Partout dans le pays, l'épidémie progresse à grande vitesse celle de la contamination. Dans les EHPAD, la situation dépasse le stade critique. Elle est sur le point de provoquer une hécatombe de résidents en santé précaire .
EHPAD et prisons et tout milieu collectif, la face cachée de l'épidémie ?
A Paris, l'EHPAD de la fondation Rotschild du XIIème, en Région parisienne (Louveciennes), dans le Doubs (Thise), en Alsace (Village-neuf), dans les Vosges... de multiples EHPAD sont contaminés et comptent leurs morts, ici même dans notre petite ville en périphérie de Clermont. Le bilan officiel quotidien n'est pas fait, un voile impudique laisse ces établissements hors-bilan exact sinon avec des informations parcellaires de médias. Serait-ce trop inquiétant, trop affolant, qu'on ne veuille pas informer en laissant le virus faire son œuvre de mort, prendre les mesures qui s'imposent ? De quelles mesures de protection insuffisantes bénéficient ces personnels ? Va-t-on assister dans un quasi-silence, une omerta qui ne dit pas son nom, à une hécatombe de nos anciens dans ces établissements qui, avec leurs familles, s'y croyaient en sécurité ? Va-t-on renvoyer le bilan à la fin de l'hécatombe pour le déplorer et n'avoir rien ou bien peu entrepris pendant ? Je sais bien que ces morts déplorées, déploration facile après l'épidémie, pèseront de peu de poids comme chaque fois où on sous-entend que ces vieux étaient déjà proches de leur fin de vie. Le précédent de la canicule de 2003 est là pour le comprendre. La stratégie du confinement au sein des EHPAD, et toutes les collectivités, est mise en échec dès lors que la contamination est entrée. Au contraire le confinement pour éviter la contamination devient contamination pour tous, résidents et personnels. Dès lors, tester tout résident.e et personnel puis séparer contaminés et malades des non-contaminés y compris dans un autre lieu paraît la stratégie pour éviter l'hécatombe inévitable. De plus, de toute urgence, le bilan des EHPAD doit être fait pour lui-même chaque jour pour les résidents et les soignants.
La situation dans les prisons est une situation équivalente. Confinement après contamination est contamination de tous. Nous ne savons pas quelle est l'ampleur de la contamination dans le milieu carcéral. La ministre de la Justice veut libérer 5000 détenus en fin de peine tandis que les nouvelles mesures de confinement prévoit une peine de prison pour les récidivistes : incohérence !
Interroger les conditions de confinement pour renforcer son efficacité
Les mesures de confinement sont une nécessité d'autant plus forte que les tests ne sont pas pratiqués à grande échelle (pas de stock ni de production, bientôt ! ) permettant d'isoler les seuls contaminés et de pratiquer une autre stratégie. Au lieu de confiner tout le monde, il eût été possible de confiner les seuls malades ou contaminés asymptomatiques mais l'histoire est maintenant entendue. Le confinement n'en menace pas moins les occupants d'un lieu clos dès lors que le virus y pénètre. D'où la situation dramatique des EHPAD, prisons, et tout autre lieu clos accueillant une population importante.
Les conditions de confinement s'appuient essentiellement sur l'injonction, l'obligation et l'interdit. Elle ne réclame coopération et compréhension de la population que secondairement et marginalement. Le durcissement national de ces conditions avec distance maximale à 1km et une heure de sortie ajoute à la pression sur la population. Elle ajoute à la stigmatisation de ceux/celles qui se trouveraient objet d'une amende quelle que soit la distance prise avec ces conditions : entre dépasser d'un quart d'heure cette heure attribuée, un kilométrage légèrement supérieur au kilomètre autorisé et des dépassements doublant ou triplant ces limites, se situe le refus clair de respecter les conditions et le dépassement banal sans intention. Cette limite est arbitraire, pas suffisantes dans certains cas, bien trop étroites, sans danger avec une limite plus large dans d'autres ? Cette remarque recoupe au moins le milieu de confinement qui n'est pas le seul : milieu urbain des grandes agglomérations, villes moyennes ou petites, villages et campagnes.
Ces mesures doivent a minima être acceptées par la population sauf à se satisfaire de transgressions légères (non dangereuses) et massives (contaminante sur le nombre). La centralité de la définition des conditions décidées par le Premier Ministre ne ménagent pas la diversité des situations qui ne remettraient pas en cause l'efficacité du dispositif nécessaire. Au pied de l'immeuble peut être dangereux si tous les habitants se rencontrent. Une sortie de deux heures sur un sentier de forêt isolé ne présente aucun danger. Il le présenterait si une population massive s'y trouvait. A défaut de régulation, le discernement et l'appréciation du danger réel serait à prendre en compte si l'efficacité du dispositif était la seule préoccupation et non également l'imposition d'un respect rigide de consigne nationale. Pour ce faire, une définition nationale de conditions souples (par exemple de critères de limitation, de motifs de dérogation) pourrait être adoptée et précisément définies au niveau local pour tenir compte de la variabilité des situations.
Pour une pédagogie de l'action publique qui s'appuie sur la population
Jouer à la fois sur la coercition permanente avec des sanctions de plus en plus lourdes, sur une coopération forcée et une compréhension obligatoire, tout en refusant de s'appuyer réellement sur l'état de compréhension de la population, manque de cohérence et d'efficacité. Il me paraît assez factuel aujourd'hui que dans son ensemble, la population dans son ensemble a compris et respecte la contamination par le contact direct entre personnes et les objets touchés par des personnes contaminées, a entendu et compris la distance minimale (ce sont les dispositifs d'accueil et de filtrage qui le font « oublier »). S'appuyer sur cette compréhension de la non-contamination me paraît davantage protecteur que les injonctions permanentes toujours plus dures qui font appel à la passivité et l'obéissance du sans-grade. Ces dernières amènent une partie de la population à transgresser ces limites injonctives en dépit des menaces et des sanctions. La stigmatisation de cette population, de quartiers populaires participe à la division et aux clivages de la population. Elle désigne des boucs émissaires faciles en recrutant les soignants débordés, épuisés et en premier lieu en danger à cause d'une politique de santé dictée par les seules préoccupations comptables. La fonction des boucs émissaires est toujours la même : faire oublier ses responsabilités pour désigner de faux-coupables.
Le confinement va se prolonger pendant des semaines. Nous ne sommes qu'au début de la deuxième semaine. Après des semaines et des semaines, il n'est pas dit que ces conditions et ces sanctions, si elles restent rigides et non adaptées à des situations diverses, ne soient pas finalement rejetées et transgressées, peut-être violemment, par une fraction croissante de la population lasse d'être traitée en mineurs par interdits successifs ? L'impasse du confinement quand le milieu est contaminé peut y conduire : quand le virus est dedans alors la réaction impulsive peut être de sortir. Le risque est à prendre en compte sans penser tout de suite « matraque » !
La situation peut devenir catastrophique et explosive socialement par ce refus de mettre en œuvre une thérapeutique avec l'hydrochloroquine.
Et le traitement par hydrochloroquine, c'est pour quand ?
Evacuons une objection préalable genre QPC : « vous n'êtes pas infectiologue, vous n'y connaissez rien. Taisez-vous ! ». Je ne suis même pas médecin mais je sais m'informer, chercher, entendre et comprendre les points de vue, comprendre les enjeux dits et non-dits, les motifs explicités ou cachés, bref citoyen.
Le professeur Raoult de l'IHS est un infectiologue de renommée mondiale qui utilise depuis longtemps ce principe actif. Je me souviens, au début de l'épidémie, – un siècle – ce nom de chloroquine a été évoqué et prestement mis sous le manteau, disqualifié. Aujourd'hui, après un essai, semble-t-il concluant, quant à l'efficacité de ce traitement sur la charge virale, il revient sur le devant de la scène par la décision de cet infectiologue pour l'IHS. On retiendra que le maire de Nice et d'autres responsables politiques se sont allègrement affranchis pour eux-même d'une recommandation officielle afin de bénéficier de ce traitement pour un bénéfice net visible.
Ce médecin-infectiologue s'affranchit des recommandations nationales pour proposer le dépistage du Coronavirus et ce traitement dans l'IHS. Courroux du ministre de la Santé et de médecins (tous responsables de services d'infectiologie à Paris) qui désapprouvent avec virulence ; les medias s'en font l'écho.
Nous aimerions bien que derrière ces prises de position ne se nichent pas la sempiternelle rivalité entre confrères et consoeurs jaloux de n'être pas le premier à trouver, jaloux de brillants confrères à Marseille quand on est un peu moins brillants à Paris en ce moment même si on participe sur les ondes et dans les conseils divers autour du Président, du Premier Ministre, du ministre de la santé, du directeur de la santé. Nous aimerions bien que les mandarins ne fassent pas comme avec la découverte d'Hélibacter Pylori reconnu cause des ulcères gastro-duodénaux par les deux chercheurs Warren et Marshall qui mirent plus de dix ans à imposer leur découverte et le traitement antibiotique afférent. Pour cela, Marshall dût ingurgiter H.Pylori pour obtenir une gastrite, prélude à l'ulcère qu'il n'attendit pas. Faudra-t-il à son tour, que le professeur Raoult se fasse contaminer et prennent cette chloroquine pour être entendu ?
Nous comprenons bien que cette arrivée inopinée d'un possible traitement quand il nous est répété en permanence qu'il n'y en a pas, bouscule les autorités médicales et nos gouvernants. La science et les Arts fourmillent de mille exemples d'irruptions soudaines de théories, de traitements, de styles qui mettent en cause les situations acquises, les certitudes confortables et pour ces raisons sont rejetées avant de triompher mais que de temps perdu !
Dans cette phase d'explosion épidémique, tout nouveau retard (après ceux précedents) est, serait tout simplement criminel : s'il est possible de guérir du CoVid-19 avec ce traitement (le seul dans l'immédiat, les autres pour bien plus tard), il faut le mettre à disposition des malades avec leur consentement ou celui de leurs proches.
Bien sûr, l'efficacité du traitement n'est pas prouvé selon les procédures habituelles. Elles sont longues et ne permettent pas de livrer leur conclusion avant des mois. L'épidémie, elle, n'attend pas, elle explose. On nous annonce que dans quinze jours, de premiers résultats arriveront pour valider a minima cette efficacité. Durant quinze jours combien de morts à 1000 par jour en France, à supposer que ce chiffre n'augmente pas ! D'autres pays n'ont pas ces pudeurs.
La seule solution rationnelle dans l'urgence actuelle, non sans risques et sans céder à la panique - ne rien faire n'est pas un risque mais la certitude de milliers de morts supplémentaires - la seule solution rationnelle est bien de mettre à disposition de tous les hôpitaux et des milieux collectifs confinés et contaminés (EHPAD, prisons …) ce traitement dès maintenant avec les indications du professeur Raoult et obligatoirement le consentement du malade ou de ses proches en cas de phase trop avancée. Pour ces lieux confinés contaminés, conjointement, le dépistage de tous les résidents et soignants doit se mettre en place pour séparer et traités les contaminés. L'hécatombe est une question de jours, voire d'heures, il est urgent que les responsables politiques prennent leur responsabilité en autorisant largement ce traitement.
La gestion de cette épidémie dramatique, les décisions prises ou pas prises décident de centaines, voire de milliers de morts. La période demande de l'audace et du rationnel. Il faudra rendre des comptes. Les boucs-émissaires ne suffiront pas.
Vous trouverez plusieurs pétitions à signer sur cette épidémie, les responsabilités et les aides : https://www.mesopinions.com/covid19