Marioupol, 20 décembre 2015
Selon les organisateurs de la « Marche des Braves », 5000 activistes ultranationalistes ont défilé dans le centre-ville, encadrés par des miliciens du bataillon Azov et leur "Wolfsangel" inversée : un symbole utilisé par la 2ème division SS « Das Reich » pendant la Seconde Guerre mondiale.

La marche était conduite par Andreï Biletski, chef du bataillon Azov et député au parlement de Kiev du groupe UKROP.
Le défilé s'est terminé Place de la Liberté (sic), où vient d'être érigé, en lieu et place de la statue de Lénine, un monument à la gloire de Siatovlav Ier, dit Siatovlav le Brave : un prince « Rus' » du Xème siècle qui, de Novgorod aux Balkans et de Kiev à la Volga, mit l'est européen à feu et à sang pour étendre son empire.
L'objet de cette virile procession était d'affirmer avec force "l'ukranité" de Marioupol, en rappelant que « l'Ukraine de cette époque était crainte et respectée par ses ennemis », dixit l'humaniste Biletski dans son viril discours.
Les slogans ? « Une race, une nation ! Gloire à l'Ukraine ! Gloire aux héros ! Mort aux ennemis ! », etc. : tel est le prêt-à-porter idéologique du régime Porochenko-Iatseniouk-Nuland en guerre contre « les Moskali ».
Rappel historique : les "étudiants" d'EuroMaïdan à Lviv, 01/12/2013...
Autres rappels
Le groupe parlementaire "UKROP" d'Andreï Biletski, que Wikipedia et les médias occidentaux classent au « centre gauche » de l'échiquier politique ukrainien, rassemble des députés "non inscrits" (chez Porochenko) tels Boryslav Bereza, Borys Filatov, Volodymyr Parasiuk, Dmytro Yarosh, etc.
Cette « Association ukrainienne des Patriotes » a été créée le 8 juin dernier par l'oligarque Ihor Kolomoyskyi (résident suisse et boucher d'Odessa), voir ici et là.
Idéologie ? Le "social nationalisme", à ne pas confondre, bien sûr, avec le "national-socialisme" d'Adolf H...

Extrait de la profession de foi : « All our nationalism is nothing — just a castle in the sand — without reliance on the foundation of blood Races. Traditional (postwar, postounivskomu) nationalism has put the cart before the horse – claim that the nation is linguistic, cultural or territorial and economic phenomenon. We certainly do not exclude the value of spiritual, cultural and linguistic factors, as well as territorial patriotism. But our deep conviction is that all this only derivatives from our race, our racial nature. If Ukrainian spirituality, culture and language are unique, it is only because our racial nature is unique. If Ukraine will become paradise on earth, it is only because our Race turned it so. »
Depuis la création de l'UKROP, le chef de son "conseil politique" était Hennadiy Korban, autre oligarque de Dniepropetrovsk, jusqu'à ce que cet individu soit embastillé par la SBU suite à disgrâce De Kolomoyskyi. Acte d'accusation (source ici) : « Suspicion of involvement in organized crime, embezzlement, and kidnapping ».
Embezzlement, ça veut dire détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêts, corruption, etc. Bienvenu en Union européenne, camarades ukrainiens !
A propos de lutte anticorruption...
https://www.youtube.com/watch?v=OPXAX0eIllQ
L'Ukraine de « l'EuroMaïdan » est rock & roll, mais chut !
De Marioupol à Homs
En mars 2014, le ministre Laurent Fabius expliquait doctement aux auditeurs de Radio Paris que l'Union Panukrainienne "Liberté" (le "Svoboda" de Tyahnybok, Paroubiy et Yarosh) n'était pas une organisation néonazie, mais un parti honorable, certes « un peu plus à droite que les autres » (voir ici), mais 100 % eurocompatible. Et depuis, le gouvernement français persiste dans son soutien indéfectible à un régime qui a intégré dans ses forces de sécurité les néo-nazis du bataillon Azoz : des "modérés", parait-il.
Idem au Moyen-Orient : le même ministre persiste à qualifier d'« opposition modérée » les djihadistes de l'Armée de la conquête : Jabhat al-Nosra (al Qaïda in Syria), Arhar al-Sham, Ansar Dine, etc. : de gentils Freedom Fighters dont le sectarisme radical apparent ne serait qu'illusion d'optique. Comme ses collègues américains et anglais, Fabius a supervisé les livraisons clandestines d'armement "léthal" à ces « rebelles modérés » -- rebelles au régime du dictateur Assad, seul ennemi de l'Occident dans la région --, et il a déclaré publiquement que ses p'tits gars « font du bon boulot ».
Middle East Eye, 17/11/2015 : « Le Front Al-Nosra soutient les attentats de Paris »...
De Homs à Marioupol, les mercenaires de l'ordre occidental sont des soldats "modérés", dit la télé de la République en état d'urgence. Leurs employeurs estiment qu'ils font du bon boulot, et les victimes seront ravies de l'apprendre.