Je ne savais pas que j'avais un avis sur la burka, et bien il semble que si !
Commentaire initié par la question des masques qui figent dans un rôle prescrit, et écrit sur un billet de Planck, Merci à lui de sa réflexion à laquelle je reviendrai aussi sur son fil (car je n'ai pas bien compris la notion de personna). Merci aussi à Esther qui s'était lancée à donner son avis, et un (tout petit peu) à Hêtre.
Ce matin j'ai juste le temps de poster ici ce "commentaire".
Est-ce qu'une femme qui porte la burka ne peut jouer aucun rôle ?
1.Les femmes qui portent la burka ne la portent pas chez elles, et plus généralement, n'ont pas à la porter en présence d'autres femmes, ou d'enfants.
On voit déjà qu'elle peuvent jouer un certain rôle -en particulier celui de mère, d'épouse, mais aussi celui de femme avec des femmes.
Ce rôle est prescrit par leur religion/culture. Mais comme chaque acteur social, elles garderont une certaine liberté d'interptrétation du rôle - liberté cadrée par les contraintes des espaces privés où elles évoluent.
2. Peuvent-elles jouer un rôle social ?
A l'extérieur, en présence d'hommes ou de public mixte, leur apparence est complètement dissimulée aux regards.
Mais on ne peut pas ne pas signifier : Leur apparence signifie, communique, porte un message à autrui.
Autrui en retour réagit au message qu'il perçoit. (ne srerait-ce que par l'indifférence qui est aussi un mode de réaction).
De même, elles voient autrui, elles voient des autruis qui sont différents d'elles, en particulier des femmes.Un désir d'identification à autrui (femme... ou homme !) peut donc naître éventuellement.
Et elles voient le regard de l'autre sur elles, ce qui est le premier vecteur de la constuction de notre identité.
Je pense donc que oui, les femmes qui portent la burka jouer des rôles sociaux, dans différents espaces, puisqu'elles peuvent participer à des interactions sociales.Et à des interactions avec des personnes "autres".
Mais ces interactions risquent de ne conduire qu'à un renforcement de leur identité. Puisque leregard sera approbateur, effrayé, neutre, indiiférent ou hostiel, mais ce ne sera pas un regard de reconnaissance singulière de la perosnne derrière le masque.
Comme pour les mannequins ? comme pour les hommes sandwichs ? Que communique la burka quand on en "croise" une ? Ces femmes communiquent de façon non verbale une différence emais aussi uneappartenance. Deux choses, donc :
*Une appartenance à une religion/culture
*Mais pas n'importe laquelle. Une religion/culture qui assigne aux femmes une place spécifique dans la division du travail des sexes.
(Aussi,, dans la division du travail amoureux ? )
3.Sauf si...
Que reste-t-il à l'expression des rôles quand on cache totalement l'apparence, et les gestes, le toucher ?
Il reste la voix, la parole.
Ces femmes peuvent parler, donc jouer un ou des rôles, par leur parole.
Ou plutôt :
Si ces femmes peuvent parler, alors elles peuvent jouer un rôle social plus différencié dans les différents espaces où elles peuvent s'exprimer.
Mais je reviens à mon idée : Ces interactions risquent de ne conduire qu'à un renforcement de leur identité.
Comme pour la plupart d'entre nous, d'ailleurs.
Car, la plupart de nos interactions ne conduisent-elles pas à un renforcement de notre identité ? N'est-ce pas ce que nous recherchons en majorité, et en priorité ?
4. Quelles sortes d'interactions conduisent à un renforcement de nos identités ?
*Déjà, si nous n'exprimons pas notre singularité.
Pour une femme sous burka, il ne reste que le registre de la parole pour s'exprimer autrement que par un "signe"
Si elle délivre un discours appris -peut-être incorporé, mais qui est le discours d'un autre, même si cet autre est pour elle, Dieu - alors, que les réactions à son discours soient hostiles, neutre, approbatrices, cela ne fera que renforcer son identité.
Mais je suppose que des femmes sous burka peuvent jouer de leurs voix pour viser d'autres buts que la simple affirmation ou propagation de leur foi.
(Peut-on tomber amoureux d'une voix ?
A demander aux personnes aveugles - reste quand même le problème des gestes....)
*Ensuite, si notre singularité n'est pas perçue, entendue, soutenue par autrui.
La burka me semble rendre plus difficile l'expression des singularités des personnes qui sont dessous.
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5. Mon avis après cette réflexion faite en écrivant :
*La burka est un moyen culturel de séparer les rôles féminins et masculins, de renforcer une division spcifique du travail entre hommes et femmes, et d'assigner aux femmes un seul espace de liberté corporelle, le foyer, le soin aux enfants, le groupe des femmes.
*La burka rend difficile l'émancipation individuelle, celle qui nous est permise à tous par le libre jeu des intaractiosn sociales. En effet, comme d'autres apparences (sdf, jeune avec chien, dame à fourrure, homme à cravate, personne défigurée...), elle cristallise le regard d'autrui, rendant plus probable une représentation stéréotypée de la personne qui est dessous, et en conséquence, uen interaction stéréotypée.
La burka rend plus difficile la rencontre, dans tous les sens de ce terme.
Et plus encore que les divers "masques" de tous les jours, elle ne laisse que la parole comme espace d'interaction "ouverte" possible.