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Billet de blog 1 févr. 2023

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31 janvier - Plus fort, plus long, plus large

Incontestablement, la mobilisation sur Clermont-Ferrand est nettement supérieure à celle du 19 janvier qui était déjà un énorme succès. Cette fois, c'est une marée humaine qui a envahi la place du 1er mai. Plus que jamais : RETRAIT de ce projet de loi pour les pigeons que nous ne sommes pas !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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La banderole intersyndicale sur la chaussée Claudius © Georges-André Photos

Parcourir le port-folio qui restitue les moments et lieux de la manifestation en images : La manif historique du 31 janvier qui devra être battue en février

Une mobilisation sans précédent pour un Pouvoir dans le déni

Un cortège max en tenue pacifique et ferme sur le retrait © Georges-André Photos

A l'issue de deux journées de manifestation massives partout en France, Madame Borne, première ministre, a entendu « les interrogations » et « les doutes » contre cette réforme. Elle n'a pas ouï son rejet total malgré la clameur de la rue. Bref, la mobilisation sans cesse croissante dans la rue, le rejet toujours plus grand de la population active ou retraitée n'est pas parvenu à ses oreilles. A n'en pas douter la « pédagogie » du gouvernement lui bouche les oreilles : normal quand ses membres présentent ce projet de loi comme une avancée pour les femmes et les plus humbles ce qui est juste un mensonge grotesque et au sens littéral du terme incroyable même pour ses zélateurs (Richter, le plus friqué du gouvernement qui, sur LCP, a reconnu la supercherie pour les femmes). Le gadget de « l'index Seniors » est un os sans moelle à ronger, histoire de dire qu'on s'occupe du problème...

Retraites : les syndicats remportent la deuxième manche de façon éclatante

Elle entendra peut-être davantage les 7 et 11 février après ces deux nouveaux jours de mobilisation nationale décidée par l'intersyndicale. Son patron Macron lui, est hors-jeu pour entendre quoi que ce soit sinon lui-même en se regardant tout satisfait dans son miroir en mettant la population dans la rue. Peut-être espère-t-il en secret (ou dans un petit cercle de favoris) un bon dérapage vite mis en scène qui ternirait enfin l'image de la mobilisation en l'espérant refluer ? Ce pyromane aimerait bien jouer les pompiers pour calmer ce peuple rebelle !

Bien entendu, les chiffres donnés en disent long sur l'intention de minimiser l'ampleur inédite de cette mobilisation. A Paris, il suffisait de voir la vue aérienne du cortège pour vérifier que les 87 000 manifestant·es déclaré·es pas la Police est une plaisanterie de collégiens, non crédible mais néanmoins affirmée.

Illustration 3
De la place Delille convergent des manifestant·es de part et d'autre de Claudius © Georges-André Photos

A Clermont-Ferrand

A Clermont-Ferrand, au-delà des chiffres syndicaux de 35000 à 40000 selon les sources, il est assez évident pour avoir bien sillonné le cortège que la mobilisation du 31 et nettement et réellement supérieure à celle du 19 janvier qui était pourtant une sacrée mobilisation : Un cortège plus long, vraiment plus long si bien que je n'ai pas pu attendre son passage en un seul point pour remonter 2,5 km de cortège, un cortège vraiment plus compact sur sa première moitié, des arrivées de la place Delille de part et d'autre de la chaussée Claudius avant le départ, plus continues et massives encore que le 19 et surtout des centaines, voire plus, de personnes de chaque côté de cette chaussée attendant de se joindre au cortège comme d'autres attendaient Place Delille, en particulier les étudiant·es.

Incontestablement, la mobilisation sur Clermont-Ferrand est nettement supérieure à celle du 19 janvier qui était déjà un énorme succès. Cette fois, c'est une marée humaine qui aurait pu occuper toute la largeur du large cours Sablon, pas seulement sa partie droite.

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Cours Sablon, une petite partie du cortège vers le bas © Georges-André Photos
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Cours Sablon, une petite partie du cortège vers le haut © Georges-André Photos

Les étudiant·es

Quelques centaines d'étudiant·es de la ville ont rejoint la manifestation place Delille manifestant enfin une vraie prise de conscience en action de la nuisance de ce projet qui les impacte directement : finir ses études à bac + 5 et ajouter 43 ans c'est souvent la retraite à 67 ans ! De quoi faire réfléchir et mobiliser. Chacun·e a peut-être envie d'avoir une période tranquille avant les ravages de la vieillesse et sa dépendance qui en résulte tôt ou tard. Macron veut voler deux ans de retraite dans sa période la plus valide (pour ceux et celles qui le reste après 60 ans) si ce n'est pas cinq ans de plus avec 67 ans pour avoir 43 de cotisation ou, à défaut une retraite à taux plein.

La révolte de la jeunesse est à l'ordre du jour quand ce projet de loi s'ajoute à la précarisation des emplois, les salaires insuffisants, les carrières hachées et la foutaise de l'argumentation qui cache une politique toute favorable aux grandes sociétés et aux ultra-riches en ponctionnant les revenus des autres, des plus humbles aux plus chanceux. Cette ardeur de la jeunesse étudiante, sa révolte tient la clé du succès si elle descend massivement dans les rues des villes avec ou non occupation de ses établissements d'enseignement ce que redoute et sur lequel veille ce pouvoir fragilisé...vieux souvenirs d'autres réformes rejetées.

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La colonne d'étudiant·es rejoint la manif place Delille © Georges-André Photos

La digue Macron peut céder brusquement

Macron est une digue qui ne veut pas renoncer à son phare de 2ème quinquennat après l'échec du précédent. La digue retient ce qui peut s'écouler mais un jour, brusquement, s'écroule quoiqu'elle paraissait indestructible malgré ses failles. Macron s'écroulera face à l'ampleur et la généralisation de la mobilisation et la dispersion de son camp saisi par son vertige quoiqu'ils en disent maintenant pour peu qu'elle dure et s'élargisse encore.
« Pas négociable » ?... Foutaise ! C'était négociable avant peut-être ? Le mépris en somme, toujours le mépris de ceux qui se la joue deux "ex machina". Tare de classe en fait d'habitus.

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Revendiquer fermement avec le sourire © Georges-André Photos

Interminable et bienvenu cortège

A Clermont, vous le verrez par les photos et surtout en vidéo, un interminable et magnifique cortège qui s'est scindé en deux ou trois afin que les organisations placées dans sa deuxième partie puissent rejoindre plus directement et plus vite la place de Jaude par des routes plus directes. Certain·es ont même renoncé à s'y rendre vu sa longueur qui a fatigué les nombreuses vieilles jambes dans le cortège.

De nouvelles organisations se sont jointes à cette manifestation. Sans prétendre à l'exhaustivité, citons : Chom'actif, Droit au logement, les « tout noir vêtu » qui ont pris la tête du cortège arborant le drapeau CNT, et plus visible, la confédération paysanne ... Beaucoup de manifestant·es sans étiquette, sans badge ou drapeau. Des gens quoi, qui n'en veulent pas mais alors pas du tout et qui le disent avec les pieds ... et la tête qui sait ce qu'il en est réellement.

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Vue sur une partie des manifestant·es sur la place de Jaude © Georges-André Photos

La double nécessité du retrait de cette loi

Au-delà de ses conséquences régressives désormais évidentes, une double nécessité commande son retrait :

  • pour éviter une nouvelle et énième « réforme des retraites » dans quelques années. Elle ouvrirait grandes les portes de la capitalisation qu'appellent de ses vœux les capitalistes des fonds de pension, produits financiers et Medef, retraite par capitalisation individuelle qui amènerait non seulement la baisse des pensions pour encore plus d'économie sur notre dos mais aussi le développement des retraités dans l'obligation de travailler même mal rémunérés (comme développé aux USA et ailleurs) faute de pension suffisante pour vivre. Un retour à une époque révolue celle qu'a connue mon grand-père maternel au cours des années soixante qui, salarié, confectionnait de vraies chaussures (un savoir-faire magnifique de l'artisan) dans une petite fabrique-échoppe dans l'obligation, malgré son âge et sa fatigue, de continuer à travailler à temps partiel jusqu'à l'âge de 70 ans après sa retraite à 65 ans, faute d'une pension suffisante.
  • pour éviter un déferlement de violences par ceux et celles qui, faute de l'efficacité des manifestations pacifiques de tout un peuple debout face à ce pouvoir borné, véritablement antidémocratique (pour lui la démocratie c'est la seule élection présidentielle), s'engageraient dans cette voie dans un renouveau des années de plomb.
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    Camus ou l'homme et la femme révolté·es © Georges-André Photos

Par nos formidables mobilisations, il est temps de mettre un coup d'arrêt à cette politique régressive qui veut revenir au XIXème siècle en démantelant toutes les conquêtes sociales. C'est maintenant ou l'avenir sera bien sombre entre petits salaires/petites pensions et transition climatique qui pèsera sur nos ressources pour profiter encore plus aux plus riches qui ne débourseront rien, sans rien régler du dérèglement climatique. L'ordre social et capitaliste maintenu ferait peser les bouleversements du climat sur la planète et la vie de ses habitants à l'exception des ultrafriqués.

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Beaucoup de monde et de drapeaux sur l'estrade et ses déclarations successives © Georges-André Photos

Rendez-vous plus nombreuses et nombreux encore les 7 et 11 février pour que ce NON à cette contre-réforme gravissime se traduise enfin par le retrait de ce texte. Tout est possible à mobiliser toujours plus large et plus varié. La jeunesse peut tout si elle ose et ne se laisse pas aller au défaitisme.

Vendredi 10 février à 19h à la maison du peuple de Clermont-Ferrand : Meeting NUPES avec nos élu·es NUPES locaux 63 et Clermont-Ferrand : André Chassaigne député PCF, Marianne Maximi, députée LFI, Sophie Taillé-Polian, députée écologiste, Christine Pires-Beaune, députée PS

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Une partie de celles et ceux qui sont resté·es à Jaude pour les déclarations syndicaless © Georges-André Photos

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