Six semaines déjà que la France est confinée. Six semaines marquées par une succession d’informations erronées, d’ordres, de contre-ordres, d’allers-retours, de volte-face, de demi-vérités et de vrais mensonges de l’Etat, relayés scrupuleusement par ses serviteurs les plus zélés, médias « pipeul » en tête.
La crise que nous traversons est d'une exceptionnelle gravité, personne ne le discute. Elle impose d’être à la hauteur de l’événement, à l’heure de l’Histoire… Et la population française, pourtant réputée « réfractaire », l’est, incontestablement !
Cet impératif, qui vaut pour chacun de nous, s’impose évidemment en premier lieu à nos dirigeants, auxquels incombe la responsabilité de décisions dont dépend notre avenir, à court, moyen et long terme.
Y faire face suppose humilité, sincérité, sens de l’intérêt commun, courage, toutes « Vertus » régulièrement contredites par les paroles et les actes de nos responsables politiques, à commencer par le premier d’entre eux, qui, dans une très longue interview accordée le 16 avril au Financial Times, a osé une confession d’une humilité toute relative (!), « Il faut se rendre disponible à sa destinée... C'est donc là où je me trouve, prêt à me battre et à défendre ce en quoi je crois tout en demeurant capable d'essayer de concevoir ce qui semblait impensable », formule aussi grotesque que grandiloquente à l’opposé de ce que nous sommes en droit d’attendre d’un Président.
Comme le relèvent nombre de commentateurs, et, ce qui est beaucoup plus signifiant, comme n’hésitent pas à le dire un grand nombre de nos concitoyens, nos gouvernants ne sont pas vraiment au rendez-vous.
Ils ne sont pas à l’Heure !
Beaucoup plus préoccupés par leurs intérêts personnels que par l’intérêt collectif, ils ont fait du « leurre » le principal outil de leur communication. Certains diront que c’est le propre de la politique et que de tout temps, il en a été ainsi. Ce qu’exprime de façon triviale la formule selon laquelle « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».
Il semble bien qu’avec l’avènement du Macronisme, cette maxime ait été élevée au rang de dogme. Ou, en d’autres termes, que la crise du coronavirus ait donné naissance à la « République du leurre ».
La tragi-comédie du masque, qu’il soit FFP2, chirurgical, grand public, en tissu ou toute autre matière, en est la désolante illustration. Les informations aujourd’hui disponibles sur le sujet sont accablantes pour les Pouvoirs publics. Même constat, à des degrés divers, pour les autres données de la crise, quel que soit l’angle sous lequel on l’aborde : origine, propagation, moyens disponibles et politique mise en œuvre…
Depuis le début de l’année, pour les raisons que j’ai longuement explicitées dans un précédent billet, Macron face au coronavirus : quand la Com’ présidentielle détorque à tout va !, l’Etat et ses séides n’ont eu de cesse de cacher la réalité de la situation, nous trompant au point de délégitimer toute critique, présentée a priori comme sans fondement hier, alors que la crise était à ses débuts, et comme irresponsable aujourd’hui, alors que la crise est solidement installée.
Les interventions successives du Président à la télévision (et ailleurs), puis celles du Premier Ministre et des représentants de la République en Marche lors de la présentation du plan de déconfinement à l’Assemblée Nationale en sont l’expression.
Histoire de montrer, sans doute, qu’« avant leurre c’est pas l’heure, et qu’après leurre, c’est plus l’heure ».
Et tant pis pour la Démocratie !