La version complète de l'émission peut être réécoutée sur le site de France Inter :
http://www.franceinter.fr/emission-lenquete-daesh-autopsie-dun-monstre
Le service public aurait pu faire la promo de cette enquête dans ses journaux, et la prendre en compte dans sa relation quotidienne de la « guerre contre le terrorisme » : une histoire de pompiers pyromanes. A ma connaissance, il ne l'a pas fait. Comme l'ensemble des médias "grand public", il se complait dans l'anti-terrorisme compassionnel (adoucisseur de came BFM-TV), et ainsi la haine des causes l'emporte-t-elle sur le besoin de comprendre.
La rédac de Mediapart n'a pas relayé l'enquête de ses confrères, et le billet de Danyves sur le sujet (24 novembre 2015) s'est rapidement perdu dans les profondeurs de Drupal. Il faut croire que le terrorisme profond n'intéresse pas plus le public que l'Etat de même profondeur...
Ok, un podcast de 23 minutes, c'est moins sexy que la barbe de trois jours d'un baroudeur de studio. Une petite vidéo, peut-être ?
Mise en ligne par Vincent Parlier, et relayée par Il Fatto Quotidiano : Syrie, quand France Inter se réveille...
Extrait : « Officiellement, on livre des gilets para-balles, des outils de cryptage pour les communications, des masques contre les armes chimiques ou des lunettes de vue nocturne, mais en fait, ce sont bien des canons de 20 millimètres, des mitrailleuses, des lance-roquettes et des missile antichar que nous avons livré à ces groupes. Ces armes officiellement destinées à l'Armée syrienne libre, et pourtant, dans les faits, on ne sait pas trop dans quelles mains elles sont tombées. On le réalise aujourd'hui, l'ASL ne pesait rien. Ce qu'on appelle "les rebelles", c'est une nébuleuse illisible, et certaines de ces armes sont donc effectivement passées dans les mains d'al-Nosra, le groupe proche d'Al Qaïda. Et c'est ce qui fait dire à l'ex patron du renseignement extérieur de la France, Alain Juillet, qu'on s'est planté sur toute la ligne. »
En anglais d'état-major : « We screwed it up ! », cf. Michael T. Flynn versus Mehdi Hasan.
D'où la question à un milliard de dollars : « La France se serait donc totalement trompé dans son évaluation de la situation ? On a quand même du mal à comprendre comment, au sommet de l'Etat français, on a été aussi mal informé, comment on a pu croire que l'ASL pouvait peser face à ces groupes djihadistes. »
Moi aussi, j'ai du mal !
En revanche, je comprends pourquoi un pompier pyromane s'empresse de crier au feu, et je comprends son soulagement de voir toute la caserne placée en état d'urgence...
Autre question : qui a remis du somnifère dans le verre de France Inter ?