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Billet de blog 6 septembre 2023

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Visions : Yann Gozlan essaie de nous en mettre plein la vue

Après le remarquable Boîte noire avec Pierre Niney en 2021, Yann Gozlan revient avec Visions. Au générique : Diane Kruger en pilote de ligne qui a la berlue, et Mathieu Kassovitz qui desserre peu les mâchoires. Visuellement très réussi, mais au scénario moins efficace que son précédent film.

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Illustration 1
- Diane Kruger au Festival du film d'Angoulême, le 24 août dernier - © F.S.

 Yann Gozlan fait-il une fixette sur les avions ? Dans Boîte noire il y a deux ans (Valois du public lors du Festival du film francophone d'Angoulême), Pierre Niney était aux prises avec les enregistreurs d’un avion qui s’était écrasé sans raison apparente. Un scénario ciselé comme une lame de couteaux, d’une efficacité remarquable, qui avait trouvé son public. Le 6 septembre, embarquement pour Visions, avec Diane Kruger et Mathieu Kassovitz.

Estelle (Diane Kruger) est commandant de bord et mène une vie parfaite, avec son mari (Mathieu Kassovitz), dans une luxueuse villa avec piscine sur les hauteurs de Toulon. Jusqu’au jour où, par hasard, elle croise la route d’Ana, son premier amour avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans auparavant. Ces retrouvailles imprévues plongent Estelle dans une spirale cauchemardesque et vont faire basculer sa vie dans l’irrationnel.

Illustration 2
- Diane Kruger et Yann Gozlan au Festival du film d'Angoulême, le 24 août dernier - © F.S.

Yann Gozlan le dit lui-même : « J’avais envie que le film ne se résume pas à une simple histoire mais qu’il soit également une expérience pour le spectateur, un voyage viscéral, physique et sensoriel. Il faut accepter la règle du jeu pour rentrer dans le film et l’apprécier ». Nous étions donc prévenus, mais ça n’a pas fonctionné. La faute à qui, la faute à quoi ? Peut-être au scénario lui-même, qui par conséquent pâtit un peu de cette brillante démonstration sensorielle et visuelle. Car en effet, si l’image est belle, si la situation de ce couple – et en particulier d’Estelle/Diane Kruger – semble sous contrôle, on reste un peu à côté d’une histoire qui peine à nous embarquer au-delà de la demi-heure de projection. À n’en pas douter, Yann Gozlan cherche du côté d’Hitchcock des références à peine déguisées pour agrémenter son thriller (voir à ce sujet une scène de douche en plan serré qui n’est pas sans rappeler Psychose. « J’admire évidemment cet homme, c’est une référence inatteignable que j’aime énormément », dit-il en marge du 16e Festival du film francophone d’Angoulême, où Visions était présenté en avant-première et a fait salles combles. Le casting y est pour beaucoup : Diane Kruger en pilote de ligne athlétique et sûre d’elle, puis ébranlée par la brune et mystérieuse Ana ; et Mathieu Kassovitz, dont on a du mal à se défaire de son rôle de Malotru dans le Bureau des légendes

Et les deux heures de ces Visions passent finalement si lentement qu’on en a des picotements dans les yeux, et quelques bâillements signe d’un assoupissement partagé avec certains spectateurs. Comment le réalisateur du très bon Boîte noire sortira-t-il de ce trou d’air ? Peut-être en changeant de thème pour son prochain film, car on ne peut lui enlever un certain talent pour le thriller, genre un peu casse-gueule dans le cinéma français.

F.S.

Visions, de Yann Gozlan, avec Diane Kruger, Mathieu Kassovitz, Marta Nieto, Amira Casar. 2h03. En salle depuis le 6 septembre.

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