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Billet de blog 31 décembre 2017

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A GIRL'S CHUTZPAH GIDEON LEVY HAREETZ

Vraiment elle a tous les toupets, la Tamimi. Violant les règles. Gifler n'est permis qu'aux soldats. C'est elle la provocation, non le soldat qui fit irruption dans sa maison. Elle qui a eu trois proches parents tués par l'occupation, elle dont les parents ont été arrêtés d'innombrables fois, dont le père a été emprisonné pour avoir manifesté - c'est elle -16 ans- qui a osé résister à un soldat.

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  1. Mardi dernier, les forces de défense d'Israël ont abattu Hamed al-Masri, 15 ans, d'une balle dans la tête,

blessant grièvement l'adolescent de Salfit qui ne portait pas d'armes.

Vendredi, les militaires ont fait de même avec Mohammed Tamimi, de Nabi Saleh, sans arme lui aussi, le blessant tout aussi grièvement à la tête.

Vendredi encore, les les militaires ont tué - toujours d'une balle dans la tête - Ibrahim Abou Thuraya, amputé des deux jambes.  

Et le même jour, Ahed Tamimi était dans la cour de sa maison avec une amie et à giflé un homme des FDI qui avait fait irruption chez elle. 

Du coup, Israël est sorti de sa colère vasouilleuse :

                   mais comment ose-t-elle ?

Les trois victimes de cette fusillade barbare n'intéressent pas les Israéliens

       et les médias ne prennent même pas la peine d'en parler. 

                              Mais la gifle 

                         - et le coup de pied -

                             D'Ahed Tamimi 

              Ont déclenché une colère furieuse.

         Comment peut-on oser gifler un soldat FDI ? 

Un soldat dont les amis giflent,

                                          tablassent,

                                                 kidnappent

                                 - et bien sûr -

abattent presque quotidiennement les Palestiniens. 

(...) 

Voilà le culot des Palestiniens.

Tamimi était censée tomber amoureuse du soldat qui avait forcé la porte de sa maison et, ingrate qu'elle a été, elle l'a récompensé d'une gifle. 

Tout cela à cause de "l'invitation à la violence".

Sans quoi elle n'aurait certainement pas manifesté cette haine à l'égard de son conquérant. 

Mais cette pulsion de revanche à l'égard de Tamimi a d'autres sources

( le Ministre de l'Education Naftali Benett a déclaré:

             "Elle devrait finir ses jours en prison.")

La fille de Nabi Saleh a fait éclater plusieurs mythes chers aux Israéliens.

Le pire de tout, elle a osé détériorer me mythe israélien de la masculinité. 

Brusqurment, il se fait que le soldat héroïque qui veille sur nous jour et nuit avec audace et courage, se fait vilainement contrer par une fille aux mains nues.

Que va-t-il advenir de notre machisme, si Hamimi le met en pièces si facilement, et notre testostérone ? 

Tout d'un coup, les Israéliens ont l'ennemi cruel et dangereux auxquels ils sont confronté :

                       une gamine bouclée de 16 ans.

Toute la diabolisation et la déshumanisation des médias flagorneurs vole en éclats d'un seul coup en étant brusquement confrontés à une gamine vêtue d'un sweater bleu.

Les Israéliens ont perdu la tête.

Ce n'est pas ce qu'on leur a raconté.

Ils sont habitués à entendre parler de terroriste et de terrorisme et de comportement criminel. 

Il est difficile d'accuser Ahed Tamimi de tout cela. 

          Elle n'avait même pas de ciseaux en mains.

                Où est la cruauté des Palestiniens? 

                            Où est le danger ?

                              Où est le mal ?

On en perdrait la tête.

Brusquement, toutes les cartes ont été rebattues. 

                       Pendant un rare instant, 

                   l'ennemi avait l'air si humain.

Bien sûr, on peut compter sur la machine israélienne de propagande et de lavage de cerveau, si efficace, pour assassinée sans attendre le personnage de Tamimi.

Elle aussi se verra coller l'image de terroriste née pour tuer;

on dira alors qu'elle n'avait pas de motifs justifiables et qu'il n'y a pas de contexte pour expliquer son comportement.

Ahed Tamimi est une héroïne, et une héroïne palestinienne.

Elle est parvenue à rendre dingues les Israéliens.

Que diront les correspondants militaires, les incitateurs de droite et les experts militaires ?

Quelle est l'efficience de 8200, Oketz, Duvdevan, Kfir et toutes ces autres unités spéciales si, à la fin de la journée, les FDI sont confrontés à une population civile désemparée, fatiguée de l'occupation par une jeune fille portant un keffieh sur l'épaule?  

Si seulement il y en avait Bien davantage comme elle !

Peut-être des jeunes filles comme elles seraient-elles en mesure de secouer les Israéliens.

                  PEUT-ÊTRE  L'INTIFADA DES GIFLES ?

Peut-être l'intifada des gifles réussira-t-elle là où toutes les autres méthodes de résistance, violente ou non violentes ont échoué.

Dans l'intervalle, Israël a réagi de la seule façon qu'il connaît :

un enlèvement nocturne de son domicile et son arrestation ainsi que celle de sa mère.

Mais, dans le fond de son cœur, tout Israélien décent sait sans doute, non seulement qui a raison ou qui n'a pas raison, mais aussi qui est fort et qui est faible. 

Le soldat armé de pied en cape qui fait irruption dans une maison qui ne lui appartient pas

                          ou une gamine

                      qui défend sa maison

                       et son honneur perdu,

                              à mains nues

                               par une gifle. 

Gideon Lévy, Haaretz, 20/12/2017, sous le titre Girl's Chutzpah: Three Reasons a Palestinian Teenage Girl Is Driving Israel Insane.

Traduction de l'hébreu, Jean-Marie Flémal.

Source: Pour la Palestine. 

                                       •

Notes E'M.C.

- Chutzpah, phonétisé Hutspah, en 1892, impudence, culot extrême. Le "ch" initial se prononce comme un "h" anglais.

- Voir étymologie détaillée en d'autres occurrences.

- Origine: "Yid, Kutspe, "impudence", hébreu, hutspah."

Mot récurrent dans la presse anglaise.

Et dans la presse français avec le même sens.

Forum Babel, et autre. 

                                      •

Choix, dé-coupage, condensé d'un paragraphe de G. Lévy en chapō, étymologies, notes réservées, autres apports, E'M.C. 

 Voir, nombreux appels, articles, partages, regards croisés, E'M.C. 


Illustration 1
Ahed Tamimi © E'M.C. Free Palestine

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