Victime du pillage de ses ressources publiques par une classe politique incompétente et corrompue au service des quelques familles qui détiennent depuis toujours pouvoir et richesse en Grèce, frappé durement par la crise financière de 2008, le peuple grec est aussi et surtout la victime de la politique d'austérité sans équivalent en Europe qui lui est imposée depuis 2010 par la Troika (BCE, Commission Européenne et FMI) et ses supplétifs en Grèce qui agissent au seul service des intérêts des créanciers.
Loin d'apporter une aide réelle à la Grèce, cette politique n'a eu pour seul effet que d'aggraver une récession sans égale, de faire exploser le chômage et la pauvreté, de diminuer massivement le niveau de vie de la grande majorité de la population, de ruiner le système de santé et de protection sociale, d'aviver les tensions avec les immigrants.
Les prêts accordés à la Grèce depuis 2010 sont à peine supérieurs aux intérêts qu'elle a dû régler sur ceux-ci et aux remboursements des créances des investisseurs privés. A peine 10% des aides accordées a en réalité constitué un apport net pour l'Etat grec. Du fait de l'effondrement de la production qu'elle a provoqué, cette politique n'a même pas réussi à diminuer l'endettement de la Grèce rapporté à sa production.
En 2010 comme en 2012, il ne s'agissait pas, en réalité, de sauver la Grèce. Il s'agissait seulement de sauver le système austéritaire organisé autour de l'euro.
La Troika cherche désormais à imposer la privatisation de tous les actifs publics en Grèce, au moment ou leur valeur est la plus basse, afin qu'ils soient bradés à des investisseurs étrangers ou aux grandes familles grecques. Elle veut imposer de nouvelles baisses des salaires et des retraites et précariser encore davantage le travail alors que plus d'un grec sur quatre est au chômage..
Le Gouvernement Samaras qui a pris la suite de celui de Papandréou en 2012, et où gouvernent ensemble la droite (Nouvelle Démocratie) et les socialistes (PASOK) qui se partagent le pouvoir à tour de rôle depuis le rétablissement de la démocratie en 1974, est un gouvernement indigne qui brade les intérêts du peuple grec et se fait le relais et le complice servile de la Troika.
Ce Gouvernement est le fruit du chantage exercé sur le peuple grec à qui la droite grecque promettait l'apocalyspse en cas de victoire de l'opposition de gauche enmenée par Syriza. Des dirigeants européens, et malheureusement François Hollande juste après sa propre élection, sont venus en Grèce apporter leur appui à ce chantage.
Dans une ultime manoeuvre, le Gouvernement Samaras a tenté d'imposer au Parlement grec l'élection anticipée d'un président de la République conservateur. Cette manoeuvre a échoué et le peuple grec pourra ainsi faire entendre sa voix.
Les élections législatives du 25 janvier prochain sont l'occasion pour le peuple grec de dessérer l'étau qui l'asphixie, d'en finir avec les dirigeants complices de sa spoliation et de montrer aux peuples européens qu'un autre avenir est possible.
Plus encore qu'en 2012, les dirigeants européens et la Troika entendent dénier au peuple grec le droit de choisir sa voie. Sont ainsi intervenus sans aucune vergogne dans l'élection présidentielle avortée Juncker et Moscovici. Depuis, le ministre des finances allemand Schaüble a refusé toute réduction de la dette grecque dont tous savent pourtant qu'elle n'est pas d'un montant soutenable. Le FMI vient de décider de reporter le versement de la dernière tranche d'aide pourtant promise, attendant la formation d'un nouveau Gouvernement.
Le peuple grec mettra cette fois en échec ce nouveau chantage indigne.
Le peuple grec a droit à notre solidarité.
C'est donc en soutien en en l'honneur du peuple grec que nous nous rassemblerons au moment où celui-ci exercera sa souveraineté par son vote.
QUE VIVE LA GRECE !
A PARIS, PLACE DE LA NATION
LE 25 JANVIER 2015