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Palestine

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Billet de blog 26 décembre 2015

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" SALAUDS DE PATRIOTES QUE NOUS SOMMES "

Le patriotisme d'expiatio, le patriotisme d'épure, le patriotilt d'enfilade, de posture (SUIS-SUIS PAS) schismant au citoyen fissible, à l'enclume de l'évènement-provende, au JE d'OGM requis à l'intimation, massive, aux caponnières du discours, de s'activer à l'agrégat grégaire, de s'abougrir au soliloque identitaire, à la folie de soi, est la pire des trahisons de soi et de l'Âtre natal. E'M.C.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

ON peut retourner aux sources et (...) citer Tolstoï : " Le patriotisme est un esclavage".

On peut continuer et citer encore : "Comment peut-on parler d'intelligence quand des hommes s'engagent à l'avance à exécuter n'importe quoi, y compris le meurtre, si le gouvernemen, c'est-à-dire des gens qui ont réussi à obtenir le pouvoir, le leur ordonne ?"

                                    •

On peut également dire que c'est le "refuge du salaud".

Mais admets que toi aussi tu es un patriote.

 (...)

Si une autre voix israélienne, aussi étouffée et isolée soit -elle, se fait entendre dans le monde, nuit-elle à l'image d'Israël ou bien le défend-elle?

C'est maintenant qu'il faut prendre les devants et se poser les questions, pas après coup.

C'est maintenant qu'il faut faire les critiques qui viendront de toute façon, mais avec un retard coupable.

Qui peut dire que faire cette guerre démente est du patriotisme, et la contester une trahison ?

Les grandes gueules, les nationalistes, les chauvins, les militaristes ?

Depuis quand ont-ils l'exclusivité du patriotisme?

Pourquoi la dégradation morale d'Israël du fait de cette guerre ne serait-elle pas la pire des trahisons ?

J'ai couvert d'autres guerres.

L'hiver 1993, j'ai vu des choses terribles dans Sarajevo assiégée, des choses comme on n'en a jamais vu ici, en tout cas jusqu'à la guerre actuelle.

Comment oublierais-je cette vieille femme Bosniaque  qui creusait la terre avec ses doigts pour extraire quelques racines et s'en nourrir ?

(...)

Comment oublierais-je notre course effrénée à travers les rues pour échapper aux tireurs d'élite, la bombe qui a frappé un marché où la musique d'un vieux poste radio, hurlait en plein siège : La Ultima noche - La dernière nuit !

L'été dernier, j'ai couvert la guerre de Géorgie.

Là-bas aussi, j'ai vu des réfugiés cherchant désespérément un abri, les bras chargés des rares biens qu'ils possédaient, le regard plein de colère et de peur.

Dans ces deux guerres, dans ces deux pays, je me suis senti lointain, isolé, sensible comme peut l'être un journaliste de guerre qui passe d'un combat à l'autre.

Nous n'étions pas impliqués dans cette guerre.

Les amis de mon fils et les fils de mes amis ne prenaient pas part à ces crimes.

D'une certaine façon,  c'était facile de couvrir ces guerres.

Ce n'est pas le cas ici et maintenant.

Cette fois-ci, c'est ma guerre et la nôtre à tous.

Nous en sommes tous responsables, nous sommes tous coupables et inquiets, c'est pourquoi il est de notre devoir de faire entendre notre voix.

Une voix différente - que ceux qui sont devenus insensibles trouvent délirante, traîtresse, déprimante, ignoble - et différente.

Ce n'est pas seulement notre droit, c'est notre   devoir envers la patrie à laquelle nous somme si profondément liés, salauds de patriotes que nous sommes.

                                    •

Gaza - articles pour Haaretz, Gideon Levy.

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choix et découpage, chapô aphoristique, E'M.C.

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