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Palestine

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Billet de blog 19 janvier 2016

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" ÉTAPES AYANT MENÉ À LA DÉCLARATION BALFOUR "

Modèle de rouerie entre larrons, genre to interlope, sur fond de simonie, la Lettre de Balfour, en dépit de sa butyreuse rancité diplomatique, est mortelle, dans la double acception de l'épithète, exclamation de liesse pour le sionisme colonialiste ( Mortelle ! ) afflictive, funeste et de malemort pour le peuple de Palestine et pour la région expugnable et décimable (Mauretelle!) à merci. E'M.C.

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                   RÉCIT PALESTINIEN

La déclaration Balfour est considérée par le mouvement sioniste comme un point majeur marqué contre les Arabes et les Musulmans, propriétaires d'origine de la Terre sainte.

Ce texte était l'aboutissement de plusieurs étapes qui s'étaient succédé depuis le XVII ième siècle.

          SUBSTITUTION D'ÂMES 

Le britannique Mitford, grand partisan du retour des Juifs en Palestine, affirmait en 1845 qu'il était tout à fait possible aux immigrants juifs d'y trouver refuge après l'expulsion des populations musulmanes vers l'Asie Mineure.

Il pensait que les paysans arabes quitteraient volontiers leur pays si de meilleures conditions de vie leur étaient proposées dans des contrées comme la Syrie ou la Mésopotamie.

C'est afin de fixer les Juifs sur la terre qu'ils cherchaient désormais à posséder que fut créé, en 1860, la Société de colonisation de la Palestine, dont l'objectif principal était l'implantation d'une grande colonie agricole juive en Palestine, en vue de la création d'un Etat juif nouveau.

Puis les écoles agricoles se multiplièrent.

L'Alliance israélite universelle créa en effet, en 1870, l'école agricole de Mikveh-Israel près de Jaffa (Yafa); les Juifs de Jérusalem (al-Qods) créèrent, en 1878, Petah Tikva, première colonie agricole.

Quant à Rishon Lezion (1882), ce fut la première colonie agricole fondée à des fins politiques :

la création d'un Etat juif en Palestine.

Les plans sionistes se concrétisèrent.

         LE PREMIER CONGRÈS SIONISTE

Théodore Herzl réussit à tenir et à diriger le premier congrès sioniste à Bâle (Suisse) en 1897; il en résulta le "Plan sioniste de Bâle".

Son objectif était le suivant :

" Le sionisme entend créer en Palestine un foyer pour le peuple juif reconnu par la communauté internationale."

Le congrès énumèrera les différents moyens pour réaliser son projet :

• Coloniser la Palestine à l'aide d'ouvriers et de paysans juifs.

• Organiser les Juifs à travers le monde et les mettre en contact entre eux par le biais d'organisations locales et internationales dans le respect des législations nationales. 

• Renforcer et alimenter la conscience et le sentiment nationaux juifs.

• Prendre les mesures préliminaires pour acquérir les assurances gouvernementales indispensables au projet sioniste.

      LE DEUXIÈME CONGRÈS SIONISTE

Le deuxième congrès sioniste, tenu en 1898, entérina la formation d'un Comité de colonisation et la création d'une Banque coloniale juive, l'instrument financier du mouvement grâce auquel les Juifs pouvaient acheter les terres avec de véritables titres de propriété.

L'immigration des Juifs en Palestine avait pourtant précédé le premier congrès sioniste en raison des persécutions subies en Russie tsariste dès 1881, suite à l'assassinat du tsar.

Une première vague de 2000 immigrants avait déferlé en Palestine en 1882; une deuxième arriva entre 1905 et 1907, dans laquelle se trouvait David Ben Gourion* et Itzhak Ben Zvi.

Ces deux hommes imposèrent bientôt le boycott de la main-d'œuvre arabe, renvoyant ainsi les gardiens circassiens ou bédouins des fermes juives, et ils fondèrent le mouvement Hashomer qui deviendra par la suite  la Haganah, la branche militaire de l'Organisation sioniste mondiale.

Entre 1808 et le déclenchement du premier conflit mondial, le sionisme réussira à fonder 11 nouvelles colonies en Palestine.

        L'EXPROPRIATION ORGANISÉE

L'expropriation organisée des terres et l'implantation des Juifs dans des colonies agricoles étaient gérées par le Bureau de Palestine, qui relevait de l'Organisation sioniste mondiale avec à sa tête depuis 1908 Arthur Ruppin.

              LE BUREAU DE PALESTINE 

Le Bureau de Palestine apporta sa contribution au Fonds national juif et édifia une banlieue juive jouxtant la ville arabe de Jaffa, qui sera rebaptisée Tel-Aviv.

    LA COMPAGNIE DE DÉVELOPPEMENT

Le Bureau mit également pied la Compagnie de développement des terres de Palestine, spécialisées dans l'exploitation des terres arabes et dans l'administration des centres de formation pour les ouvriers juifs immigrants, dans les deux secteurs agricoles et industriels.

              L'INVASION SIONISTE 

Malgré l'augmentation du nombre des immigrants juifs en Palestine (de 50000 en 1897 à 85000 en 1914 dont 12000 qui s'installèrent dans les colonies agricoles), l'avancée de l'invasion sioniste eut à affronter une opposition et une résistance arabes croissantes, dues notamment à une prise de conscience populaire face aux projets sionistes.

                  LA RÉSISTANCE 

Cela mena à des soulèvements pour l'indépendance et pour la fin du sionisme.

La déclaration Balfour du 2 novembre 1917 ouvrit une nouvelle page dans l'histoire de l'Orient arabe musulman et eut des répercussions géographiques au niveau mondial.

En effet, cette déclaration devint le texte fondamental et l'alibi principal invoqués par la Grande-Bretagne pour affermir son Mandat* sur la Palestine.

Elle fut la cause des divers évènements survenus en Palestine, auxquels les Britanniques se raccrochèrent d'ailleurs pour justifier leur politique sur le terrain.

La déclaration eut des conséquences graves non seulement sur la Palestine mais aussi sur l'avenir de la région.

                 LA LETTRE MORTELLE

L'union contre nature contractée entre les Britanniques et les sionistes prit la forme d'une lettre que le ministre des Affaires étrangères, Arthur James Balfour, qui œuvra avec tout son enthousiasme pour servir le sionisme, adressa au célèbre millionnaire juif, lord Lionel Walter Rothschild, et dans laquelle il disait :

Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement  d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.

Ce pacte implicite conclu entre l'impérialisme britannique et le mouvement colonialiste sioniste, au mépris du peuple de Palestine et de l'avenir de la nation arabe toute entière, consacrait les efforts entrepris par l'alliance sioniste-britannique, avec à sa tête Haïm Wiezmann.

            LE DON D'ESCROQUERIE

Ainsi, la Grande-Bretagne offrait une terre qu'elle ne possédait pas (la Palestine) à un groupe à qui elle ne revenait pas (les sionistes) sur le compte des propriétaires légaux de cette terre (le peuple arabe palestinien), auquel elle revenait.

Cela aboutit à l'usurpation d'une patrie et à l'exploitation d'une population entière, un évènement sans précédent dans l'histoire.

                     LE FORFAIT 

Il convient de noter ici que la Grande-Bretagne  a commis ce crime bien avant que ses troupes n'aient atteint Jérusalem.

In, Histoire de l'autre, Liana Levy, 2004.

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