En atteignant le perchoir, puis en remplçant sans ménagement le sortant (qui n'avait pas démérité) Jean-Paul Huchon, Claude Bartolone est passé sous le feu des projecteurs. Peut-être pas une bonne idée pour un homme politique à l'ancienne, qui avait construit son parcours sur les clientèle et les maitiés douteuses...
Dénigrement, "ficelle de campagne" du camp adverse ? Pas du tout ! Ce sont ses propres amis et anciens soutien qui le disent. Dominique Voynet parlait d'un véritable "parrain" mafieux de Seine-Saint Denis, quand la presse évoque "Don Bartolone" du 9.3.. L'enregistrement audia de Julien Dray est encore plus cruel : c'est la compétence et le travail de Claude Bartolone qui sont brocardés sans ménagement entre socialistes.
Mediapart amène une nouvelle pièce à cet édifice en révélant, dans un excellent article de Laurent Mauduit, de nouveaux éléments confondants. On y apprend que les écoutes policières menées depuis des années dans l'affaire Tapie ont révélé le rôle trouble de Claude Bartolone dans l'affaire. Jusqu'à cinq appels par jours ont été identifiés par les enquêteurs qui indiquent que Barto est la personne le plus appelée par Tapie après son avocat ! "C'est un ami, on parle de la pluie et du beau temps", répond en substance le camp Bartolone, qui aimerait renvoyer l'affaire à une question de vie privée.
Sauf que la vie privée, Tapie s'y connait pour la mélanger avec ses affaires publiques. Mediapart révèle ainsi que, lorsque Tapie indiquait dans une interview avoir envoyé son "facteur" à l'Elysée pour s'assurer le concours de François Hollande, c'est de Claude Bartolone qu'il parlait. Bartolone, "facteur" de Tapie pour lui assurer la reprise sans difficulté de la Provence (ce qui sera fait). Une tendance au clientélisme dont Mediapart, déjà, s'était fait l'écho lors de la désignation du patron de La Chaîne Parlementaire.
Vie privée, vie publique : un sujet décidément compliqué pour Claude Bartolone, lui qui avait embauché son épouse à l'Assemblée Nationale, et fait construire à vil prix une somptueuse villa par un architecte de renom qui a ensuite, miracle révélé par le Canard Enchaîné, obtenu des marchés publics attribués par... Claude Bartolone.
Une confusion qui se retrouve dans sa conception d'un "perchoir en libre service" : une semaine président absent de son siège (mais toujours rémunéré), une semaine de retour pour se mettre sur la photo du Bataclan (récoltant au passage la Palme de l'indécence pour son comportement pendant cet épisode), puis à nouveau candidat-plus-président mais avec les moyens de la Présidence de l'Assemblée...
Nul doute, en cas de défaite, que Claude Bartolone rejettera la responsabilité sur le bilan de J-P Huchon pour sauver son perchoir. Mais pas sûr que ses amis socialistes l'entendent de cette oreille.