Les nombreux cas assassinats de familles entières par les bombardements israéliens à Gaza- parents et enfants, bébés grands-parents, frères et sœurs- attestent du fait que ce ne sont pas erreurs.
Les bombardements sont dictés par des décisions qui viennent de plus haut, appuyées et approuvées par des juristes militaires.
Quinze familles palestiniennes nucléaires et élargies ont perdu au moins trois, et généralement plus, de leurs membres, dans ce pilonnage de la bande de Gaza dans la semaine allant du 10 mai jusqu’à lundi après-midi.
Parents et enfants, bébés grands-parents, frères et sœurs, neveux et nièces sont morts ensemble lorsqu’Israël a bombardé leur maison qui s’est effondrée sur eux.
Pour ce qu’on en sait, aucun avertissement préalable n’a été donné afin qu’ils puissent évacuer les maisons visées.
Samedi, un représentant du ministère palestinien de la santé a fait connaître une liste de noms de 12 familles qui été tuées, chacune dans sa maison, chacune par un seul bombardement.
Depuis, en un raid aérien effectué dimanche avant l’aube, qui a duré 70 minutes et été dirigé vers trois maisons rue Al wehda dans le quartier de Rima de la ville de Gaza, trous familles comptant 38 membres au total ont été tuées.
Certains corps ont été trouvés dimanche matin.
Les services de sauvetage palestiniens n’ont réussi que dimanche soir à trouver le reste des corps et à les extraire des décombres.
L’anéantissement de familles entières par les bombardements israéliens était l’une des caractéristiques de la guerre de 2014.
Dans les quelques 50 jours de guerre d’alors, les données de l’ONU indiquent que 142 familles palestiniennes (742 personnes au total) ont été supprimées.
Les nombreux incidents d’alors et d’aujourd’hui attestent qu’il ne s’agit pas d’erreurs: et que le bombardement d’une maison quand tous ses membres sont à l’intérieur vient d’une décision en haut lieu, appuyée par des juristes militaires l’ayant analysée et approuvée.
Une enquête du groupe de défense des droits humains B’Tselem centrée sur quelques unes des 70 familles éradiquées en 2014, a fourni trois explications au nombre de familles nucléaires et élargies tuées, d’un seul coup, par un bombardement sur la maison de chacune de ces familles.
Une explication était que l’armée israélienne n’avait pas procédé à un avertissement préalable des propriétaires ou de leurs locataires;
ou que l’avertissement n’était pas arrivé à la bonne adresse en temps voulu ou pas du tout.
En tout cas, ce qui se dégage c’est la différence entre le sort des bâtiments bombardés avec leurs habitants à l’intérieur et celui des «tours» » - les immeubles de grande hauteur pilonnés le deuxième jour de ce dernier conflit, pendant le journée où en début de soirée.
Il est dit que les propriétaires ou le concierge des tours ont reçu des avertissements d’une heure ou plus, disant qu’ils devaient évacuer, et ce par un appel téléphonique de l’armée ou du service de sécurité du Shin Bet;
puis des «missiles d’avertissement» lancés par des drones
Ces propriétaires ou concierges étaient censés prévenir les autres habitants dans le bref laps de temps restant.
Les immeubles de grande hauteur n’étaient pas les seuls concernés.
Jeudi soir, à la maison d’Omar Shurabi à l’ouest de Khs Younis a été pilonnée.
Un cratère s’est formé sur la route et une pièce a été détruite dans ce bâtiment de deux étages.
Deus familles comptant sept personnes en tout vivent dans ce bâtiment.
22 minutes environ avant l’explosion, l’armée avait appelé Khaled Shurabi et lui a dit de prévenir son oncle Omar de quitter la maison, selon un rapport de centre palestinien des droits humains.
On ne sait pas si Omar était présent, mais les habitants de la maison se sont tous hâtés de sortir, si bien qu’il n’y a pas eu de blessures.
Ce fait précis indiquant que l’armée israélienne et le Shin Bet prennent la peine d’appeler et d’ordonner l’évacuation des maisons montre que les autorités israéliennes ont les numéros de téléphone des gens qui font dans chaque structure désignée à la destruction.
Ils ont les numéros de téléphone de parents de personnes suspectes ou connues pour militer au Hamas ou au Jihad islamique.
Le registre de la population palestinienne, y compris celui de Gaza est aux mains du ministre de l’intérieur israélien.
Il comporte des détails tels que les noms, âge, parents et adresses.
Ainsi que l’exigent les accords d’Islo, le ministre de l’intérieur palestinien, via le ministère des affaires civiles, transmet régulièrement des informations à la partie israélienne,
en particulier en ce qui concerne les naissances et les nouveaux nés:
les données du registre doivent être approuvées par Israël, faute de quoi les Palestiniens ne peuvent recevoir de cartes d’identité en temps voulu ou, dans le cas de mineurs, ils ne peuvent traverser seuls ou avec leurs parents les ponts de passage contrôlés par Israël.
Il est donc clair que l’armée connaît le nombre et le nom des enfants, des femmes et des personnes âgées qui vivent dans chaque immeuble d’habitation qu’elle bombarde pour une raison ou une autre.
La deuxième explication donnés par B’Tselem sur la liquidation de familles entières en 2014 est que la définition donnée par l’armée d’une « cible militaire » attaquable était très large et incluait les maisons de membres du Hamas et du Jihad.
Ces maisons ont été décrites comme des infrastructures opérationnelles ou infrastructure de commandement et de contrôle de l’organisation ou infrastructures terroristes-
même si tout ce qu’il y avait était un téléphone
mu simplement qu’une réunion y avait été accueillie.
La troisième explication de l’analyse de B’Tselem sur 2014 était que l’interprétation de l’armée de «dommages collatéraux» est très flexible et large.
L’armée a prétendu qu’elle agit selon le principe de «proportionnalité» entre le mal fait à des civils non impliqués et la réalisation d’objectif militaire légitime,
en d’autres termes que le «dommage collatéral» cause aux Palestiniens est mesuré et mûrement réfléchi.
Mais une fois que «l’importance » d’un membre du Hamas est considérée élevée que sa résidence est définie comme une cible pour le bombardement, le dommage «collatéral» acceptable -
en d’autres termes - le nombre de personnes non impliqués tuées - incluant des enfants et des bébés - est très large.
Dans le bombardement intensif de trois immeubles d’habitation rue Al Wehda à Gaza, dimanche avant l’aube, les familles Abu Al Ouf, Al Qolaq et Ashkontana ont été tuées.
En temps réel, lorsque le nombre d’une famille est aussi élevé, il est difficile de trouver et d’encourager un survivant pour parler de chaque membre de la famille et de leurs derniers jours.
Aussi on doit se débrouiller avec les noms et les âges tels qu’inscrits dans les rapports quotidiens des organisations de défense des droits humains qui collectent l’information et même notent, lorsqu’ils le savent, si un membre de la famille appartenait à une organisation militaire.
Jusqu’à présent, on ne sait pas si et qui parmi les habitants de l’immeuble Al Wehda, était considéré comme une cible suffisamment importante pour «permettre» l’anéantissement de familles entières.
Les membres de la famille Abu Al Ouf qui ont été tués sont:
le père Ayman, médecin de médecine interne de l’hôpital Shifa et ses deux enfants: Tawfiq, 17 ans et Tala 13 ans.
Deux parentes elles aussi ont été tuées: Reem, 41 ans et Rawan, 19 ans.
Ces cinq corps ont été trouvés peu après les bombardements.
Les corps de huit autres membres de la famille Abu Al Ouf n’ont été retirés des ruines que le soir;
ce sont Subjiya, 73 ans Amin, 90 ans, Tewfiq 80 ans et sa femme Majdiya, 82 ans
ainsi que leur parenté Raja (mariée à un membre de la famille Afranni) et ses trois enfants: Mira, 12 ans, Yazen, 13 ans et Mir 9 ans.
Amira Haas - source Haaretz - 20 mai 2021 - Traduction SF pour l’AURDIP
Repris sur le site de l’UJFP