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Billet de blog 10 juillet 2022

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Emmanuelle Aymès et Henri Maquet, chants d’amours en langue d'Oc (#2)

(#2) Diga M’en Diga et MAQX

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En trio, baptisé Diga M’en Diga, Emmanuelle Aymès va proposer une Sieste ensorcelée le 15 juillet à 14H30 à l’Espace Van Gogh avec Virginie Becamel et Gaëlle Lévêque et Henri Maquet en duo avec Maxence Camelin, va conquérir jambes et bassins et étonner les oreilles pour MAQX à 23 H, lors de la Nuit Côté Croisière du 14 juillet quicommence à 21H.

Illustration 1

Diga Me’n Diga : L’actualité des sorcières

© Emmanuelle Aymès

https://soundcloud.com/emmanuelleaymes/sets/malavalisc

Emmanuelle Aymès (chant, métallophone, guitare et balai électro acoustique à archet) Gaëlle Lévêque (chant et percussions) et Virginie Becamel (chant, percussions et flûtes) sont - ou étaient- Diga Me’n Diga et chantent les sorcières. Emmanuelle : « Pour ce projet, on a fait un gros travail de recherche documentaire, pour trouver des textes, historiques, fictionnels et poétiques sur les sorcières et les créatures fantastiques qui leur sont proches. On a trouvé de beaux écrits chez des poètes de langue d'Oc emblématiques tels que Frédéric Mistral, Gustave de la Fare-Alais, Rose-Anaïs Roumanille, Anfos Tavan... Parfois j’ai aussi dû en écrire, car on ne trouvait rien sur les sujets et les personnages dont on souhaitait parler Comme il n’y avait quasiment aucune chanson existante parlant des sorcières, mais pas mal de littérature, on a dû les créer nous-mêmes. On a associé un des textes avec une musique traditionnelle (La Complainte de la Glevade), il y a une mélodie d’Audrey Peinado, une autre d’Henri Maquet, et  j’ai composé les autres mélodies du répertoire.»

Aujourd’hui, devenues symboles de résistance, les sorcières reviennent en force dans l’imaginaire et les librairies. Emmanuelle : « C’est dans l’air du temps et le côté féministe est intrinsèque à ce répertoire. Mais nous sommes plus dans une idée de spectacle que dans celle d’une revendication féministe. On garde une ouverture vers le côté fantastique. »  Dans leur répertoire il y a des personnages communs à plusieurs régions du sud et de Bretagne, comme le chat Matagot. : « Le chat d'argent est un chat généralement noir et diabolique obtenu par un sorcier en échange de son âme. Tant qu’il est choyé par son propriétaire, il lui ramène chaque matin des pièces d’or en récompense, mais si celui-ci le délaisse il se venge et peut le tuer. La seule façon de s’en débarrasser c’est de l’offrir à quelqu’un d’autre. » De quoi nourrir les rêves de la Sieste Musicale du 15 juillet.

De son côté, Henri a créé enregistré l’album Legendàri (2020), dans lequel Emmanuelle chante, créé le solo Delta Sonic à base d’électro low-fi, de flutes de roseaux, de guitaron (cousin méditerranéen du ukulele) et bonne humeur, rejoint Manu Théron et Ange B. (Fabulous Trobadors) au début de Polifonic System et récemment lancé le duo MAQX.

Illustration 3
MAQX © MAQX

MAQX : Festivités contemporaines pour danseurs et mélomanes

Le 14 à 23H, après Justin Adams et Mauro Durante et leur croisement blues électrique sous influence du Sahel et chants et percussion du Sud italien et avant le pétillant set à deux têtes des djs arlésiens Puta Puta. Henri Maquet (électroniques, flûtes et guitaron) et Maxence Camelin, émérite souffleurs d’un aéropage de cornemuses (boudègue de la Montagne Noire, cabrette parisiano-auvergnate ou boha des Landes et de hautbois languedociens, gascons ou du Sud-Ouest) donneront le quatrième bal-concert de MAQX, mot collision entre le nom du premier et le prénom du second. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Henri : « Nous nous sommes rencontrés par l’intermédiaire du luthier et musicien Bruno Salenson, (disparu en 2018 ndlr), spécialiste de hautbois languedociens qui a initié Maxence. A cette époque, je partageais des espaces de lutherie avec Marie Picard (créatrice de céramiques musicales animalières) je me suis mis à suivre ce que faisai Maxence et lui ai proposé une carte blanche pour le festival Zinzan »

 Ah le Zinzan ! De 2008 à 2018, ce festival underground et joyeux, initié par l’association d’Henri, qui réveillait l’arrière pays provençal de sa torpeur aoûtienne, a repoussé les frontières esthétiques et les limites festives de toute une génération de musiciens et amateurs de musiques traditionnelles et laissé un souvenir impérissable et amusé à chaque festivalier.

Lorsque Maxence y est passé, Henri a pris la mesure de leurs possibles connivences : « Avec ses hautbois populaires, il faisait des choses bien barrées avec de la qualité et du second degré, comme j’aime.  On s’est “gardé en vue“. En 2022, c’est à nouveau à travers la lutherie et Marie Picard qu’ils se retrouvent. : « Marie s’occupe de L’association Rivatges des hautbois traditionnels du Sud. Elle avait passé commande à Maxence de l’animation d’un stage sur les anches de hautbois. On devait faire une conférence-concert ensemble, mais Maxence s’est pété le ménisque et ça a été annulé. On a quand même continué à répéter et on s’est aperçus que l’on pouvait aller beaucoup plus loin. Cet hiver on s’est donné rendez-vous et comme ça fonctionnait très bien on a commencé à démarcher et on se retrouve cet été à faire notre première tournée. »

Ils ont mis en place 18 morceaux traditionnels à danser venus des territoires des pays d'Oc de l’Italie à l’Atlantique. « On a apporté de la voix à un répertoire surtout instrumental. Il y a des thèmes très chouettes à danser mais avec des textes complétement datés sur des histoires de mariages qui nous gonflent un peu et l’on réécrit des paroles autour de thèmes carnavalesques ou musicaux qui correspondent mieux à notre quotidien. »

MAQX-Tisage © Indémo

Lors de leurs prestations, des complices mènent la danse et entraînent le public dans la ronde. La danse est leur premier but, mais ce n’est pas le seul. Henri Maquet : « On y injecte aussi de la matière musicale d’écoute pour obtenir un contenu festif subtil et nourrissant pour les mélomanes. » 

Séparés pour Diga M’en et MAQX, Emmanuelle et Henri se donnent la main avec Butor Stellaris…

(#1)  : Langue et rencontre

(#3) : Butor Stellaris

Benjamin MiNiMuM

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