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Billet de blog 26 novembre 2009

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Deuxième billet - questions sur l'émancipation

L'origine de ce billet est à nouveau un fil de discussion, cette fois, ouvert par un billet de Velveth, que je n'ai pas voulu trop encombrer ou détourner. J'y réagissais à une discussion entre Hêtre et Velveth, à partir de ce commentaire :" L'important, ce sont les mots d'ordre. La justesse des mots d'ordre.

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L'origine de ce billet est à nouveau un fil de discussion, cette fois, ouvert par un billet de Velveth, que je n'ai pas voulu trop encombrer ou détourner.

J'y réagissais à une discussion entre Hêtre et Velveth, à partir de ce commentaire :

" L'important, ce sont les mots d'ordre. La justesse des mots d'ordre. Même s'il doit n'y avoir que deux personnes pour être convaincues de leur justesse. Et s'il n'y a que deux personnes, tant pis, il n'y a pas de manifestation. C'est que la manifestation n'est pas possible. C'est clair. C'est net. C'est cruel. Mais c'est juste. Encore juste. Sans mots d'ordre qui puissent être portés haut et fort, on peut avoir des milliers et des milliers de gens. Cela s'appelle un concert de rock ou un match de foot. 25/11/2009 12:00 Par hêtre"

Je passe sur le petit malentendu de début dans la communication, sur ligne juste et mots d'ordres justes.

L'expression "mots d'ordres justes" me pose aussi question, sachant que Hêtre les appuie sur des principes.

Par exemple, le principe d'égalité.

Si je reconnais le principe d'égalité comme juste en théorie, en pratique son application me semble soulever des questions politiques et éthiques.

Questions tournant autour reliées à ma vision de l'émancipation.

Je poserai donc ma question ainsi :

Qui décide des mots d'ordre justes ? Justes par rapport à quoi ?

Est-ce que pour le changement politique concret, il suffit que les mots d'ordre soient justes en principe ?

Ou bien y a-t-il aussi une autre dimension que celle des principes :

-une dimension stratégique, se situant entre le niveau théorique ou idéal, et celui de la vie sociale et humaine ?

Mon avis :

Je pense que cette dimension stratégique est importante que que le changement se concrétise, entre dans les moeurs.

Je pense qu'elle doit intégrer les conséquences pratiques -et aps seulement théoriques, idéales - des changements structurels proposés.

1er exemple de mot d'ordre juste en principe, mais pas forcément en stratégie :

La régularisation de tous les sans papiers.

Je comprends bien la justice de ce mot d'ordre, du point de vue des personnes sans papiers présentes dans tel ou tel pays, et par rapport niveau d'un principe de justice.

Mais l'application de ce principe revient à abolir les frontières.

Avec quelles autres conséquences pratiques ?

Ont-elles été réfléchies par ceux qui proposent ce mot d'ordre juste ?

Et par ceux qui l'adoptent ?

2ème exemple de mot d'ordre, que je trouve juste aussi en principe, l'interdiction des licenciements. Ou, l'abolition du capitalisme.

Mon avis :

Même si toutes les stuctures acuelles de production basées sur le capital économique pouvaient s'abolir-

- je pense que le capitalisme se reconstituerait.

L'inégalité des autres capitaux (culturel, social, symbolique) persisteront, car elles sont basées sur des facteurs bien plus ancrés dans les corps et les psychismes que l'argent;

Dans un 1er temps, ces capitaux sont ceux qui recréent des différences dans tous groupes (dès la crèche).

Dans un deuxième temps, ces écarts de capitaux tendent à se faire "monneyer" en avantages différentiels.

D'autre part, décider d'abolir les licenciements ou d'abolir le capitalisme ne va pas sans conséquences immédiates, et pratiques. Reactions, contre-réactions.

Y at-il réflexions stratégiques sur ces conséquences ?

Ont-elles été réfléchies par ceux qui proposent ces mots d'ordre juste ?

Et par ceux qui l'adoptent ?

Je m'intéresse aux conséquences pratiques des mots d'ordre, fussent-ils justes.

J'en reste donc à la question de la transition.

Comment, concrètement, passse-t-on d'un système 1 à un système 2.

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Toujours en lien avec la notion d'émancipation, et rapport à une réponse de Hêtre à un de mes commentaires (même fil), j'ai posé une autre question , que je reformule ici :

Ce qui m'intéresse, c'est l'émancipation des gens ordinaires, ceux qui n'ont pas choisi de militer.

Est-ce que l'émancipation, c'est le moment où il font ce choix ?

Mais comment le font-ils ?

Est-ce une question de volonté ? (Notion pour moi des plus floues).

Est-ce une notion de "prise de conscience" (même interrogations pour le flou de la notion).

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Après écriture, je vois que mes questions sont appuyées sur ma lecture des travaux de Bourdieu (les capitaux, et le problème du changement des habitus).

En résumé, comment passe-t-on d'un habitus de "personne ordinaire" à un "habitus militant" ?

Et est-ce que l'émancipation, c'est ce passage ?

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Dernier ajout: suite à un autre commentaire de hêtre dan sle même fil de Velveth :

"ce moderne défenseur de la dérision décomplexée qu'est Corcuff." (hêtre)

Je suis en désaccord, ceci étant en lien avec la prise en compte par Philippe Corcuff de l'individualisme moderne.

Je pense comme lui que cet individualisme résulte aussi des premiers mouvements d'émancipation d el'époque moderne.

Dont ceux des femmes et des jeunes par rapport à la famille et à son mode de décision hiérarchique.

Le principe d'égalité appliqué à la famille implique des émancipations individuelles du type individualisation.

Le problème de l'époque actuelle est de refaire du collectif avec des individus en partie déjà émancipés des tutelles d'autres individus.

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