Bananier, m’a souhaité un ami.
Bananier, lui ai-je répondu, car oui, je suis d’accord.
Il va en falloir des bananiers, avec leurs sourires qui se mangent, pour contredire les humeurs trop humaines de la bonne année qui vient.
Alors, direct, contre tous ceux qui n’aiment pas les bananiers ou qui veulent les arracher de nos cœurs, soulageons-nous tout de suite par anticipation, là, maintenant. Allez je me lance, camarades. C’est pour nous que je le fesse. Rougeons. Qu’un sang. Quinze. Marignan. Et cætera.
Tout de go et avec courage, sur le blog de Medioport, mon journal préféré, -roulements de tambour en mode binaire-, je le dis :
Les excités du bouton rouge victimes de leur acné juvénile en papier peint et qui ont peur de lamor, les qui repeignent le désert en vert et qui climatisent le pôle Nord, les blanchisseurs assermentés des blateaux télés, les qui gueulent en boucle leur liberté de pourrir en paix dans un pays qui n’existe pas, les zorglub à barbe et turban, les inverseurs de courbe du chômage à grand coup de rançongiciel, les blondes blindées à chauffe-eau intégrés, les influenceurs bidons planqués à Doux Bail, tous ceux là, je leur dis crotte.
Et toc, Jeanine. (Comme disait mon oncle Jean qui a fini sa vie à Aulnay-sous-Bois dans les clameurs de joie des victoires de l’équipe de France millésimée 98. (Il les vivait en stéréo décalée sur sa télé car le Stade était juste à côté.) C’était un gars bien, cheminot à toute heure, attifé comme un cintre, et que j’aimais beaucoup.)
Et maintenant camarades ?
Que fer en 2023 ?
Le battre ?
Le faire ?
Oh oui.
Agir, même si c’est vin.
Canaliser l’eau de boudin. L’envoyer à toute vitesse sur les bas-rages. Qu’ils fassent turbiner les moulins bios de nos grands-pères. Et que ces moulins produisent avec leurs ailes à voiles des tornades à décoiffer les CRS.
Et puis aussi.
Écrire pour ceux qu’on aime, enfiler des costumes et jouer comme un bambin, communier avec les ours de tous les continents, faire feu de tous bois responsable, penser les chevaux comme un bon voltairien. Et être heureux, tant qu’on peut. Arracher du bonheur par touffes en respectant les fleurs.
Que 2023 vous sourit comme un bananier à toute épreuve.
Vivez, camarades, soyez heureux, aimez.
Vous le valez bien.