La victoire imprévue de Hamon aux primaires du PS avait ouvert une fenêtre quelques semaines avant improbable, celle de 3 candidats portant au minimum les mêmes préoccupations même si les solutions proposées pouvaient différer en partie, à savoir l'urgence écologique et sociale, mais aussi la possibilité que répondre à l'urgence écologique permettait de répondre à l'urgence sociale, par la création d'emplois non délocalisables qu'elle implique. Puisque cette union entre ces 3 candidats ne se fera pas, pour des raisons analysées dans la partie 1 :https://blogs.mediapart.fr/godefroy/blog/270217/puisquunion-gauche-il-ny-aura-pas-je-vais-voter-13, il me faut donc maintenant décider quel candidat écologiste et de gauche je vais soutenir.
La tentation de l'abstention
Jusqu'à la semaine dernière, je dois dire que la tentation de l'abstention était forte. Si ces 3 candidats n'étaient pas capables de saisir la formidable opportunité qui se présentaient, qu'ils dégagent tous! Comme un vote de témoignage style le NPA et Poutou ne m'intéresse guère et qu'il est exclu pour moi de ne pas voter à gauche, il ne me restait que le vote blanc ou l'abstention.
Réaction plus colérique que fondée sur un choix rationnel. Reste donc le vote Hamon ou le vote Mélenchon. Mais n'est-ce pas là aussi dans les 2 cas qu'un vote de témoignage, tant leurs chances d'aller au second tour semblent minces?
Le cas Hamon
Nombre de ses propositions lors de la campagne des primaires du PS: urgence écologique, transition énergétique, revenu universel, renégociation des traités européens, etc... A dire vrai, j'ai été voté au second tour de ces primaires rien que pour permettre à la question du revenu universel dans le débat, ce qui a aussi permis de mettre dans le débat des solutions alternatives telles que le salaire à vie. Rien que pour cela, la victoire de Hamon aux primaires du PS.
Las, comme déjà expliqué dans le premier billet, Hamon n'a pas su capitaliser sur cette victoire pour secouer le cocotier du PS, l'entrainer résolument vers une gauche écologique, et tant pis si cela déclenchait le départ de quelques caciques chez le téléévangéliste Macron.
Au lieu de cela, il semble tenter de composer une impossible synthèse entre la partie socio-libérale du PS et les positions qu'il a défendu lors des primaires. Et ce n'est pas les réactions au sein du PS en ce début de semaine au pourtant bien timide accord entre Hamon et Jadot qui vont gommer cette impression.
Bref, voter Hamon aux présidentielles, c'est ne pas très bien savoir pour quoi l'on vote: une continuation de la politique de ce quinquennat matinée de quelques mesurettes écologiques et sociales, les propositions de Hamon pendant la primaire, quelque part entre les 2 (mettez le curseur où vous voulez).
Toujours est-il que je ne peux me résoudre à voter pour un tel flou. A moins que ce flou ne soit éclairci d'ici la fin de la campagne, le vote Hamon est donc exclu.
Dans le Mélenchon, tout est-il bon?
Nul n'étant parfait, la réponse à cette question est bien sur non. Mais le programme de la FI et de Mélenchon répond à bien des questions: urgence sociale bien sur, urgence écologique (heureuse évolution de Mélenchon ces 10 dernières années, mise en cohérence de ces 2 urgences avec un plan de transition écologique ambitieux... Bref, à tout vous dire, pas mal de bon.
Mais, puisqu'il y a un mais, le problème que me pose Mélenchon, c'est sa position sur l'Europe ou plutôt sa position supposée sur l'Europe. Pour traiter des urgences écologiques mais aussi sociales, il est nécessaire d'agir au minimum au niveau européen. Les problèmes écologiques ne s'arrêteront jamais, tel le nuage de Tchernobyl, aux frontières nationales.
Alors, bien sur, pas cette Europe actuelle. Il est donc nécessaire de la réformer et cela ne peut se faire que de l'intérieur. Tout casser, sans même parler des problèmes que cela pose en soi, pour tout reconstruire ensuite n'est pas une solution.
Conclusion (temporaire)
Vous l'aurez compris à la lecture de ce billet, il ne me reste que le choix entre l'abstention et le vote Mélenchon. Ce choix sera l'objet d'un troisième billet.
Ajout du 3/3/17
La suite est ici:
https://blogs.mediapart.fr/godefroy/blog/030317/puisquunion-gauche-il-ny-aura-pas-je-vais-voter-33