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Une fois de plus, le spectacle commence dans le noir absolu, avec les déhanchements de Paula Comitre qui s'éclairent peu à peu, dans un silence pesant. La suite se déroule comme la traîne de sa somptueuse robe rouge, lentement mais sûrement. Un quart d'heure en moins aurait allégé le spectacle. Son pianiste Orlando Bass, après ce silence de cathédrale, imite les castagnettes (très bien) sur la chanterelle, pendant que la danseuse les mime joliment. Puis il se met à jouer, et le spectacle commence. Il a créé une musique qui est un hommage à tous les musiciens et artistes de l'entre-deux guerre, les De Falla, Albeniz, Granados, Lorca, etc. Paula Comitre reprend à son compte des citations d'Antonia Mercé. Cette dernière, issue de l'Ecole bolera, école de danse classique traditionnelle espagnole, s'est initiée au flamenco en se faisant engager dans un tablao sévillan. D'une curiosité insatiable, elle a vu danser Loie Fuller et Isadora Duncan, les mères de la danse moderne. De toutes ces influences, jaillit son art unique. Paula Comitre parsème son spectacle de clins d'œil à celles-ci. La séquence consacrée à Loie Fuller est particulièrement remarquable. La séquence des castagnettes l'est aussi. La Argentina en était la maestra incontestables.
A l'aide de la lumière, l'éblouissante robe rouge devient noire, linceul pour une artiste morte à 45 ans d'avoir trop dansé.
En bref, beaucoup de trouvailles de mise en scène, d'éléments interessants, Paula Comitre est une danseuse de classe supérieure, qui peut tout interpréter, mais elle n'a pas encore trouvé la clé pour démarrer un spectacle. Cela se confirmera avec Alegorias.