner : dans cette recherche, je n'ai pas trouvé d'éléments réellement nouveaux; la quasi-totalité des matériaux avait déjà été révélée par l'historiographie sioniste ou israélienne.

                     OUBLIS BOOSTANT

Mais une partie d'entre eux n'avait pas bénéficié d'une attention appropriée, certains éléments  ont été mis sous le boisseau historiographique,   et d'autres données ont été "oubliées" car elles ne s'accordaient pas avec les nécessités idéologiques de la mémoire nationale en cours  de formation.

                 PERTES SCRUPULEUSES

Il est surprenant de voir qu'une grande part de l'information rapportée dans ce livre était connue et répandue dans le cercle restreint de la recherche historique mais s'est régulièrement égarée sur la route du savoir officiel et pédagogique.

                       ÉPOUSSIÉRAGE

Ma contribution personnelle a consisté a ordonner cette connaissance historique sur de nouvelles bases et a dissiper la poussière déposée sur des documents anciens, que j'ai, sans relâche, revisités.

                       CONCLUSIONS

Les conclusions auxquelles je suis parvenu ont abouti à un récit radicalement différent de celui sur lequel j'avais été éduqué dans ma jeunesse,  et même dans ma maturité.

                      "NON SIONISTE"

Ce livre peut à juste titre être qualifié de "non sioniste"; je ne l'ai effectivement rédigé ni d'un point de vue national, ni animé d'une idéologie antinationale.

                 "NON ANTI-SIONISTE"

Je ne me définis pas comme "antisioniste", car ce qualificatif a revêtu, au fil des ans, le sens d'un rejet fortement présenté de la reconnaissance de l'existence de l'État d'Israël. (1)

Cependant, je refuse également de m'affirmer sioniste, et ce pour une raison bien simple : le sens minimal que l'ont peut de nos jours conférer au terme "sioniste" impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël comme l'État des juifs du monde entier, et non pas celui de tous les citoyens qui y vivent. (2)

                    "POST-SIONISTE"

Aussi et faute de mieux, je m'appliquerai la définition de "post-sioniste"; en effet, je prends  acte, comme fait historique, d'une partie des résultats de l'entreprise sioniste, à savoir le fait que s'est constituée une société israélienne.

J'aspire profondément, toutefois, à ce que son entreprise d'expansion territoriale et de colonisation soit enrayée, mais, aussi et surtout, j'espère contribuer à changer le caractère  ethnocentrique et antidémocratique de cet État.

                                     •

Comment le peuple juif fut inventé, Shlomo Sand, Flammarion 2008, 2010,  nouvelle édition enrichie, 

                                 •

Préface à la nouvelle édition, étudiée ici, dans le cadre-recherche d'une compilation historique évolutive des définitions référencées et de leur més-usage aux différents, itératifs niveaux d'intervention intellectuel, politico-médiatique  ou "populaire".

                                     •

Choix, Découpage, titre, intertitres, discussion, E'M.C.

SIONISME-ANTISIONISME-ANTISÉMITISME

(1): L'existence de L'État d'Israël étant un fait politique et militaire accompli, étant le seul État au Moyen-Orient a posséder, en veilleuse exclusive,  l'arme atomique, n'étant, aucunement, mis en cause d'existence, et, pour cause! sinon que par de quasi-inaudibles véniellités, sciemment exagérées,  étant  de surcroît le seul bénéficaire du soutien inconditionnel des principales puissances occidentales intéressément coalisées, ayant, quant à lui, impunitaire à l'écœure, tous les moyens de mettre en cause l'existence d'un "peuple" souche, éminemment antécédent, à ce lieu même qu'il s'aliène.

Sans compter, la débauche d'énergie déployée, par beaucoup d'acteurs hypermédiasés, pour tenter d'éteindre le légitime mouvement d'opposition à l'extrême violence sioniste, en recourant au vieux truc colonial, par le truchement du religieux, ciblant l'islam,  de l'empoisonnement sémantique du vocabulaire de résistance à l'injustice, multipliant campagne de discrédit pour assimiler l'anti-sionisme à de l'antisémitisme, gîté, ou s'avérant, et qui, nonobstant, reste(ra-it) l'obscur sérum du sionisme le plus lâchement endiablé.

(2): Cette définition du sionisme, du reste, tout à fait factuelle, comme phénomène d'expropriation coloniale du lieu, du nom, de la mémoire, de l'histoire arraisonnée à une identité triplement antithétique du "nouveau juif" (main)tenu en diète identitaire;

transformé en "autre nouveau juif" l'Arabe-palestinien-musulman;

identité antipodique, engeôlant le "vieux-nouveau" voisin sulfurisé, invisibilisé, bouté d'attenance distanciée;

 identité (auto)antidotique, lazarant le "vieil endogène oriental", mis à l'infra-vie, à virulente endosse de terrorisme endémique, d'antisémitisme simiesque (quoique d'assignation "élitaire") puisque "viscéral";

puisque acrimonieusement transférable, dans cette détestation en miroir, girouttée à l'envi, autour de représentations stupidement disputées.

E'M.C.

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