Franchement, qui peut craindre la dissolution, à part la macronie ? J'en prévoyais la nécessité, si ce n'est l'inéluctabilité, sur ce précédent billet de juillet :
https://blogs.mediapart.fr/frederic-pic/blog/230622/ratatouille-dissolution-demission
Alors certes, les petits calculs politiciens vont bon train à l'annonce de nouvelles législatives, chacun en bon petit boutiquier craignant d'y perdre de son petit pouvoir :
Le RN dont le groupe a été artificiellement grossi par le petit jeu du - « je-ne-voterai-en-aucun-cas-pour-toi » de la NUPES et surtout de la majorité, le RN donc aura sûrement à y perdre. Mais garderait un groupe solide, et en adéquation avec son influence réelle. Alors quoi ?
La gauche écologiste – je ne détaille pas, chacun s'y reconnaîtra - aura tout à y gagner, même si le partage des investitures ne sera pas de la tarte. Compte tenu de la colère qui ne va pas cesser de monter, elle gagnera des voix au premier tour, et donc au second.
À droite le groupe LR pourrait aussi se retrouver gagnant – à condition de se positionner clairement comme opposant à MACRON d'ici là – ce n'est pas le chemin qu'il prend, dommage pour eux. Le Modem, fort de son positionnement de modérateur, devrait toucher les dividendes (mérités, ceux-là, pour une fois!) de la sympathie générée par cette posture.
À droite-toute encore pour finir, la macronie par contre, quelle que soit l'appellation choisie, en sera la grande perdante. Et les rodomontades du pratiquant de jet-ski qui nous gouverne n'y changeront rien, et il le sait très bien.
Et après ? Eh bien la nouvelle majorité de gauche, appuyée si nécessaire par le Modem demandera la mise en route de la Constituante qui nous fera – enfin – sortir du bourbier du système majoritaire qui plombe notre démocratie depuis des décennies.
Je me trompe ? Peut-être ? Je surestime l'honnêteté intellectuelle de ceux qui par un minuscule calcul se refusent à sauter le pas ? Peut-être. Mais ce dont je suis certain, c'est que ceux qui refusent aujourd'hui cette solution s'en mordront les doigts demain.
Je rêve ? Peut-être. Mais je préfère rêver qu'accepter de subir encore les diatribes du président, le col roulé de Lemaire (avec 30° aujourd'hui, bon courage, assume !), les inégalités monstrueuses, les traités de libre-échange, les mensonges d'O.VERAN and co (on peut en débattre publiquement quand il veut), l'emprunt coûteux plutôt que l'impôt solidaire et gratuit, la course aveugle à la croissance, les soignants suspendus pour avoir simplement désobéi au prince, l'inaction écologique.
Ou l'hypocrisie de dirigeants hurlant à la mort et au blocage du pays à l'occasion de quelques jours de grève, eux qui nous ont paralysé sous surveillance policière durant deux années pleines ! Ou les pseudo débats démocratiques jetés pour nous amuser (le CNR, il fallait oser, quelle honte !) pendant que les décisions sont déjà prises, en un cynisme abouti et même pas masqué, par qui vous savez.
N'oublions pas (c'est le cas de le dire!) la mémoire courte de ceux qui s'étranglent en refusant une poignée de milliards pour les plus démunis prélevés sur les nantis, eux qui ont déversé à l'aveugle entre 500 et 700 milliards du si merveilleux quoi qu'il en coûte sans préparation, sans contrôle, sans bilan (où sont les économistes qui nous racontaient hier que déverser des flots d'argent était générateur d'inflation, rien à voir bien entendu, même pas la peine de poser la question)
Et que l'on cesse de nous baratiner avec le « mandat » clair et sacré que le peuple aurait accordé au monarque : si l'on observe les scores obtenus par Macron en termes de pourcentages d'inscrits (citoyens majeurs et responsables même non vaccinés), on obtient (j'exclue le second tour des présidentielles, match pipé d'avance et préparé soigneusement à cet effet) :
2017 : 1er tour des présidentielles : 18%
1er tour des législatives : 13%
2ème tour des législatives : 16%
2022 : 1er tour des présidentielles : 20%
1er tour des législatives : 12%
2ème tour des législatives : 16%
Moyenne (pour le plaisir ) : 17 % pour, soit
83% pas pour
Pas de quoi jouer les fier-à-bras
Donc la dissolution évidemment, et vite s'il vous plaît, car d'ici là nous ne faisons que perdre notre temps. Au risque d'y perdre notre âme.
Frédéric PIC
Égaliterres
Pau