Le tocsin peut sonner. La mobilisation générale partout doit se lever pour éloigner le désastre qui, à l'occasion de la Présidentielle menace notre pays, sa place en Europe et dans le monde, menace notre peuple, des plus misérables à ceux qui se croient à l'abri, qui appelle la tentation du coup de balai dévastateur.
La multiplication des candidatures « à gauche » a toutes les chances d'offrir un second tour aux représentants de la droite-extrême (Fillon) et de l'extrême-droite (Le Pen). Quelle alternative !
- Le candidat Fillon [lire ici] ne veut ni plus ni moins, que détruire la législation du droit du travail, détruire la Sécurité Sociale pour l'assurance privée, combattre le droit des femmes, des minorités sexuelles, rendre impossible les études de genre qui rendent compte de la construction sociale des identités de genre [lire ici]... Fillon, un ahurissant et anachronique retour de la France catho des années 40 ! Fillon, le déchaînement de l'ultralibéralisme destructeur des identités, des ressources, des emplois, le cynisme dénié et noyé dans une rhétorique de faux bon sens et de tranquille assurance.
- La candidate Le Pen si elle arrivait au pouvoir libérerait tous les venins de la haine, tous les huis-clos intenables, la destruction du vivre-ensemble, la violence étatique libérée. L'extrême-droite et ses groupuscules, héritiers des ligues des années 20 à la Collaboration, à l'OAS, à la violence de la haine contre tout ce qui est l'autre, l'étranger, l'arabe, le musulman, le voisin différent.
Ce deuxième tour désespérant ne doit pas être, ne peut pas être. L'élection de l'un ou de l'autre est devenue possible. Qui peut dire sans se tromper que l'un est moins pire que l'autre ?
Ce Président et ce Premier Ministre, par de multiples renoncements déniés, par une politique qui a tourné le dos à la gauche, par la validation de lois et de mesures d'exception qui valident celles à venir dans un gagnant extrême, ont mérité les poubelles de l'Histoire pour avoir déshabillé le peuple désormais exposé aux plus grandes souffrances et au désespoir du plus grand nombre.
La multiplication des candidatures pour le premier tour atteint des sommets : le vainqueur de la primaire à gauche, Macron, Mélenchon, Poutou, Jadot, Pinel etc.... Sont-ils donc tous devenus fous, ces candidats, ces partis ou mouvements ? Ils laissent le peuple - qu'ils prétendent tous défendre - seul et vulnérable avec l'avenir immédiat des épreuves durables, sans recours. Attendre la reconstruction d'une gauche authentique qui prendra des années ne les adoucira pas. Un vent mauvais s'abattra sans obstacle sur le peuple qui ne disposera plus que de la révolte et la rue ! Dans ces conditions de division, le second tour est plié ! C'est du Grand-Guignol !
La politique menée par les Hollande, Valls, Macron est déconsidérée. Elle a fait le lit du Front National et de la droite-extrème. Elle ne peut qu'être rejetée avec leurs candidatures.
La gauche doit participer au second tour pour l'emporter quelque soit l'autre candidat. Bien des obstacles se dressent aujourd'hui devant cet espoir qui est un combat : Le strabisme des candidats accrochés à leurs candidatures, les logiques partisanes et d'organisation s'opposent à ce que je crois être la seule possibilité d'un second tour avec la gauche, si, encore, il en existe une !
Quelle possibilité ?
1 - Le vainqueur de la primaire du PS doit être Arnaud Montebourg ce qui suppose que Hamon et consort se désistent pour lui avant le premier tour de cette primaire pour sortir Hollande ou Valls. Montebourg, parce que c'est le seul qui a l'envergure pour peser dans un deuxième tour. Si donc il gagne cette Primaire, le plus dur reste à faire.
2 - Mélenchon et Montebourg doivent former un ticket sinon ils se neutraliseront en se présentant l'un et l'autre à la Présidentielle et seront éliminés dès le premier tour. Au contraire avec ce ticket annoncé (Président/Premier Ministre) et présenté aux électeurs à la Présidentielle avec un contrat de gouvernement, la probabilité d'accéder au deuxième tour sera restaurée, pourra entraîner une mobilisation massive aujourd'hui bien fragmentée si, également, les autres candidats grignoteurs de pourcentage Pinel, Jadot, Poutou se désistent avant le premier tour.
A cette heure, à cette seule condition, la gauche "Montebourg/Melenchon" peut mobiliser le peuple pour arriver au deuxième tour et tout faire pour l'emporter face à l'autre candidat-e.
Oui c'est un scénario bien peu probable (pourtant nécessaire) tant la division est profonde entre les différents courants de la gauche et surtout entre les différentes personnalités, toutes estimant être le meilleur candidat ! Leur responsabilité à chacun est pleinement engagée pour empêcher le désastre qui nous attend sans aucun doute [lire ce point vue]
La conséquence d'une absence de la gauche au second tour serait bien une catastrophe et pour longtemps. Le discrédit des politiques est tel que tout peut arriver après la Présidentielle (dans les trois mois …) avant que la souffrance et l'épreuve ne fasse surgir la raison mais à quel prix ?
Il fut une autre période de souffrance dans notre Histoire, celle de l'occupation. Dans cette période sombre s'est forgée dans la Résistance, le rassemblement de toutes les composantes politiques avec le C.N.R : le programme du Conseil National de la Résistance enfin apporta ces avancées majeures de la Libération (notamment la Sécurité Sociale) qui sont aujourd'hui promises à disparition.
Comme je l'ai déjà écrit, nous sommes juste avant l'entrée dans une nouvelle période sombre de notre Histoire avec ses violences inévitables qui atteindront d'abord les plus démunis et les plus vulnérables, qui multiplieront les démunis et rendront vulnérables le plus grand nombre pour le profit de quelques-uns. Le cours de cette Histoire peut encore être autre. L'urgence du rassemblement, du front contre l'extrême, c'est maintenant ! La France est à un croisement de son Histoire. Elle peut s'enfoncer dans la nuit noire ou retrouver un rayonnement libérateur.
Certes, les politiciens d'appareil peuvent rester figés dans leurs intérêts d'organisation et leurs raisonnements partisans, dans leurs inimitiés sectaires, ainsi faire une croix sur la Présidentielle en attendant les recompositions politiques d'après-Présidentielles qui se profilent déjà [lire ici]. Si la droite-extrême ou l'extrême-droite l'emportait en mai prochain, parce que ceux qui entendent défendre le peuple ne savaient pas dépasser leurs intérêts d'appareil pour éviter le pire, le désastre qui s'annonce, à quelle force politique ferions-nous confiance à l'avenir ? À quel discours et projet politique ferions-nous confiance si le peuple, c'est-à-dire chacun de nous, subissait de plein fouet la dynamique du pire qui écrase tous les boucs émissaires désignés successifs ?
S'il en était autrement, si ces candidats et organisations savaient se rapprocher et faire les choix douloureux et nécessaires pour battre ces extrémismes alors notre pays pourrait se redresser, parler en Europe et au monde d'une voix retrouvée face aux défis et aux situations dangereuses ou explosives qui sont là :
- L'indécence obscène et incendiaire a été élue en Amérique. En Pologne, en Hongrie, en République Tchèque, tous pays de l'U.E., des dirigeants parvenus démocratiquement au Pouvoir, ont pris le chemin du despotisme. La Turquie d'Erdogan qui mène le double jeu dans la lutte contre Daech, s'enfonce dans le pouvoir absolu, arbitraire et meurtrier. La guerre et le chaos règne au proche-Orient et dans maints pays tandis que le terrorisme tétanise les démocraties. Le dérèglement climatique menace de jeter sur les routes des centaines de millions de migrants, de bouleverser les économies et les sociétés. Les inégalités entre pays riches et pays pauvres, du Nord et du Sud, les inégalités en France et ailleurs, exacerbées par la finance et la recherche du seul profit, menacent la paix mondiale, captent les ressources naturelles avec un parfait cynisme à l'égard des populations et des écosystèmes. Les manipulations génétiques du vivant au main de quelques sociétés échappant à tout contrôle, menacent l'alimentation mondiale, préparent les famines de demain. Partout et dans notre pays, la corruption gangrène la société à tous les niveaux, ruinant les espoirs d'un monde meilleur sans mettre à bas un système honni qui tire aux extrêmes ruineux et violents.
L'heure du tocsin a sonné. Non pour apeurer ou affoler mais au contraire, appeler chacun à sa responsabilité, un sursaut, une hauteur de vue indispensable pour convaincre et par la mobilisation du plus grand nombre, empêcher la catastrophe annoncée à l'élection Présidentielle. Il est temps, grand temps pour ne pas lâcher l'espoir, de refonder la démocratie française et balayer ainsi ce qui depuis trente ans nous a amené à cette situation.
L'enjeu, c'est la France, sa place et sa voix en Europe et dans le monde, son histoire et son avenir ; l'enjeu c'est le peuple français, avec la diversité de ses origines et cultures pour que l'avenir de nos enfants ne soit pas de sang et de larmes mais la fraternité retrouvée, l'égalité en droits instaurée ou restaurée, la liberté déclinée en libertés. Chacun, là où il se trouve, est responsable. J'écris pour exercer cette responsabilité.