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« Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait Jean La Fontaine dans les « Animaux malades de la peste ». Cette maxime s'applique toujours quel que soit le domaine. Le milieu du flamenco n'y échappe pas. Il est préférable d'être issue d'une grande dynastie de Jerez, Séville ou Grenade, ou avoir comme protecteur bienveillant une figura du milieu, plutôt que d'être issu d'un obscur pueblo ou d'une région laissée pour compte par l'intelligentsia flamenquiste comme peut l'être l'Extremadoure. Nous en avons encore eu la preuve ce week-end avec deux soirées renversantes, organisées par l'association Flamenco en France. Elle recevait Esther Marino, récipiendaire, en 2022, de la prestigieuse lámpara minera, récompense suprême du concours de La Unión (province de Murcie), organisée chaque année, début août. Elle était accompagnée par un guitariste remarquable, Niño Seve, originaire de Cordoue et lauréat lui-aussi du prestigieux concours dans la section guitare, le Bordón Minero, en 1999. Il était un jeune prodige, de 17 ans.

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Pas de connexion, pas de reconnaissance.
Mais c'est la complicité entre les deux artistes qui a fait la force de ces concerts, La guitare de Seve est toujours dans l'attente du souffle d'Esther. Le guitariste encourage la cantaora avec ses Ole, ses falsetas sont riches et inventives. Et on ne sait qui soutient l'autre.
Après ces deux soirées, la question se pose : pourquoi ces deux artistes ne sont-ils pas programmés dans les différents festivals espagnols ou internationaux. Esther Marino et Niño Seve sont un duo qui a trouvé son équilibre et transmet une réelle émotion artistique qui marque profondément et durablement les spectateurs qui ont la chance de les écouter.
Merci à l'association Flamenco en France qui œuvre à dénicher de nouveaux talents, loin des sentiers battus des différentes institutions flamencas.