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Billet de blog 23 décembre 2021

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Une femme du monde : Laure Calamy fait le trottoir

Le premier film de Cécile Ducrocq n’est pas exempt d’imperfections. Mais son casting le sauve d’une descente assurée. Avec : Laure Calamy ; Nissim Renard ; Béatrice Facquer. 1h35.

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Illustration 1
- Laure Calamy arpente les trottoirs de Strasbourg - © (c) Tandem Films

Le pitch : Marie se prostitue « en indépendante » sur les trottoirs de Strasbourg depuis 20 ans. Elle a ses habitués, sa liberté. Elle élève seule son fils de 17 ans, Adrien, qui part sérieusement en vrille. Renvoyé de son dernier lycée où il préparait un Bac pro cuisine, il pourrait trouver sa voie dans une école hôtelière privée. Mais cette école coûte cher, très cher. Marie doit trouver de l’argent pour financer la scolarité, et rapidement. Elle décide d’abandonner un temps sa liberté, pour aller dans un eros center de l’autre côté de la frontière. Ça ne va pas forcément être plus simple pour elle...

Laure Calamy est une sacrée marcheuse. On l’avait laissée dans les Cévennes, elle s’y prénommait Antoinette et tentait de faire avancer un âne sur le chemin de Stevenson, à la poursuite d’un homme marié qu’elle aimait ; à la poursuite d’elle-même, surtout. On la retrouve toujours en train de marcher, pour appâter le client toujours prêt à faire baisser le prix des « prestations ». Il est là aussi question d’hommes mariés (mais pas que). Laure Calamy (Marie) déploie une énergie considérable pour tenter d’offrir les droits d’entrée, exorbitants rapport à son niveau de vie, à son fils.

Illustration 2
- Nissim Renard (Adrien), pas franchement enjoué - © (c) Tandem Films

Lequel ne fait guère d’effort pour essayer d’aider sa mère la pute. En apparence, seulement. Car c’est peut-être la clé d’un film finalement moins intéressant pour le quotidien d’une prostituée plus tout à fait jeune, mais pas encore trop âgée non plus, que dans les rapports à couteaux tirés d’une mère et de son fils. Sur ce registre, Nissim Renard (Adrien) est assez étonnant dans la maîtrise d’un jeu qu’on croirait écrit par les frères Dardenne.

Sans rien enlever au mérite de Laure Calamy qui sauve, par un grand déploiement de dynamisme (trop, peut-être ?) le premier film de Cécile Ducrocq, c’est surtout le rôle joué par ce Nissim Renard qui reste le plus attachant. Lequel, sans rien ignorer de l’activité de sa mère, recherche sa voie et finira par la trouver.

F.S.

Une femme du monde, de Cécile Ducrocq. Sortie le 8 décembre. 1h35.

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