HAMON : sauveur ou fossoyeur, à toi de voir, camarade
Le 22 décembre je dénonçais le bal des faux-culs que représentait le mirage – pour ne pas dire l'attrape-gogos - du soutien inconditionnel des perdants aux vainqueurs des primaires :
https://blogs.mediapart.fr/frederic-pic/blog/221216/bal-des-faux-culs-bal-des-ego
On a vu ce qu'il en était.
Mais voilà que s'en annonce un autre, avec cet appel surréaliste pour une candidature unique à gauche. Démarche sympathique certes, mais à quel petit jeu joue-t-on, alors que la situation exige un bouleversement politique total ?
Chacun sait qu'il y aura deux candidats - au moins - dits "de gauche" à la présidentielle, sauf miracle (et les miracles ne sont pas très fréquents)
Car chacun sait que si l'union est possible entre JLM et les insoumis d'un côté, et B.Hamon SEUL, elle est impossible (et non souhaitable) avec B.Hamon associé à l'appareil du PS.
Et chacun sait aussi que HAMON ne peut se séparer ni des députés PS ni de l'appareil du PS sans lesquels il ne peut mener campagne : HAMON est prisonnier du PS solférinien comme le PS est contraint de faire semblant de soutenir HAMON (en attendant les sondages pour savoir s'il ne se tourne pas vers MACRON)
Ça, c'est la réalité. Mais rêvons, après tout pourquoi pas : il faut bien si l'on veut de cette union fantasmée, à moins de faire l'autruche, que l'un des deux, lui ou MÉLENCHON se désiste. Vrai ou faux ?
Dans ce cas, la seule possibilité viable serait que Hamon aille jusqu'au bout de sa démarche de séparation d'avec le PS, se désiste pour la présidentielle et parte aux législatives avec ses 8% de députés PS qui le soutiennent pour rejoindre la vraie gauche. Il en sortirait grandi, tout serait clair, et l'espoir d'un gain si ce n'est de la présidentielle, au moins aux législatives serait réel.
Si c'est cela que nous demandons, ce désistement réaliste, enthousiasmant et constructif de HAMON, alors oui. Car entre un insoumis de 8 ans (même après 20 ans de Sénat) et un insoumis de quelques trimestres, quelle qu'en soit la sincérité, il ne saurait y avoir photo de légitimité. Sinon, à moins de tomber dans des calculs politicards où chacun cherche à sauver un groupe à l'assemblée (bonjour le projet visionnaire !), alors nous brassons du vent pour nous faire plaisir.
Frédéric PIC
PS le terrain a commencé à être déblayé aux primaires, des deux côtés. Mais les vieux réflexes "légitimistes" vis à vis des vieux partis risquent de jouer encore à la présidentielle, avec un BAYROU qui pourrait bien emporter la mise (si si, je vous assure !). Et si HAMON ne se désiste pas, nous aurons à l'assemblée une majorité de centre droit qui risque de ne pouvoir gouverner qu'avec l'apport d'un fort contingent FN, et deux oppositions, de centre gauche et de vraie gauche.
HAMON : sauveur ou fossoyeur, à toi donc de voir, camarade