L'exaspération est vraiment à son comble, la colère est palpable et s'exprime, la détermination se lit partout et pas pour la frime. Tel est l'état d'esprit qui est celui des manifestant·es, joyeux ou graves, durant cette mobilisation réussie du 18 septembre qui a regroupé plus de 5 000 personnes de tous âges dans les rues de Clermont-Ferrand à l'appel des organisations syndicales départementales CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO, FSU, Solidaires, UNSA, Union étudiante. Un cortège long et très espacé s'est étiré dès le départ et au long du trajet sous un chaud soleil au ciel bleu.

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Dès 9h30, de toutes les rues aboutissant à cette place du 1er mai, lieu du rendez-vous, des groupes munis de banderoles, de drapeaux et de sonos sur camions aux sonorités puissantes sont arrivés sur ce lieu de départ pour le rassemblement de 10h.

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Sur cette place arrive un gros cortège d'étudiants courant et chantant pour se joindre à la manif. Place Delille plus de 250 personnes attendaient de se joindre au cortège. Une mobilisation réussie qui en appelle d'autres, chacun se demandant quelles suites à donner pour faire plier cette loi d'airain du profit contre tous.

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L'exaspération est des plus manifeste comme une force intérieure solide et sans violence qui ne veut plus de ce pouvoir honni comme jamais, ce pouvoir qui n'a rien entendu de la rue, même la simple prudence, depuis cette élection de Macron de 2017 et plus encore depuis sa dissolution de 2024, pour imposer quoi qu'il en coûte, la mainmise du capital et du profit sur la politique de la France en saignant toujours plus, en précarisant toujours plus, cette France du travail qui la fait vivre et exister. Marre des faux-arguments, marre des rhétoriques mensongères et fallacieuses sans cesse serinées partout et toujours, pour justifier l'injustifiable avec des mots qui veulent travestir les actes. Ce pouvoir est honni comme jamais. Dans la foule, beaucoup demandent son départ malgré les risques de voir le FN s'en emparer avec délectation. Il est clair que pour baisser cette exaspération, des mesures symboliques, des petites compensations ne suffisent plus. La rupture doit être inscrite dans un budget qui consacre d'autres choix. La paix civile est à ce prix pour ceux qui ont alimenté sans cesse et par tous moyens cette tension.

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Aucun problème de casse ou de violence ici comme semblait l'attendre voir le désirer ce ministre démissionné qui sent le parfum brun de l'extrême-droite pour justifier un déploiement hors proportion de tant de personnels de Police et de Gendarmerie avec drônes de surveillance. La discrétion ici du dispositif policier, pourtant présent, n'est pas pour rien dans ce déroulé sans problème. Le problème serait-il qu'il n'y en ait pas ? C'est ce que peut penser ce pouvoir qui ne cesse de parler de violences pour mieux la pratiquer et d'abord par ces dispositifs policiers hors proportion et cette difficulté sans cesse plus aigüe à vivre des plus vulnérables qui deviennent toujours plus nombreux quand les nantis se la coulent douce à l'abri de l'évasion fiscale et de leurs fortunes colossales qui voudraient leur donner tout pouvoir et l'impunité de détruire.

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Le gros du cortège reste sur Jaude tandis que quelques centaines de manifestants montent vers la Préfecture pour écouter les déclarations finales. La question est dans toutes les têtes : Et maintenant, la suite ? La mobilisation doit vaincre le sentiment d'impuissance et l'inertie, chercher à mobiliser davantage encore pour signifier « STOP » à la casse sociale, environnementale, fiscale, démocratique pour enfin chercher à répondre aux besoins de services publics, de pouvoir d'achat et de médias indépendants des ultra-riches. La rue n'a pas dit son dernier mot.

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D'autres organisations arborent gilets et drapeaux pour s'identifier : La F.S.U, le S.A.F en plusieurs groupes dispersées dans le cortège, Rosies en bleu, organisations politiques (LFI, Ecologistes) et de nombreux manifestant·es non porteurs d'identification syndicale ou politique.
Lire sur Médiapart du 18 septembre : Quelle suite au mouvement social ? « Le secret, c’est d’avoir un plan de bataille »
et sur le blog d'Yves Guillerault : "Plus qu’un improbable blocage, une dissidence constructive"