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Palestine

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Billet de blog 19 janvier 2016

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" LES RAISONS DE LA DÉCLARATION BALFOUR "

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                     RÉCIT ISRAÉLIEN 

Complètement engagée dans la première guerre mondiale, la Grande-Bretagne cherchait des appuis.

La déclaration Balfour était destinée à se rallier les Juifs.

Les membres du gouvernement pensaient que    la communauté  juive exerçait une influence prépondérante sur le pouvoir décisionnaire dans le monde, en particulier au sein des deux grandes puissances, la Russie et les Etats-Unis.

Par ailleurs la Grande-Bretagne craignait que son adversaire, l'Allemagne, ne la devance par une déclaration similaire.

En outre, Le premier ministre anglais, David Lloyd George, et le ministre des Affaires étrangères, Arthur James Balfour, étaient tous deux des chrétiens pratiquants qui pronaient le retour du peuple d'Israël sur sa terre, conformément à l'esprit biblique dont ils avaient été nourris.

Le rapport de Balfour au sionisme s'exprime dans ce discours prononcé à la Chambre des lords :

Il va de soi que l'essentiel de notre action vise A annoncer à tous les pays où cette race [les Juifs] vit dans la dispersion que la chrétienté n'ignore ni  leur foi, ni les services qu'ils ont rendu aux grandes religions dans le monde ...

Car notre désir est de leur offrir, en faisant de notre mieux, la possiblité de développer dans la paix et la tranquillité, sous Mandat* britannique, les grands talents qu'ils ont été obligés d'exercer dans des pays dont ils ne connaissaient  pas la langue et dont ils ne partageaient pas la race.

C'est un souhait que j'aimerais voir se réaliser.

Une autre contribution importante fut celle de Haïm Weizmann qui, grâce à ses nombreuses relations au sein du gouvernement britannique, réussit à introduire l'idée sioniste sur la scène politique et à accélérer la proclamation britannique.

L'intérêt qu'avait la Grande-Bretagne à établir son influence sur le Proche-Orient, en particulier autour du canal de Suez, qui lui ouvrait le chemin des Indes, pesa lourd.

La France convoitait également ce territoire, et les Britanniques pensaient qu'en soutenant le sionisme ils auraient une influence déterminante dans la région.

La déclaration Balfour fut accueillie avec une joie profonde par les sionistes, qui la considérèrent comme la charte tant attendue pour laquelle Herzl avait œuvré.

Celle-ci apparaissait d'autant plus importante que la Grande-Bretagne était une puissance de premier plan qui avait de fortes chances de régner sur la Palestine après en avoir chassé les Ottomans.

À condition toutefois que la guerre s'achève par la victoire des pays alliés.

Mais à la fin de 1917, la guerre n'était toujours pas finie et la terre d'Israël restait sous tutelle ottomane.

De plus, les termes mêmes de la déclaration étaient vagues et ne comportaient aucun engagement effectif.

En revanche, l'obligation de ne pas porter atteinte aux droits des communautés non juives figurait en bonne place, au point de rendre inopérante toute tentative d'y fonder un foyer national.

Le territoire destiné à accueillir un foyer national  juif n'était pas défini non plus, la déclaration stipulait simplement qu'il serait situé sur une partie seulement du territoire de la Palestine.

Haîm Weizmann raconte à ce sujet : 

"Tandis que le Cabinet siégeait pour entériner la formulation définitive, j'attendais à l'extérieur, tout près du lieu des débats. Sykes m'a tendu le document en s'écriant:

"Dr. Weizmann, c'est un garçon !"

Je dois dire qu'au début, ce fils ne m'a pas plu.

Ce n'était pas pour cet adolescent que j'avais tant prié.

Mais je savais bien que nous nous embarquions pour un long voyage...

Un chapitre nouveau nous attendait, plein de nouveaux obstacles, mais qui aurait aussi ses grands moments."

In, Histoire de l´autre, Liana Levy, 2004.

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