Hier en 160 manifestations totalement unitaires sur tout le territoire de notre pays, protestant contre cette loi-immigration dont le président lui-même se défaussant sur le Conseil Constitutionnel, reconnaît qu'elle pose problème pour certains articles dans sa constitutionalité, ont exprimé leur rejet d'une loi, au-delà des arguties de ceux/celles qui nient le réel, embrasse l'idéologie d'extrême-droite ; cette idéologie de toujours qui sépare, trie, hiérarchise la population, désigne des coupables pour faire oublier sa responsabilité, débouche sur toutes les violences individuelles, collectives et sociales, appelle à refuser nos principes républicains les plus fondamentaux.
Je n'ai pas pu manifester hier en raison de ma santé, pas encore remis d'une opération en novembre et chroniquer cette manif à Clermont-Ferrand malgré le peu de fraternité rencontrée - autre lâcher de ceux et celles qui voudraient une société solidaire - comme je l'aurai bien voulu tant ce moment, par cette rupture avec la République pour tous et toutes est celui de l'Histoire.
Non seulement cette loi ne doit pas être promulguée à la va-vite pour forcer le passage mais encore devrait être rejetée par le Conseil Constitutionnel qui devient une cour suprême en lieu et place du politique, de son président et du gouvernement pour dire le droit constitutionnel et refuser le changement du paradigme républicain pour celui des états-scélérats.
Les conseils départementaux qui ont annoncé dès l'adoption de cette loi leur refus d'en assumer certaines dispositions dont ils ont la charge en la contournant, montrent que cette fois, ce n'est pas une loi-scélérate de plus mais ce passage à cette idéologie de mort avec en proue cette préférence nationale issue du père Le Pen.
Cette loi criminalise les migrants en situation irrégulière, les met au ban de la société, précarise les migrants sur notre sol en rendant plus encore impossible une intégration qualifiée d'échec qui est d'abord celui de l'accueil dont ils ne veulent plus. Tout est fait comme à Calais pour rendre la vie impossible aux migrant·es qui pourtant, et depuis au moins siècle, ont contribué largement à l'identité de la France et des français. Elle donne un pouvoir, embarrassant et exorbitant aux employeurs pour plus encore refuser la moindre revendication sous peine d'exclusion et d'expulsion que certains sauront manier comme une baguette.
Les migrations, les migrant·es sont une force indispensable à notre pays vieillissant qui ne fait plus assez d'enfants et pas pour des broutilles. Ils et elles sont une chance pour notre pays d'évoluer aux couleurs et aux mouvements du monde non pour les suivre aveuglement mais pour être moteur dans ces évolutions. La richesse des migrants par leurs cultures, leurs histoires, leurs détermination est un moteur pour donner l'énergie et l'ouverture nécessaire pour poursuivre et renouveler son Histoire.
Combien, à l'origine, étaient « étrangers » qui ont apporté tant à notre pays ? Médecins, chercheurs, sportifs, artistes, travailleurs, journalistes, prix Nobel, écrivains... Faut-il citer des noms et risquer de ne pouvoir finir une liste sans fin ? L'appel d'air est une supercherie idéologique : Ces personnes émigrent parce qu'elles ne peuvent pas faire autrement malgré la souffrance de la rupture, le péril du voyage, l'incertitude à l'arrivée.
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L'étranger cette notion étrange et fallacieuse qui, au-delà de sa composante juridique et administrative, entretient l'idéologie du XIXème siècle de ces états colonisateurs dont nous étions et pas des moindres, qui hiérarchisaient cultures, peuples et civilisations, intoxiquaient la Chine avec l'opium imposé, massacraient partout pour tout dominer et accaparer, celle-là même qui, plus tôt encore, justifiait l'esclavage. La décolonisation n'a pas fait disparaître cette idéologie de mort.
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Cette idéologie dont les racines sont aussi celles de la France sont à reconnaître dans ces mesures inadmissibles, est à comprendre comme le tapis déroulé sous les bottes des porteurs de chemises brunes toujours aussi violents qui voudraient rejouer une partition délétère dans l'Histoire comme ils l'ont joué en 40, en Algérie etc... NON à la fascisation de notre société. A l'opposé de la culture pure et protégée entre quatre murs qui est un non-sens potentiellement dévastateur comme l'était la race, oui au multiculturel, à l'accueil et à l'intégration qui préparent l'avenir.