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Billet de blog 11 septembre 2016

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Me William Bourdon: Il faut forcer le destin et imposer la fin de l'impunité en Iran

William Bourdon: "Dans l'histoire contemporaine il n'y a pas d'exemple de massacres de prisonniers dans un temps aussi bref. Il y a des obstacles, mais il y a des outils juridiques sur la table des grands décideurs publics pour forcer le destin, forcer la porte et imposer au gouvernement iranien de mettre un terme à cet insolente impunité sur le massacre de 30.000 prisonniers politiques en Iran.

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"Ceux qui ont commis ces crimes de masse, aujourd'hui bravent non seulement les victimes, mais narguent la communauté internationale en étant aux rouages du pouvoir à Téhéran."

« Il y a des obstacles, mais il y a des outils juridiques sur la table des grands décideurs publics pour forcer le destin, forcer la porte et imposer au gouvernement iranien de mettre un terme à cet insolente impunité sur le massacre de 30.000 prisonniers politiques en Iran. Une culture de la terreur, une dimension mortifère qui est née en 1988 et aujourd'hui elle persiste dans le sang », a déclaré Me William Bourdon à une conférence de presse à Paris, le 6 septembre, organisée par le Conseil national de la Résistance iranienne. 

A la conférence de presse l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) ont rendu publique des informations spécifiques, y compris des photos de dizaines des principaux responsables du massacre qui détiennent actuellement des positions gouvernementales les plus sensibles à Téhéran et dans diverses provinces. 

Dans son intervention, le célèbre avocat a déclaré : 

« Je m'exprime devant mes amis que j'accompagne depuis des années sur la question de l'impunité qui est une question essentielle dans le combat que vous menez. Il y a un rebondissement très récent qui est la révélation de cet enregistrement dont personne ne peut douter ni de l'authenticité ni de la portée. Il a le mérite de remettre au cœur du débat public international la question de l'inacceptable impunité des responsables des crimes massifs commis il y a maintenant presque trente ans en Iran. 

Dans l'histoire contemporaine il n'y a pas d'exemple de massacres de prisonniers dans un temps aussi bref. Il y a des massacres massifs de prisonniers de guerre, il y a des massacres massifs de civils, on pense à Srebrenica évidemment, mais des massacres massifs dans un temps record de prisonniers qui ont été pour certains d'entre eux condamnés qui étaient en train de purger leur peine, est un acte d'un arbitraire absolument exceptionnel.

Evidemment il faut dire un mot sur la caractérisation de ces crimes ; d'évidence exécuter 30 000 prisonniers dans un temps aussi bref constitue un crime contre l'humanité. Un crime contre l'humanité de grande intensité, de grande magnitude. 

Il y a des crimes contre l'humanité qui sont soumis à la cour pénale internationale ou qui ont été soumis aux tribunaux ad hoc, qui sont des crimes contre l'humanité de faible amplitude, mais ça reste des crimes contre l'humanité. Ici c'est un crime contre l'humanité de grande amplitude. il y a bien des crimes de moindre amplitude qui font l'objet d'enquêtes sévères et de longues durées de la part des juridictions pénales internationales. 

Ces photos nous donnent des frissons parce qu'elles constituent un espèce d'organigramme de la terreur, étant précisé que ce qui fait la dimension très particulière de ces crimes, c'est l'extrême brièveté dans laquelle ils ont été commis et l'extrême longueur d'impunité de ceux qui les ont commis qui sont aujourd'hui pour certains d'entre eux encore au pouvoir, aux manettes du pouvoir et on comprend qu'il y a une filiation qui se prolonge, on comprend qu'il y a une culture de la terreur, on comprend qu'il y a une dimension mortifère qui est née en 1988 et cette dimension mortifère aujourd'hui elle persiste dans le sang. 

Alors il faut une réponse de la communauté internationale, c’est une obligation de la communauté internationale de répondre à cette exigence des victimes de mettre fin à cette impunité.

 Il y a plusieurs solutions. Parfois la communauté internationale a su imaginer, contre toute attente parfois, parfois 20, 30 années plus tard - on pense notamment à ce qui s'est passé à Phnom-Penh où la communauté internationale a su imposer un tribunal ad hoc après que ces crimes contre l'humanité terribles aient été commis sur le peuple cambodgien.

 Nous en appelons à la communauté internationale, tout en ne mésestimons pas les obstacles - cette raison d'État que Jules Renard, le grand écrivain français appelait la raison des bureaux, qui rejoint la raison des bourreaux. Evidemment il y a des obstacles, mais il y a des outils juridiques sur la table des grands décideurs publics pour forcer le destin, forcer la porte et imposer au gouvernement iranien de mettre un terme à cet insolente impunité. D'autant plus insolente que ceux qui ont commis ces crimes de masse, aujourd'hui bravent non seulement les victimes, mais narguent la communauté internationale en étant aux rouages du pouvoir à Téhéran. »

La Bande audio inédite de l'Ayattollah Montazeri en 1988 en Iran © CNRI France
Me William Bourdon à la conférence de presse à Paris 6 septembre sur le #1988Massacre en Iran. © cnri

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