PALESTINE BD REPORTAGE JOE SACCO (2)

Mon intérêt pour la question palestinienne est resté,
et j’ai commencé d’utiliser le médium
de la bande dessinée pour en parler,
peut-être en adaptant des récits de l’occupation.
•
J’ai envisagé d’illustrer des rapports consacrés aux droits de l’homme,
mais ils sonnaient comme des témoignages de cour de justice
et ça n’aurait probablement donné
qu’une suite de mots et d’images aussi atroces
(et ennuyeuses)
qu’interminable.
•
À un moment,
j’ai décidé que je devrais aller moi-même
dans les Territoires occupés.
Je pourrais ainsi mener des récits à partir de mes propres expériences,
une espèce de carnet de route illustré
de mon voyage
à travers les derniers jours
de la première intifada.
•
(...)
J’ai pris mes dispositions pour voyager en Israël
et dans les Territoires occupés
pendant à peu près deux mois et demi
durant l’hiver 1991-1992.
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Je suis retourné à Berlin,
ai terminé quelques autres projets
de bande dessinée
et, quelques mois plus tard,
suis rentré aux États-Unis.
•
Je pensais que trouver un éditeur
pour Palestine
serait difficile,
mais, Fantagraphics Books,
qui avait déjà publié l’une de mes séries
à faible tirage
dénommée Yahoo,
s’est engagé sans hésiter dans l’aventure.
Palestine
a été originellement publié en fascicules de 24 ou 32 pages, publiés tous les quatre mois de début 1993 à fin 1995.
•
Peut-être est-inévitable que Palestine soit considéré comme mon œuvre la plus importante,
le livre qui m’a mis sur la piste
du «journalisme en bande dessinée».
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En tant qu’auteur de bande dessinée
(Je déteste utiliser la formule marketing de
«roman graphique» »,
je pense avoir produit depuis des œuvres des «non-fiction» plus abouties,
mais, pour moi,
Palestine
recèle une sorte d’énergie et de vitalité que je ne reproduira sans doute jamais.
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Mon travail est devenu plus conscient.
Je suis plus averti de ce que je fais.
Je ne suis plus vague.
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Palestine, Joe Sacco, Rackham, 2015.
•
Chapô.
(*). «Ce n’est pas un travail objectif,
si on entend par objectivité
cette approche américaine
qui consiste
à laisser s’exprimer
chaque camp
sans se préoccuper
que la réalité soit tronquée. (1)
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(1) Et qui est en réalité un piège répété qui, ce faisant, est un trompe-l’œil, passant pour un véritable dialogue comme on pourrait se l’imaginer (voir) dans les sempiternels débats sur (entre autres) cette question de Palestine (ou des dérivés).
Choix, découpage, notes et notes réservées, chapô [mots entre crochets], E’M.C.
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