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Palestine

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Billet de blog 20 janvier 2016

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" ARRIVÉE EN PALESTINE DE LA MISSION SIONISTE (avril 1918) ET RÉACTIONS ARABES "

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               RECIT PALESTINIEN

En avril 1918, le gouvernement britannique  dépêcha en Palestine Haïm Wiezmann entouré d'une délégation sioniste, afin de jeter les bases nécessaires à l'édification du foyer national juif, comme le préconisait la déclaration Balfour, mais également dans le but de calmer les soupçons arabes quant aux intentions réelles des sionistes.

La même année apparurent des associations islamo-chrétienes semblables aux organisations sionistes et juives, qui tentèrent de leur faire face.

  VISITE DE WIEZMANN AUX HUSSEINI

Il convient d'évoquer ici une rencontre qui illustre l'impasse dans laquelle se trouvaient Arabes, Britanniques et sionistes en Palestine : Weizmann rendit visite à Ismaïl al-Husseini et à son cousin, le mufti Kamel al-Husseini.

                        HYPOCRISIE

Il tenta de rassurer ses hôtes sur les différents problèmes qui inquiétaient les Palestiniens.

Il aborda ensuite la question la plus chère aux yeux des dirigeants arabes : celle de la terre.

Weizmann affirma que l'expropriation des propriétaire ou agriculteurs arabes, ou même leur expulsion de Palestine par des pressions économiques, n'était aucunement son désir.

Le médiateur européen William Ormsby-Gore indique que les deux interlocuteurs arabes restèrent réservés dans leur réponse.

                  LE TU DU RAPPORT

Son rapport passe cependant sous silence un évènement assez révélateur de l'ambiance politique qui régnait alors en Palestine : participant au forum d'al-Rachidiyyeh, un groupe d'intellectuels arabes donna à Jérusalem, les soirées du 11 et 12 avril 1918, une représentation de la pièce :

La fille de 'Adnan et la magnanimité des Arabes.

             LE FOL ATTRAIT DE LA CARTE 

Ce qui attirait l'attention était l'immense carte de la Palestine, placée au centre du forum, vers laquelle étaient dirigés les projecteurs, et sous laquelle on pouvait lire : 

Ô terre bénie de Palestine,

Terre de nos ancêtres arabes,

Terre la plus chère à Dieu,

Ne perds pas espoir, car je n'ai amour que toi !

Nous sacrifierons pour toi nos âmes,

Et affronterons toutes les difficultés,

Jusqu'à ce que le soleil resplendisse sur la Palestine,

Du Machrek jusqu'au Maghreb.

                    SOURDE BESOGNE 

La première mesure de mise en application de la déclaration Balfour fut la modification des frontières, de sorte qu'elles servent les visées coloniales britanniques et sionistes.

                   LE BAL DES CROUPIERS

Elle fut prise à l'issue de négociations laborieuses - elles durèrent plusieurs années - entre les représentants de la Grande-Bretagne, de la France et du mouvement sioniste.

                 LA GALETTE DES ROIS

La frontière séparant la Palestine du Liban et de la Syrie fut tracée en vertu de l'accord franco-britannique, paraphé le 23 décembre 1920.

Celle séparant la Transjordanie fut tracée le 1ier septembre 1922 par le haut-commissaire britannique pour la Palestine et la Transjordanie.

Quant à la frontière avec l'Égypte, elle avait été dessinée dès le premier octobre 1906.

                       L'ARNAQUE 

(L'Etat Juif fut proclamé en 1948 sur 77% de la surface totale de la Palestine, soit 20 700 km2, et le reste fut occupé à l'issue de la guerre de 1967).

La rédaction de la déclaration Balfour puis sa mise en application venaient en totale contradiction avec les promesses relatives au droit à l'autodétermination faites durant la Première Guerre mondiale par La Grande-Bretagne et ses alliés.

                    COUP DE JARNAC

Lorsque les Etats-Unis tentèrent de favoriser l'application du principe d'autodétermination en Palestine par le biais d'un référendum, la Grande-Bretagne et la France signifièrent leur accord par courtoisie mais refusèrent d'envoyer des délégués au sein de la commission créée à cet effet.

          LA COMMISSION KING-CRANE            

Les Etats-Unis furent ainsi contraints de constituer une délégation totalement américaine, la commission King-Crane, pour s'occuper du référendum.

                     RÉFÉRENDUM 

Les résultats de celui-ci reflétèrent l'opposition des Arabes de Palestine à l'établissement d'un foyer national pour les Juifs et les sionistes en Palestine, ainsi que leur souhait de préserver l'unité géographique et historique de la Palestine avec la Syrie.

                     DISSIMULATION 

La Grande-Bretagne et ses alliés, refusèrent de révéler de tels résultats afin de faire aboutir leur politique pro-sioniste en Palestine, malgré l'opinion des habitants arabes légitimes, qui formaient alors 90% de la population.

              REVENDICATIONS ARABES

Les revendications arabes, définies lors de la Conférence syrienne de juillet 1919 puis présentées à la Commission King-Crane, étaient les suivantes :

• L'unité de la Syrie et de la Palestine (qui est la partie méridionale de la Syrie).

• Le refus de tout partage de la Syrie.

• La mise place d'une monarchie constitutionnelle.

• Le rejet du Mandat britannique.

• Le droit à l'autodétermination pour tous les peuples sans distinction.

• Le rejet de la déclaration Balfour et de toute implantation d'un foyer national Juif.

• L'abrogation de tous les accords secrets, conformément au droit à l'autodétermination.

                       CONNIVENCES

La coopération étroite avec la Grande-Bretagne et le mouvement sioniste durant les années (1917-1947 date à laquelle le foyer national juif en Palestine devint un État) leur permit de fonder les bases du futur Etat : terre, peuple et souveraineté.

                      T(H)ERRAPIE

Cela passa par l'achat de terres et la promulgation de lois agraires, de lois d'immigration et de nationalité, afin d'expulser les populations autochtones et d'implanter les Juifs de l'étranger, en accaparant parallèlement l'économie de la Palestine et en judaïsant son appareil d'Etat.

                   AU COR DES CONGRÈS 

L'aboutissement  du premier Congrès sioniste (1897) et de la déclaration Balfour (1917) fut la proclamation par Ben Gourion, Le 14 mai 1948, de l'Etat d'Israël.

Ben Gourion évoqua l' "attachement historique" des Juifs à la Palestine et le droit du peuple juif à la résurrection nationale.

Il souligna ensuite la manière dont la déclaration Balfour entérinait ce droit, indiquant que le Mandat britannique approuvait ladite déclaration.

                        L'ANTIENNE

Après avoir rappelé les persécutions subies par les Juifs, il évoqua la résolution votée par l'Assemblée générale des Nations Unies*, Le 29 novembre 1947, qui recommandait le partage de la Palestine et la création d'un Etat juif, reconnaissant qu'il s'agissait là du but ultime du sionisme dans le monde et du peuple juif en Palestine plus particulièrement.

                       RE-DÉCLARATION

La déclaration de Ben Gourion se terminait ainsi:

L'État d'Israël sera ouvert à l'immigration juive et aux Juifs venant de tous les pays de leur Dispersion.

[...]  

Nous demandons au peuple juif dans sa Dispersion de [nous] assister dans la tâche d'immigration et de reconstruction.

                                    •

In, Histoire de l'autre, Liana Levy, 2004.

Choix et découpage, intertitres, E'M.C.

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