Mise à jour le 17 août, correction d'écarts, ajout de sources en surbrillance sur les mots, ajout d'une micro-partie à la fin de la partie concernant le musée du handicap pour comprendre que les clients ont encore de l'argent après avoir acheté.
Mis à jour le 4sept2023 : ajout de sources en bas.
1/ Circuler sur l'espace public et constater la colère : des agences bancaires ciblées pour diverses raisons, des déchets non ramassés, des banderoles sur des grilles, des tags sur des endroits inhabituels.
2/ L'exposition de photographies représentant des passages piétons.
3/ Le repas autour du roi Soupi : pas de retrait des réformes, changement à la tête de la FNSEA, changement à la tête de la CGT, participer à une manif contre les violences policières avec le chant "tout le monde déteste la police" rend un.e député.e anti-républicain.e, le refus d'obtempérer et 2017, les ministres ont plus de temps libre que les travailleurs et les travailleuses, les élevages et l'eau et la malbouffe, l'uranium retraité en Russie.
4/ La Princesse est amoureuse : est-ce compatible avec la prophétie ?
5/ Les fées ouvrent un musée sur le handicap.
6/ La pétrification des fourchettes en argent.
7/ En route vers le congrès des maires organisé par l'industrie de la vidéosurveillance.
1/ Circuler sur l'espace public et constater la colère : des agences bancaires ciblées pour diverses raisons, des déchets non ramassés, des banderoles sur des grilles, des tags sur des endroits inhabituels.
Une femme portant un béret gris clair, circulant lentement sur un vélo cargo, harangue les passant.e.s : Les patrons des banques ne comprennent pas pourquoi les vitres de leurs agences sont décorées et/ou cassées. Lisez le coup de gueule des multimillionnaires ! Deux pages, deux euros messieurs dames.
Lanche sort le porte-monnaie et le donne à Ava qui marche rapidement acheter ces feuillets.
Ava revient en lisant et conclut : Je n'en crois pas mes yeux.
La Princesse lui prend des mains et lit : Des agences bancaires ont été vandalisées par des casseurs en marge des mobilisations contre la réforme des retraites. Plusieurs patrons ont récemment pris la parole sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces actes de violence. Dans des termes très directs.
La Folle de la reine : Un coût non prévu.
La Princesse : Des Caisses de crédit mutuel et des agences CIC ont été visées par d'ignobles casseurs s'indigne le patron du Crédit Mutuel Alliance Fédérale et du CIC, sur sa page Linkedin. C'est insupportable. Nos femmes et nos hommes, nos équipes au service de tous les clients et des territoires ne méritent pas de telles injures.
La Folle de la reine : Je ne sais pas ce qu'il lit mais le personnel en agences n'est jamais visé. Il s'agit de messages qui lui sont adressés à lui et à ses confrères et consœurs, cadres supérieurs. En plus BNP Paribas, Exane, Société générale, Natixis et HSBC viennent d'être perquisitionnées par le parquet national financier pour fraude fiscale ou blanchiment de fraude fiscale selon le schéma de fraude dit CumCum. Une autre banque a reconnu les faits pour que son nom ne soit pas mentionné dans la presse.
Une manifestante qui rentre chez elle les double. Sur sa pancarte dans le dos est écrit : "Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin" Henry Ford BNP . SG . CA etc...
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La Princesse poursuit la lecture : Il n'y a bien sûr aucune confusion possible dans nos esprits entre les hommes et les femmes qui manifestent dans le cadre de notre démocratie, et des casseurs qui tentent de s'en prendre à ce qu'ils croient sans doute être des symboles du monde de l'argent, a commenté le directeur général de Crédit Agricole SA (CASA).
Ava : Je me sens insultée par ce monsieur, pas vous ?
"Ah si" répond le groupe rouge de colère.
Arkane : Nos familles ont quasi toutes été déclassées par des activités extractives de sociétés étrangères qui se financent auprès de certaines banques Soupolées. Notre eau potable est devenue non potable. Nos poissons ont disparu. Nos terres sont polluées et nous avions beau en être propriétaires, nous avons été exproprié.e.s. Pour vivre il faut migrer. Et ce monsieur ne voit pas le lien entre les incivilités ou les violences sur ses biens matériels et les vies de nos familles détruites ?
Ava : Ou tout simplement pourquoi les pays riches
Lanche : ne sortent pas de la dépendance au gaz, au pétrole et au fioul.
La Folle de la reine soulagée : Maintenant vous avez compris le comportement de l'élite Soupolée, peu différent de celui d'autres pays riches. Je n'ai donc plus à réfléchir comment vous l'expliquer.
Une manifestante s'apprête à entrer dans une boulangerie quand Lanche lui demande s'il peut photographier sa pancarte. Est écrit : BNP, C. Epargne, C. Agricole, S. Générale, Axa, AG2R; une flèche indique change-de-banque.org & d'assurance. Le mot climat et un émoticône exprimant la tristesse sont entourés d'un cercle rouge.
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La Folle de la reine : Je me souviens à présent avoir lu dans le journal Le Monde des 23/24 avril 2023 que dans le scandale du CumCum, le Crédit agricole a accepté un redressement fiscal. La banque va payer environ 35 millions d'euros d'amende et d'arriérés d'impôts dans ce dossier d'évasion fiscale.
La Princesse fulmine : Les banques financent aussi l'armement. Est-ce que si je cherche le financement des industries d'armement Soupolé vendu à l'étranger je trouve un lien avec ces banques ? Parce que plusieurs de mes ami.e.s ont perdu la mobilité à cause d'armes et de munitions européennes.
Arkane : Des ukrainiens et des ukrainiennes perdent la vie ou la mobilité avec des armes russes fabriquées avec des composants sortis d'usines Soupolées. Ils sont vendus en contournant l'embargo européen datant de l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Quelles banques Soupolées financent les industries d'armement ?
La Folle de la reine : Disclose, Médiapart, l'observatoire de l'armement travaillent ces sujets il me semble. Je vérifierai et je vous donnerai les liens.
Le groupe se met à marcher sur la route car les poubelles jonchent la ville.
La Folle de la reine : Les ripeurs sont en grève.
Tilapiaf : Je vois des rats et des déchets calcinés.
Arkane : Votre peuple est riche pour se permettre d'autant produire de déchets polluants.
La Folle de la reine : Ou fou de s'autodétruire dans la joie.
Arkane : Va-t-il en profiter pour se dire qu'il est temps de changer de mode de vie et en appeler à la responsabilité de son gouvernement ?
La Folle de la reine : Aucune idée.
Trois grand panneaux se succèdent. Des militant.e.s soutenant les ripeurs en grève les ont recouverts de messages.
Panneau 1 :
Le ministre de l'intérieur demande à la mairie de procéder à des réquisitions. Selon la Préfecture de police la mairie détient la police de la salubrité sur la voie publique. Le ministre des Transports C. Beaune : Quand il y a une grève dans une ville, il y a une question de santé publique et de salubrité publique. O. Grégoire sur RMC en parlant de la maire : Qu'elle confonde, en revanche, son opinion politique avec des questions de salubrité publique, ça n'est pas acceptable.
Panneau 2 :
La maire soutient le mouvement de grève démarré le 6 mars 2023. Selon elle, la revendication des éboueurs de la Ville, qui souhaitent légitimement ne pas travailler deux ans de plus et qui se mobilisent pour s'y opposer est juste. Au bout de 9 jours de grève, son équipe estime qu'environ 7 000 tonnes d'ordures se retrouvent non ramassées.
Panneau 3 :
Les questions de santé et de salubrité publique peuvent être rapidement résolues en retirant cette réforme des retraites et en produisant moins de déchets. Pourquoi rejeter la responsabilité sur la maire qui n'est pas à l'origine de la régression sociale ? Immaturité ou irresponsabilité du gouvernement ?
Lili qui passe son temps à écouter en se faisant traduire en langue des signes réclame un temps de parole : Les Soupolés n'ont pas l'air de se souvenir des 60 ans de colonisation au Niger. Peu savent où est situé ce pays. Et les nigériens et les nigériennes croient que si le royaume des Soupolés est riche alors il est un paradis. N'est-il pas temps que chacun prenne conscience de son histoire et des réalités ?
La Folle de la reine hausse les épaules.
La Princesse : Un problème commun est l'incapacité à créer de l'emploi, d'un côté en dehors de l'imaginaire colonial qui cachait les échecs par de la propagande, et de l'autre en dehors de l'imaginaire que seules les sociétés créées par les plus riches relèveraient de la réussite.
En passant devant le C.H.U. Ava prend en photo la banderole de lutte contre la réforme des retraites : La retraite à 64 ans NON! Un émoticône exprime la tristesse.
Ava : Votre grand vizir ne retire pas son projet de réforme des retraites parce qu'il est incompétent et ne sait pas proposer des alternatives ou
Lanche : parce qu'il espère que sa communication dénigrant les révoltes sociales infusera dans les cerveaux obéissants et l'autorisera à augmenter le niveau de l’État policier?
La Folle de la reine : Il a géré la crise du covid-19 non pas avec une politique de santé publique mais avec une politique sécuritaire alors je vous laisse deviner...
Ava : Donc les deux
Lanche : en même temps.
Arkane : A quoi sert d'avoir des individus qui réfléchissent si au final il ne s'agit que d'activer des outils sécuritaires ?
La Folle de la reine hausse les épaules.
Sur un mur est écrit "Macron déteste les pauvres".
La Folle de la reine : Macron est le surnom du grand vizir. Il a été inventé pendant les manifestations de Gilets jaunes. Il a plusieurs significations comme Mac Rond pour dire qu'il gouverne comme un proxénète ivre ou comme un proxénète piquant tous les ronds aux dominés pour le dépenser auprès des dominants. Avoir des ronds signifie avoir de l'argent en argot.
La Princesse joint les mains : Oh qu'il doit être un homme agréable au quotidien ! Tolérer les caricatures est la marque des grands Hommes !
La Folle de la reine toussote : Il n'a pas vraiment le choix. Le délit d'offense au chef de l’État a été abrogé par la loi du 5 août 2013 pour tenir compte de la condamnation de la France pour violation de la liberté d'expression. Il reste le délit d'injure au chef de l’État qui peut être constitué si les propos sortent des limites de la critique politique ou de la satire à but politique. Le grand vizir trouve plein de moyens pour étouffer la moindre critique. Une pancarte sur un balcon, un message sur une clôture, un message dans la devanture d'une libraire, ah non ça c'est le ministre de l'intérieur, un groupe de mots pour soulager sa colère sur Facebook, une banderole en manifestations, un pantin, un mannequin de carnaval tout peut vous valoir violences policières et/ou violences judiciaires.
Ava : Avez-vous un
Lanche : exemple?
La Folle de la reine : Un retraité de 77 ans a été condamné à un stage de citoyenneté pour avoir affiché sur sa clôture "Macron, on t’emmerde", en réponse à "Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder" prononcé par le grand vizir en janvier 2022. La colère gronde depuis le début d'année concernant le dernier projet de réforme des retraites. Et la colère se retrouve dans tellement de sujets comme celui de la formation du prix de l'électricité au niveau européen.
Le groupe s'apprête à répondre en chœur mais la Princesse leur mime un chut en plaçant un doigt sur ses lèves fermés fortement. Un autre message apparaît : Dégage.
La Princesse : La colère est immense chez une partie de la population ce qui révèle un niveau de souffrance élevé. Quel niveau de sadisme faut-il avoir atteint pour ne pas vouloir user de ses capacités intellectuelles pour améliorer le sort ?
La Folle de la reine hausse les épaules.
Quoât : Est-ce que les fascistes au pouvoir savaient encore rire d'eux ? Est-ce que l'intolérance à être caricaturé tout en caricaturant ses opposants politiques est un signe de fascisme ?
La Folle de la reine hausse les épaules.
Arkane : Quoät, tu ne dois pas réfléchir en fascisme versus pays libre pour tout le monde. Il existe plein de situations où les libertés Fondamentales sont réduites à la portion congrue ou inexistantes sans que le régime soit fasciste. Il faut inventer de nouveaux mots. Les mots fascisme et dictature sont connotés par le passé. Par contre le mot Totalitarisme peut toujours être utilisé car il désigne une situation où la liberté de conscience n'existe plus ce qui est le cas des Ouighours en Chine.
Une quarantenaire en tenue de golf qui attend que le groupe passe pour traverser la route et rejoindre le practice s'adresse à un jeune homme qui lui porte son sac: Maxime, notez les propos de ces personnes et demandez à Julien Théry ce qu'il en pense, en tant qu'historien, de la tolérance à la critique chez une personne fasciste. Vous signerez Marie D'elcourt d'Ixelles, socio du MédiaTv. Merci.
La Princesse : Au Parloir le consentement nous est demandé, par exemple pour être pris en photo, mais ici dans la rue l’État ne nous demande pas notre consentement et pourtant il nous filme.
La Folle de la reine hausse les épaules : Il faut vous résigner. Le secteur privé dispose encore de certaines libertés même si des bailleurs sociaux placent des caméras de surveillance dans les halls des immeubles. Elles sont reliées au Centre de sécurité urbaine.
Le groupe pousse un "oh vous plaisantez".
La Folle de la reine : Certains commerces de drogue servent d'excuse pour habituer la population à perdre ses Libertés fondamentales. Le gouvernement ne veut pas que l’État vende la drogue à la place des trafiquants car il en a besoin, par exemple pour cacher ses incompétences et brasser de l'air. Il laisse perdurer des problèmes de relations entre vendeurs de drogues et habitants puis utilise cette situation pour justifier des politiques violentes.
Ava : Il est totalement scandaleux de filmer les habitant.e.s et leurs invité.e.s sans leur consentement
Lanche : car tout le monde est déshumanisé.
La Folle de la reine rit seule : Tout le monde, tout le monde mais je n'appartiens pas à tout le monde.
La Princesse : Que dîtes-vous?
La Folle de la reine : Rien. Excusez-moi. Vous venez de me rappeler une réaction ridicule de l'élite Soupolée de droite comme de gauche.
Un gros et grand véhicule rouge suivi d'un petit sur lesquels il est écrit "en grève" sortent à toute vitesse du Centre des Sapeurs pompiers. Deux sirènes sont actionnées. Ava passe l'appareil à Lanche qui prend en photo la banderole de lutte contre la réforme des retraites attachée sur la clôture : Sapeurs-pompiers professionnels EN GREVE.
Ava : Si tout le monde n'est pas en colère contre la réforme des retraites
Lanche : il semble que pas mal de monde le soit.
La Princesse ouvre la paume de la main gauche et visualise l'écrit d'Ibrahim : J'ai entendu parler d'un salon des maires cet après-midi. Me serait-il possible d'y participer ?
La Folle de la reine : Il est organisé par l'industrie de la vidéosurveillance. Je vous y accompagnerai avec plaisir. Je vais me procurer des entrées.
La Princesse : Tiens une voiture Tesla. Il faut vraiment détester le vivant pour acheter ce type de véhicules et pour enrichir un mec immonde qui confond génie et accès facile à l'argent.
La Folle de la reine : Ce modèle Y est payé comptant par les gens aisés.
La Princesse : Oui, je devine bien que les propriétaires d'un modèle Y ont besoin de montrer leur appartenance à telle classe sociale. Iels ne doivent pas savoir comment dépenser autrement leur trop plein d'épargne.
Dans la devanture d'une librairie un livre d'Anthony Galluzo est la star. Une fiche est écrite à la main.
Tilapiaf la lit : Des médias ont héroïsé des entrepreneurs de la Tech comme les premiers patrons d'Apple et de Microsoft.
Pourtant, créer une entreprise avec des fonds qui ne sont pas les siens, est-ce prendre des risques ? Est-ce partir de rien ? Est-ce romantique ? N'est-ce pas invisibiliser l'écosystème permettant le succès ? Pour réussir, il faudrait séduire en permanence des investisseurs, des journalistes et créer un storytelling où la main d’œuvre, les ingénieurs, les techniciens ne créeraient pas la valeur.
Arkane : Il est temps de dire la vérité pour que tout le monde se sente légitime à créer son entreprise. Quand je dis "tout le monde" je sous-entends tous ceux et celles en ayant envie.
Sur un mur est écrit "Macron copain des milliardaires".
2/ L'exposition de photographies représentant des passages piétons.
La Folle de la reine stoppe : Il va vous falloir prendre l'accent d'une personne se sachant dominante.
La Princesse écarquille les yeux : Pour quelle raison ?
La Folle de la reine : La reine se trouve ici à l'exposition de la très célèbre photographe Luxy de Saintsac.
"Célèbre ? Nous pas connaître" répond une partie du groupe avec les yeux qui se moquent gentiment.
La Folle de la reine : J'aurais du ajouter "dans le cénacle des grosses fortunes". La Princesse va me suivre pendant que vous allez nous attendre dans le bar à côté. Il est inclusif.
Quöat : Quel est le thème ?
La Folle de la reine : Le passage piéton.
Ava : Les Soupolés sont décidément
Lanche : un peuple étonnant.
Un employé de la sécurité vérifie leur invitation. Elles entrent dans une grande salle au plafond ponctué de multiples moulures censées représenter la mer agitée ayant fait chavirer le bateau d'un ancêtre de la propriétaire des lieux. Le visage de la reine s'éclaire en voyant la Princesse approcher. Elle la présente. Le milliardaire Lucien d'Altier regarde un simili triptyque, trois photographies représentant un passage piéton.
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Il se tourne vers elles : Je vais acheter ce lot . Il est vendu six cent mille euros et ma conseillère estime que d'ici cinq ans je pourrai le vendre au moins trois fois son prix.
La Reine : Oh quelles belles photographies ! Seul un homme raffiné peut en percevoir la profondeur.
Lucien d'Altier flatté : N'est-ce pas ? La vitalité dégagée par un passage piéton à l'absence d'entrée charretière chatouille délicatement ma vue.
La reine : Je reconnais là votre sensibilité à l'Art, le Vrai, le Nôtre.
Satisfait, il les salue et quitte les lieux avec son équipage accompagné d'un bruit de cliquetis, provenant de poignets aux trop nombreux bracelets, qui rebondit sur les moulures et redescend avec un son amplifié.
La galeriste belge s'approche le sourire aux lèvres : Je suis si fière de ma dernière invention. Pour éviter une spéculation rapide, les acheteurs s'engagent contractuellement à ne pas revendre avant cinq ans.
La Folle de la reine se tourne vers la Princesse : Constatez par vous même que l'extrême-gauche n'a pas le monopole de l'éthique.
La reine choquée : Ne les nommez pas ici, voyons !
La Folle de la reine mielleuse : Je voulais juste pointer qu'il est possible d'appartenir à la classe des 0,1 % et d'adopter un comportement éthique.
La reine : Je me sens très émue à l'idée que tout le monde ne puisse penser ainsi. Vous apprenez dans toutes les bonnes écoles que "riche" et "éthique" forment un pléonasme. Enfin, je soupire et je propose de changer de sujet. Ma chère Delphine, vous m'aviez parlé de 3 569 photographies de passages piétons mais je n'en vois qu'une cinquantaine.
La galeriste belge : Je participe à la foire exposition, art de Bol d'Air à Bruxelles, la semaine prochaine. J'en ai mis de côté pour satisfaire la clientèle chinoise qui fait rapidement monter les cotes. Elle va sûrement en acheter un millier avant l'ouverture de la foire.
Plonk. Une dame récupère son ombrelle dans le porte-parapluie, se mouche dans un mouchoir en dentelle à ses initiales et sort.
La galeriste part poser une pastille bleu sur un cliché : Ma cliente vient d'acheter cette magnifique représentation d'un demi passage piéton. Feu son époux, ingénieur de l’École nationale des ponts et chaussées, est le célèbre inventeur de la bordure de trottoir dite "toujours plus haut", pour empêcher les véhicules de se garer sur les trottoirs sous peine de nuire à leur bas de caisse.
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La reine : La Soupolé Touch.
La Folle de la reine ironique : Grâce à lui, aucun fauteuil roulant ne peut traverser dans une rue privée ou monter dans son véhicule avant d'atteindre le bout de la rue et son passage piéton abaissé. Ensuite il doit avancer sur la route. Ma sœur a emménagé dans un nouveau quartier à Reims en 2020 et a découvert cette idée de génie de rehausser sans fin les trottoirs.
La reine : Cette invention est extraordinaire. Les valides peuvent toujours descendre n'importe où mais pas les autres. Ce que je vais dire n'est pas politiquement correct mais notre devoir est de bien respecter le capitalisme néolibéral. Dans ce choix de système économique, les non valides sont minoritaires et pas rentables alors ils ne sont pas dignes d'intérêt.
La Folle de la reine : Le trottoir de plus en plus haut incite aussi à acquérir un S.U.V. pour grimper sur le trottoir.
La galeriste belge leur coupe la parole : Que pensez-vous de ce cliché ? Il est en noir et blanc pour opposer le passé et le présent.
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La Folle de la reine : Tiens un passage piéton asymétrique : un côté avec un bateau, un côté sans bateau.
La reine : Il peut plaire à un riche progressiste. Malheureusement il en reste encore.
La porte s'ouvre. Un milliardaire entre accompagné.
La Folle de la reine va le chercher.
La Reine : Je vous présente Suija Louemoi et sa secrétaire Phybie.
Après avoir entendu des "je suis enchantée de vous rencontrer" il s'interroge devant les photographies : J'ai vu d'Altier sortir. Qu'a-t-il acheté?
La Reine se retourne : Celles-ci.
Une employée vient remettre discrètement à la Secrétaire le document sur lequel figurent les prix. En retrait de deux mètres cette dernière s'avance et vient souffler près de l'oreille de son patron : six cent mille euros. Les yeux de Suija Louemoi lancent des éclairs de colère.
La Reine : Oh mon ami, votre appétence se montre toujours plus subtile que la sienne. Je ne doute pas que vous trouvassiez meilleure rentabilité.
La princesse écrit "3 passages piétons sans bateau = 600 000 €" sur le bloc-notes d'Ava.
"Quelle est la plus grande ?" demande-t-il les dents serrées à Phybie.
Phybie se dirige vers un pan de mur où l'éclairage est apporté sur les côtés par deux fenêtres.
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Suija Louemoi : Quel cliché poétique et humaniste !
Phybie vient lui chuchoter "un million et deux cent mille euros".
Suija Louemoi : J'en ai le souffle coupé !
La galeriste belge : Tous les clichés montrent une maîtrise parfaite des variations de la lumière et mettent en valeur l'âme des passages piétons.
Suija Louemoi visiblement ému : Notre savoir-faire au premier plan reçoit une si douce lumière, n'est-il pas ? Puis le mauvais goût du peuple arrive au second plan.
La galeriste belge : Seul ce cliché dispose d'un décor touffu évoquant les risques de laisser le pouvoir au peuple. Il est donc unique. Derrière ce mur recouvert par un artiste de rue professionnel l'espace est occupé par un équipement sportif de rue. Il me semble qu'il est question de skate, roller, trottinette ou BMX, débutant ou confirmé.
La reine : Quelle décadence ce besoin de vivre dans la rue ! Heureusement que la vidéoprotection va mettre un terme à tout ça. Si le peuple était aussi intelligent que nous, il posséderait ses propres terrains de sport.
La Folle de la reine : TssTssTss...Tout le monde n'a pas accès facilement à l'argent pour tenter puis échouer ou réussir sans risques.
La reine : Oh que vous êtes désagréable aujourd'hui. Il est vrai que l'ambiance est lugubre avec ces émeutiers dans la rue.
Suija Louemoi ne les écoute plus. Il se retourne quelques secondes vers le simili triptyque puis s'approche du plus grand cliché : Qu'en a pensé d'Altier ?
La reine : Il s'est senti effrayé face à l'évocation d'un loisir libre et gratuit en second plan. J'ai cru qu'il allait défaillir.
Suija Louemoi à la mine réjouie : Parfait. J'achète. Je le prêterai au forum économique mondial à Davos pour que d'Altier puisse en profiter lors de nos réunions.
La galeriste belge : Je dis toujours à mes clients et à mes clientes qui me demandent conseil que le coup de foudre relève d'une alchimie inconnue.
Luxy de Saintsac qui vient de répondre à une interview pour un magazine conformiste se dirige vers lui : Oh monsieur Louemoi, quel honneur vous me faîtes d'être ici présent !
Suija Louemoi : Il n'est pas une réunion où je n'entends louer votre travail. Vous êtes une prodigieuse portraitiste du passage piéton !
La reine : Si jeune et déjà une artiste talentueuse.
Luxy de Saintsac : Oh vous me faîtes rougir. Je viens de fêter mes 30 ans. Je suis fascinée depuis l'enfance par les passages piétons et leurs magnifiques bordures en béton qui mettent en valeur nos chevilles lorsque nous les descendons ou les montons.
La reine : Oh mais tellement vrai ! En son absence le ressaut de trottoir devient un danger pour nos chaussures à talon. Mon adorable mère a consacré des heures à m'apprendre à monter et à descendre élégamment la bordure des traversées pour piétons.
Luxy de Saintsac : Cette mode de l'inclusivité tuant le trottoir me troue le cœur. J'essaie de garder trace de cette époque merveilleuse.
Suija Louemoi : Il n'est pas une réunion où je n'entends la responsabilité de l'extrême-gauche dans la perte de nos traditions et dans l'attaque du savoir de nos brillants ingénieurs.
Luxy de Saintsac : N'oublions pas le wokisme...
La reine se tord les mains de douleur et gémit : Le wokisme a endormi mon Lebo adoré.
Suija Louemoi prend ses mains dans les siennes : Oh ma chère, je regrette d'avoir ravivé cette douleur. Excusez mes paroles maladroites.
La reine : Vous n'y êtes pour rien si les États-Unis n'ont pas réussi à interdire le wokisme et sa propagation. Notre peuple est si influençable.
Luxy de Saintsac : Puis-je vous interrompre ? J'ai créé une pétition pour que la voirie et les espaces publics ne constituent plus les biens communs de tous les citoyens. J'ai pris exemple sur les autoroutes payantes. Le secteur privé sait mieux gérer, a meilleur goût et crée moins de bureaucratie.
La Folle de la reine et la Princesse se regardent étonnées de tant de mensonges en une seule phrase.
Suija Louemoi : Quelle brillante idée ! Je suis jaloux de ne pas l'avoir eu moi-même.
La reine : Je la porterai au roi. J'affirmerai que les traditions sont indispensables pour attirer les investissements étrangers. Il ne cherchera pas à vérifier.
Luxy de Saintsac : Dîtes-lui aussi que les bateaux défigurent le paysage.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bateau_(trottoir)
Le visage de la reine s'illumine : Vous avez raison. Il a été sensible à cet argument concernant les éoliennes et son conseiller Énergie lui a appris qu'une centrale nucléaire devient un point faible lors d'une guerre ce qui la rend d'autant plus belle.
Luxy de Saintsac : Pourquoi ? Est-ce parce qu'étant une cible elle met en danger les habitations proches et que les militaires doivent la défendre avant les habitants ?
La reine : Oui. Sa Beauté réside dans les frissons qu'elle nous procure.
Suija Louemoi : Phybie ! Notez qu'il faut vérifier l'état de conformité de nos abris anti-atomiques.
Phybie : C'est noté monsieur.
La galeriste belge : Ah la Beauté ! Il est vrai qu'interdire aux personnes en situation de handicap et aux personnes en mobilité réduite, comme les plus de 75 ans, de circuler et de se déplacer, relève de l'esthétique au royaume des Soupolés. Les Belges ont tendance à croire qu'il s'agit d'un manque d'intelligence.
La reine surprise : Nous sommes bien plus intelligents que les Belges. Tout le monde sait cela.
Suija Louemoi : Nous ne parlons pas du peuple évidemment.
La reine : Évidemment, très cher. Que serait le peuple sans nous ?
La Princesse note "Que serait le peuple sans l'élite maltraitante ? Sujet à traiter".
La Folle de la reine : Sans vouloir nuire à votre optimisme, il me semble que les espaces publics ne sont déjà plus des biens communs mais des biens étatiques dépendant du secteur privé.
La reine : Ah vous pensez à nos merveilleuses caméras de vidéoprotection qui mettent progressivement fin à la liberté de circuler et donc à la liberté de réunion.
Suija Louemoi : Cette alliance entre le secteur privé et les représentants de l’État est un exemple à suivre mais nous égarons nos esprits. Revenons à ces superbes photographies qui vont devenir si chères à mon cœur.
Luxy de Saintsac sort une impression d'un portefeuille de compétences : J'hésitais à participer au réputé concours international de photo Ifs-Images dont le thème est cette année les lignes.
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Suija Louemoi : Gagner un prix pourrait monter votre cote à l'international.
La galeriste belge : Finalement j'ai estimé qu'il était plus raisonnable de juste exposer pour la présenter comme une artiste déjà accomplie et pour que tout le monde retienne son nom.
Luxy de Saintsac : Je propose d'exposer ce cliché.
Elle se positionne devant la photographie d'un passage piéton où les bandes blanches sont coupées par un revêtement routier refait.
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Suija Louemoi : Quelle gestion des lumières fascinante !
La galeriste belge : N'est-ce pas ? Les blancs ressortent d'une manière totalement étonnante.
La reine : Hélas nous devons vous quitter. Ce midi nous déjeunons avec les ministres.
Après les salutations, elles rejoignent le groupe. Tout le monde se retrouve au château puis part déjeuner dans le palais d'été sauf la Princesse qui suit la reine et son assistante.
3/ Le repas autour du roi Soupi : pas de retrait des réformes, changement à la tête de la FNSEA, changement à la tête de la CGT, participer à une manif contre les violences policières avec le chant "tout le monde déteste la police" rend un.e député.e anti-républicain.e, le refus d'obtempérer et 2017, les ministres ont plus de temps libre que les travailleurs et les travailleuses, les élevages et l'eau et la malbouffe, l'uranium retraité en Russie.
Iels vont s'installer dans la salle de réception. La table longue n'est occupée que d'un seul côté pour que tout le monde dispose d'une vue dégagée sur un écran géant.
Le roi est assis sur son trône. Un citoyen portant un sweat à capuche et écrasant de nervosité une casquette dans ses mains se tient devant lui : Sire, je vous en conjure, demandez au Grand vizir de retirer sa réforme des retraites et sa réforme de l'assurance chômage.
Le roi trie des fiches : Attendez ! Ah voilà ce que je dois vous répondre. Cher citoyen, je comprends votre désarroi mais tout le monde doit contribuer à baisser la part des pensions dans le PIB, même les sans abris.
Le citoyen : Tout le monde, Sire?
Le roi : Ouiiii. Je suis très attentif à l'égalité de traitement. Attendez je reprends la lecture de ma fiche. Donc blabla tout le monde puis en outre, les manifestants dans la rue sont peu nombreux et les grèves localisées à certains secteurs. Nous avons donc la preuve que les Soupolés soutiennent majoritairement ce choix d'évolution du régime des retraites.
Le citoyen : Qu'entends-je ? Mais Sire vous ne lisez plus les sondages d'opinion commandés par votre secrétariat ? Entre 70 et 80 % des Soupolés n'en veulent pas de la réforme de votre grand vizir. Et depuis 2018 la peur de se retrouver mutilé en manifestations gagne de plus en plus de foyer. Quant aux grévistes, votre grand vizir a tellement augmenté les prix mais pas les salaires réels, qu'une grosse partie de la population ne peut faire grève sans passer en mode survie.
Le roi soupire : Je ne peux rien pour vous monsieur. J'aurais aimé satisfaire vos demandes mais hélas je ne vois pas d'alternative. Nous ne savons travailler que pour satisfaire nos chiffres et comme l'élite c'est nous, et pas vous, résignez-vous.
Le citoyen : Le déficit du budget de l’État est de 150 milliards d'euros par an du fait de choix politiques décidés par le grand vizir lui-même. C'est à lui de rembourser ce qu'il a mal dépensé.
Le roi soulève son bras droit et lui intime de partir.
Le citoyen sort. Le roi se lève et part à sa place à table. Tout le monde a déjà dégusté les entrées sauf lui.
Le roi : Allez commençons par les bonnes nouvelles.
Le ministre de l'agriculture : Arnaud Rousseau va succéder à Christiane Lambert à la tête de la FNSEA. Notons le retour d'un patron du géant alimentaire Avril. Il a défilé en janvier à Paris contre l'interdiction des néonicotinoïdes. La santé publique lui importe donc peu. Tout va bien Sire. En tant que grand céréalier il va continuer à promouvoir le modèle d'agro-industrie fondée sur de gigantesques exploitations exportatrices, s'est d'ailleurs plaint monsieur Girod de la Confédération paysanne.
Des mines se réjouissent de la continuité d'un système dont les ravages sont bien documentés.
Le ministre de l'agriculture : Il reste un bémol Sire. Le groupe Avril s'est séparé de ses activités liées à l'élevage. Un agro-économiste dit au journal La Croix daté du 29 mars 2023 que le groupe semble donc parier sur un avenir de l'alimentation végétal.
Le Fou du roi : Enfin une bonne nouvelle.
Le roi inquiet : Et mon saucisson au champagne ? Mon repas préféré. Et mes merguez ?
Le Fou du roi : Elles ne seront pas interdites Sire mais qui serait assez fou pour ne pas préférer la merguez végétale ? Moins de souffrance, moins d'eau et de sol pollués.
La reine agacée : Peu importe. Continuons de manger des cadavres. Nous serons morts avant d'en subir les conséquences. Et les hurlements intérieurs des animaux ne m'ont jamais empêchée de dormir.
La Folle de la reine : Les animaux servent à faire de jolies photographies que tout le monde interprète selon ses émotions.
La porte s'ouvre violemment et un garde républicain entre en courant : Catastrophe Sire. La CGT a changé de patron. Sophie Binet a été élue.
Le roi : Qui ça ?
La reine : Mais qui est cette dame? Elle n'était pas sur la liste pourtant.
Le Fou du roi : Ah oui je la connais. Elle maîtrise bien les sujets et elle va sur le terrain. Elle débat avec la Nupes sans langue de bois. La gauche lui prend des idées estimant qu'elles sont de qualité.
Stupeur dans la salle.
Le ministre de l'économie : Vous m'inquiétez sévèrement.
La Folle de la reine : Moi aussi je l'ai déjà entendue débattre. Elle s'était mobilisée contre la loi sur le secret des Affaires et a de solides connaissances environnementales. Logique si elle élève un enfant d'espérer une convergence des luttes.
Des "Catastrophe" ponctuent des regards stupéfaits.
La reine : Il va falloir l'invisibiliser, dénigrer les CGTistes et que nos médias répètent que seule la CFDT est républicaine.
Le ministre de l'économie ricane : Nous allons l'emmerder en supprimant l'air de rien en plein mois d'août des régimes spéciaux.
Le ministre de l'agriculture : Pas les nôtres j'espère.
Le ministre de l'économie s'esclaffe : Quel humour ! Bien sûr que non. Je défends l'égalité du pire pour le peuple et l'égalité du meilleur pour l'élite. Il faut rendre moins attractif certains métiers. Je regarderai si cela coïncide bien avec des grèves menées par la CGT.
Le Fou du roi : La CGT énergie milite dans les manifestations pour que leur régime spécial soit étendu à toute la population.
Des "Inadmissible, l'élite c'est nous" ponctuent des regards en colère.
Le garde républicain sort et referme la porte doucement.
Le roi s'éponge le front en sueur : J'ai entendu parler de deux manifestations dimanche. Qui peut m'en parler ?
Le ministre de l'intérieur : Nous avons interdit la manifestation contre les violences policières organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama. Elle a eu lieu quand même car les associations défendant les droits humains leur ont expliqué ce que le droit international autorise.
Des "il faut interdire l'éducation populaire" ponctuent des regards inquiets.
Le Fou du roi : Je n'arrive plus à suivre avec vos lois sécuritaires tous les ans. Dans une manifestation interdite les manifestants risquent une amende s'ils n'obéissent pas à la demande de dispersion. Ai-je les bonnes connaissances ?
Le ministre de l'intérieur : Pourquoi voulez-vous savoir ? Vous avez l'intention de défiler dans une manif interdite ?
Le roi s'éponge le front en sueur : Mais non voyons.
La reine : Je trouve qu'une par an n'est pas suffisant. Nous passerons une nouvelle loi sécuritaire pour amoindrir encore plus les Libertés fondamentales, n'est-ce pas Soupi ? Une par an me semblait un bon rythme dans le quinquennat précédent.
Le roi grommelle : Est-ce vraiment une bonne idée ?
La reine : Oh que oui Soupi. Je ne tiens pas à perdre mon statut de privilégiée. Il paraît que la fée woke est en train de créer un éthique-score qui va noter les conséquences de notre mode de vie en prenant en compte nos comptes fidélité, nos relevés de comptes bancaires, nos données sur la Toile, nos interventions dans les médias pour estimer combien d'enfants et d'adultes sont morts ou ont eu une vie difficile financièrement et médicalement parlant à cause de nous, le nombre de m3 d'eau, de km2 de sols pollués, la quantité de particules rejetée dans l'air tuant ou baissant la qualité de vie.
La Folle de la reine : Il s'agit d'une rumeur Majestée. Tout le monde est censé déjà savoir que plus une personne est riche plus elle choisit un mode de vie destructeur pour le vivant.
Le Fou du roi : L'intelligence humaine terrassée par la Connerie humaine.
Le roi s'éponge le front en sueur : Revenons à nos manifestations.
La Première ministre : Et celle organisée par l'extrême droite fut-elle interdite ?
Le ministre de l'intérieur : Non rassure-toi. Par contre nous avons un problème avec les partis LFI, la France insoumise, et EELV, Europe écologie les verts, qui sont allés à la manifestation interdite. Des extrémistes ont chanté "tout le monde déteste la police" et les députés n'ont pas quitté la manifestation.
Des "Inadmissible" ponctuent des regards désapprobateurs.
Le ministre de l'économie : Que ces partis sont antirépublicains !
Le ministre de l'intérieur : Oui. Il faut les interdire. Nos militantes les plus extrémistes ont préparé le terrain.
Aurore Bergé a écrit sur X, ex Twitter : Voir des députés LFI aller à des manifestations interdites, c'est une provocation. Les voir y rester malgré des slogans haineux contre notre police, c'est insupportable. https://twitter.com/auroreberge/status/1678026491454431232?
Yael braun Pivet a écrit sur X, ex Twitter : Je suis atterrée de voir des élus de la Nation, arborant l’écharpe tricolore, mutiques et souriants en entendant des manifestants scander « tout le monde déteste la police ». Cautionner l’irrespect et la haine envers nos forces de l’ordre, c’est abîmer sciemment la République. #manifestation https://twitter.com/YaelBRAUNPIVET/status/1677977003067056128?
La reine : Ai-je bien entendu "Tout le monde" ? Qui sont ces gens pour croire que je déteste la police?
Le roi : Effectivement il n'est pas possible de chanter "tout le monde".
Le fou du roi : La princesse doit être étonnée par tant de misère intellectuelle.
La Princesse : J'écoute. J'ai bloqué le mode pensée pour éviter de dire ce que je pense.
Le ministre de l'intérieur : Pourquoi parler de misère intellectuelle ? Je ne comprends pas.
Le Fou du roi : Alors il faut vous rendre incognito dans les manifestations pour comprendre le peuple.
La Folle de la reine : Ou lire de la littérature ? Ou écouter des chanteurs de différents styles pour comprendre le mot diversité ? Lire les linguistes atterré.e.s ?
Le ministre de l'intérieur : Je ne comprends toujours pas.
Le Fou du roi : Il est hautement probable que "tout le monde" signifie "toutes les personnes révoltées par les violences étatiques".
La Folle de la reine : Ou "moi et le monde autour de moi". Vous raisonnez comme une machine, vous êtes toujours aussi étrange m'sieur.
Le Fou du roi : Le Monde diplomatique avait écrit un article sur ce slogan en 2020. Je vous le ferai parvenir.
Le ministre de l'intérieur : Je ne comprends toujours pas.
Le roi soupire : Peu importe. Le peuple se refuse à vivre comme nous le souhaitons. Il est difficile à comprendre.
"Oh la la oui" se lamentent les ministres.
Le Fou du roi : Je me doutais que l'élite ici présente souffrait d'une pauvreté intellectuelle. Alors face à cette pensée rétrécie je vous ai préparé une capture d'écran prise sur un forum datant d'une paire d'années. Il appuie sur une télécommande et une image s'affiche sur l'écran.
Agrandissement : Illustration 16
La Folle de la reine lit : Bonjour tout le monde.
Des "ça parle mal Soupolé sur les forums" ponctuent des regards pas contents.
Le Fou du roi : Voilà. Vous vous croyez plus intelligent que le peuple mais vous ne connaissez pas la langue Soupolée ce qui amène à mon sens des erreurs graves de management dans le royaume.
Le roi sourit : Merci mon bon Fou de nous recadrer.
La reine : Mais Soupi, si l'éducation nationale apprend si mal à parler au peuple, il faut punir les enseignants. Tout le monde ce n'est pas moi.
Le ministre de l'éducation nationale : Déjà fait. Le métier est devenu si peu attractif que nous recrutons des personnes non formées pour enseigner.
Le roi s'éponge le front en sueur.
Le Fou du roi : Sire vous deviez profiter de la présence du Sinistre de l'intérieur, oups, je veux dire du ministre de l'intérieur, pour poser une question.
Le roi s'éponge le front en sueur : Ah oui je voulais vous demander s'il existe un problème avec la législation sur le refus d'obtempérer, depuis la mise à jour en 2017 de l'usage des armes par le grand vizir. Des chercheurs m'ont alerté sur un droit devenu flou qui a amené nos forces de l'ordre à donner la mort à environ 13 personnes en 2022 alors que les policiers allemands n'ont tué qu'une seule personne en 20 ans pour un refus d'obtempérer.
Le ministre de l'intérieur : Des chercheurs universitaires, sire ! Pas des chercheurs.
Le roi : Ah oui des universitaires !
La reine : Oh Soupi comme tu peux être naïf.
Le ministre de l'économie sort sa casquette du numérique : Ces gens ont des comptes Google, des adresses Gmail alors qu'ils ne viennent pas me parler de protection du vivant, de souverainisme, de "moi je comprends mon environnement et pas toi".
Le Fou du roi : Il me semble que les chercheurs du privé ne sont guère plus futés, n'est-il pas ?
Le ministre du numérique remet sa casquette de l'économie : Oh que vous êtes rabat-joie.
La reine : Ah tu vois Soupi. J'ai raison. Il est rabat-joie.
Le ministre de l'intérieur : Les universitaires sont gangrenés par l'extrême gauche, Sire. Leurs chiffres sont exacts mais pas leur analyse.
Le roi : Oui mais quand même ces chiffres...
La reine tapote la main droite du roi : Soupi ! Seule la bonne analyse compte.
Le roi maugrée : Oui mais quand même...
Le Fou du roi : Au siècle dernier je me souviens de gendarmes qui expliquaient, je cite de mémoire, ne pas chercher à arrêter un automobiliste qui refuse permet de ne mettre en danger personne. Il suffit de relever le numéro de la plaque d'immatriculation et d'autres signes pour le retrouver au calme. Je ne sais pas qui a incité le gouvernement à mettre fin à ce choix intelligent mais l'opposition de gauche, la Nupes, demande l'abrogation d'une partie de la loi de 2017.
Le policier peut faire usage de son arme pour quelque chose... qui ne s’est pas encore produit », résumait l’universitaire Sebastian Roché, également critique de cette réforme à Médiapart en août 2022 .
Le roi : Ah merci mon bon Fou de faire entendre la voie et la voix de la raison.
Le ministre de l'intérieur agacé : Écoutez plutôt votre femme, sire. La voix de la sagesse. Madame ferait une excellente ministre de l'intérieur s'il vous plaisez de me faire élire Grand vizir.
La reine : Oh vous me flattez. Hélas, tant que mon Lebo ne sera pas réveillé, je ne pourrai me consacrer à 100% à une tâche de cette importance.
Le ministre de l'économie avec la voix du dominant : Oh vous savez j'élève une grande famille et je viens de publier un livre. J'ai largement le temps d'écrire, d'être ministre et d'être un bon papa. J'écris par passion. J'élève mes enfants bénévolement. La réalité est que je ne suis pas assez payé pour tant de travail.
Le Fou du roi éclate de rire : Ah oui votre livre ! Selon nos médias vous y décrivez une étrange scène de cul pour détourner l'attention des problèmes graves et selon les féministes le plaisir féminin vous est totalement étranger, comme le prouve le port de votre cravate.
La Folle de la reine acerbe : Si vous écriviez par passion, vous auriez publié votre livre en donnant un accès gratuit au lecteur et à la lectrice. Vous ne seriez pas passé par un éditeur.
Le ministre de l'économie s'offusque : N'exagérez pas. J'aurais du payer quelqu'un pour relire et corriger mon roman alors que l'éditeur se charge de tout et en plus il me rémunère. Je suis ministre de l'économie tout de même. Je dois montrer que je suis doué pour générer des profits dans le secteur privé.
La secrétaire d’État chargée de l'économie sociale et solidaire et de la Vie associative tape avec une cuillère sur un verre en cristal pour que les regards se tournent vers elle : Ne vous inquiétez pas chère Altesse. Vous pourrez toujours consacrer du temps à ce cher Lebo. J'ai eu le temps d'écrire un livre tous les ans lorsque j'étais chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, puis chargée de la citoyenneté. Je viens de poser dans le magazine Playboy. Je suis une femme politique passionnée et j'élève mes enfants bénévolement. Il est bien vrai que nous sommes si peu rémunérés pour tout ce travail.
Le Fou du roi : et peut-être beaucoup trop rémunérés pour un travail de ministre qui supposait de l'abnégation et interdisait d'en tirer un bénéfice personnel immédiat. Mais ça c'était avant.
Le ministre de l'économie agacé : Même notre très travailleur ex-Premier ministre Édouard Philippe a eu le temps d'écrire un livre.
L'hilarité gagne les convives.
La folle de la reine faussement naïve : Ne fut-il pas un des députés les plus fainéants de l'histoire selon les comptes-rendus d'activité de l'Assemblée nationale ?
Le roi s'esclaffe : Le grand vizir arrive toujours à choisir des ministres ayant des affaires judiciaires en cours, ayant travaillé dans des sociétés rendant leur fonction de ministre incompatible avec la défense de l'intérêt général si bien que nous sommes assurés que la collision entre la protection du pays et la protection d'intérêts privés provoquera des crises sociales à répétition et des révoltes sans fin.
Le silence s'installe brutalement.
Le ministre de l'économie se lamente : Vos propos ne sont pas gentils, Sire. Nous sommes tout de même l'élite de la nation.
La reine : Oh Soupi vraiment vous me décevez. Voilà que vous commencez à parler comme le peuple.
Le roi s'éponge le front en sueur puis se tourne vers le Fou.
Le Fou du roi : Un roi ne doit pas dire ce qu'il pense. Seul un Fou dispose de telles prérogatives.
Les portes s'ouvrent. Le plat du jour s'invite dans les assiettes. Les serveurs et les serveuses connaissant les goûts de chacun et de chacune s'activent en silence.
La Princesse enthousiaste : Oh merci! Des lentilles! Et du riz !
La serveuse ravie : Du riz bio de Camargue et des lentilles bio de Normandie ! La saucisse végétale a été réalisée rien que pour vous par notre Grand Chef.
La princesse ravie : Oh merci!
Le Fou du roi ravi aussi : Ah voilà une jeune personne moderne. Cela nous change des ministres ou des députés qui réclament du porc pour emmerder les juifs et les musulmans.
La Folle de la reine : Que je fusse bien inspirée de demander le même menu que la Princesse !
Les ministres ne partagent pas son enthousiasme et font la moue.
Le ministre de l'agriculture : Les élevages de cochons ont bien pollué les nappes phréatiques avec leurs effluents en Bretagne et ils ont créé un phénomène d'algues vertes toxiques sur les plages. La FNSEA nous encourage à continuer jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule source d'eau potable pour augmenter les ventes du secteur d'eau en bouteille.
Le ministre de l'économie : Ce secteur est une bénédiction pour nos chiffres de la balance commerciale car il exporte.
Le ministre de l'écologie : Quand tes chiffres sont bons les miens sont mauvais. Le cycle de l'eau étant déréglé par les activités humaines, nos nappes à Evian, à Volvic ne se rechargent plus comme avant. L'industriel doit composer avec la population et les agriculteurs qui s'estiment prioritaires quand les nappes sont basses. S'il embouteille moins il gagnera moins d'argent.
Le ministre de l'économie : Ne dis pas n'importe quoi. La rareté permet d'augmenter les prix et la marge. Le secteur de l'automobile est un exemple à suivre. Il n'a jamais vendu aussi peu de voitures et réalisé d'aussi grosses marges bénéficiaires. Moins d'eau d'Evian permet d'augmenter le prix très fort et d'augmenter la marge.
Le Fou du roi : Ah je comprends mieux comment nous arrivons à créer une économie pour les riches et une économie pour les autres.
La Folle de la reine : Donc il faut surexploiter le vivant pour le rendre rare. Puis au lieu de partager équitablement les rares ressources, il faut décider d'un prix suffisamment élevé pour rendre la ressource accessible surtout aux plus aisés.
Le ministre de l'économie : Les Autres rêvent de devenir riches pour se payer la rareté et le riche devient donc un exemple à suivre. Les méfaits de sa richesse restent cachés et pas crus quand évoqués. Nous gardons nos privilèges.
La Folle de la reine remue la tête : Les contrefaçons montrent la Connerie humaine qui rêve de se procurer les produits de luxe. Je n'ai jamais compris ce comportement de vouloir posséder comme les riches et pas selon ses propres désirs.
Le Fou du roi : Je suis comme vous ma chère amie. Je rêve d'une montre sans pile, qui se recharge avec le mouvement du poignet, mais pas de posséder la marque.
La reine : Que la vie serait triste avec vous au pouvoir.
Le roi : Triste mon Fou ? Que nenni Titriss. Il égaie mes journées. Je reviens au sujet précédent. Je suis inquiet pour la qualité de nos eaux. Nous faisons partie des pays européens qui ont le plus utilisé de pesticides et notre mode de vie a enfoui pas mal de déchets sous terre.
Le ministre de l'écologie : On n'a que 44 % des masses d'eau qui sont en bon état. Les paysans réclament la fin de l'utilisation des pesticides à côté des zones de captage et les agriculteurs réclament des bassines pour les membres de la FNSEA les plus gros.
Le ministre de l'économie s'énerve : Il faut réserver l'eau potable et l'eau douce à nos industries ! Il est inconcevable que les écolos empêchent l'installation d'une usine qui mettrait des pains et des viennoiseries dans des sachets en plastique sous prétexte d'un usage trop élevé de l'eau et d'un accaparement de terres agricoles.
Le ministre de la santé s'agace : Interdisons les nouveaux projets de malbouffe ! Nous avons fermé trop de lits dans les hôpitaux et trop de cabinets médicaux. Il faut arrêter de générer des maladies chroniques.
Le ministre de l'économie : Je ne suis pas responsable de l'irresponsabilité du peuple. Il n'a qu'à pas obéir aux réclames. Arrêtons de rembourser le premier jour d'arrêt maladie et augmentons la franchise par boîte de médicaments.
Le Fou du roi : Ne serait-il pas plus intelligent d'enfin en venir à vendre les médicaments en vrac ? Gaspiller moins ne suffirait-il pas à diminuer les dépenses ?
Une majorité de ministres hausse les épaules.
Le ministre de l'écologie : Une usine de pain et de viennoiseries en sachet plastique augmenterait mes chiffres de production de déchets et de captage d'eau douce. Je ne suis pas pour.
Le ministre de la santé : Pour que les gens refusent la malbouffe, il faudrait arrêter de générer du stress chronique. Cette réforme des retraites est en train de rendre malade des millions de Soupolés. La réforme de l'assurance chômage va accroître les tentatives de suicide, les violences intra-familiales et augmenter le nombre de personnes invalides. Il va falloir doubler les budgets de la santé.
Le ministre de l'économie devient tout rouge : Je m'en fous de la santé! Si les faibles meurent tôt, nous aurons moins de pensions de retraite à verser. Il faut réindustrialiser le pays. J'en ai besoin pour mes chiffres moi ! Et pour avoir un poste au F.M.I.
Le Fou du roi s'esclaffe : Vos graves erreurs en sciences économiques publiées dans la Presse, sans être reniées, n'ont pas du échapper à cette organisation.
Le roi rit : Si le F.M.I vous embauche pour quelques années moi je deviens végétalien.
La reine outrée : Oooh, Soupi. Ne vous moquez pas de votre ministre de l'économie. Trouver à droite une personne intéressée par l’Économie alors qu'il suffit de continuer la même politique relève de l'impossible.
Le ministre de l'économie : Je souffre d'entendre vos moqueries. J'ajoute que cette usine créera de l'emploi.
Le ministre du travail : Mes chiffres en deviendront donc tout beau.
Le Fou du roi : Ah le chantage à l'emploi qui n'évoque pas les externalités négatives.
La Folle de la reine : Il nous manquait.
Le roi : Ne trouvez-vous pas bizarre que nous ne soyons jamais capable de créer des emplois avec des externalités positives ? Et si c'était le résultat d'un sortilège ?
Le ministre de l'économie : Absolument pas. Tout est normal. Notre système économique a certes des défauts Sire mais maintenant qu'il est là nous n'allons pas nous fatiguer à en changer. Moi ma passion c'est écrire, pas réfléchir à améliorer le fonctionnement de l'économie. Vous avez des chercheurs pour ça.
Le Fou du roi chuchote : Si le grand vizir l'a choisi, Sire, ce n'est donc pas pour améliorer le quotidien d'une majorité.
La reine : Oooooooh Soupi. Qu'est-ce que tu restes un grand naïf !
Le ministre de la santé : Moi je suis définitivement contre l'établissement de cette usine. Mes chiffres ne seront pas bons. Les Soupolés devraient plutôt aller à pied ou à vélo acheter leur pain et leurs viennoiseries dans une boulangerie.
Le Fou du roi : Ne tenez pas ces propos au grand vizir sinon il vous remplacera par quelqu'un de plus bankable pour le secteur privé ami.
Le roi : Qu'en pense madame la Première ministre qui a passé quelques heures au contact du peuple?
Le ministre de l'intérieur : Ah enfin une question intéressante. Alors comment vont les Soupolés ? Devons-nous croire que les manifestations reflètent la pensée du pays ?
La Première ministre : Pas du tout! Mon chauffeur m'a emmenée là où je fus élue député en 2022. J'avais choisi les jours de marché.
Le Fou du roi se gratte le menton : Est-ce représentatif de vous déplacer au milieu de vos militants ?
La Première ministre : Ah mais je ne connaissais pas ces gens. Sachez que j'y ai croisé peu de Soupolés en colère.
Le ministère de l'intérieur : Quelle heureuse nouvelle ! Nos services de renseignements territoriaux sont donc mal renseignés.
La Première ministre : Les Soupolés étaient quasiment tous souriants et s'ils sourient c'est qu'ils vont bien.
Surpris par ces paroles le Fou du roi pousse son assiette qui se clingclongue contre un verre, pendant que la Folle de la reine s'essuie la bouche avec la serviette dans un mouvement d'aller-retour frénétique pour s'empêcher de parler.
Le ministre de l'économie : Je vous interromps pour faire ma promotion. J'ai acheté beaucoup d'uranium au Kazakhstan, destiné au nucléaire, pour être tranquille pendant plusieurs années. Heureusement que les mines d'uranium sont situées dans des pays autoritaires car sinon les habitants ne laisseraient pas détruire ainsi leur territoire. Et comme les nouveaux réacteurs fonctionneront peut-être avec de l'uranium retraité, la dépendance sera moins forte.
Le Fou du roi ricane : Framatome ne vient-t-il pas aussi d'acheter de l'uranium naturel et de l'uranium retraité en Russie ? N'est-ce pas incohérent avec l'idée d'une souveraineté nationale et avec la volonté affichée d'arrêter définitivement d'enrichir Poutine ?
Le roi s'esclaffe : Peu importe, les Soupolés préfèrent la distraction à l'information et soit n'en sauront rien, soit traiteront l'information en mode passif.
Le Fou du roi : Se dire qu'au lieu de générer des habitats passifs, nous avons rendu des humains passifs devrait vous amener à vous remettre en question, Sire.
Le roi : Je laisse le problème à ceux qui me succèderont mais merci de ton conseil mon bon Fou.
4/ La Princesse est amoureuse : est-ce compatible avec la prophétie ?
Le ministre de l'intérieur : A quelle date la Princesse compte-t-elle mettre fin au maléfice de la fée woke ?
La Princesse cramoisie : Oh mais monsieur je suis amoureuse d'un citoyen Soupolé.
Stupéfaction dans la salle.
La Reine s'écrie : Mais enfin vous ne pouvez pas. Vous devez embrasser mon Lebo adoré.
Le roi : Tsstsstsst la prophétie ne dit pas que la Princesse ne peut pas être amoureuse d'un autre. N'est-ce pas mon bon Fou?
Le Fou du roi : Une colle ! Vous me posez une colle, majesté ! Je n'en ai aucune idée.
La Reine tape dans ses mains : Valets, ramenez-moi la tapisserie, immédiatement !
La Folle de la reine : Impossible, Majestée. Elle est partie à Aubusson pour ajouter l'année qui vient de s'écouler.
La Reine : Je la veux demain à mon petit-déjeuner. Faîtes le nécessaire ! Tuer un ou plusieurs livreurs sur les routes peu importe. Il me la faut demain!
La Folle de la reine : Il en sera donc ainsi.
Elle sort de la pièce.
Le ministre de l'intérieur pose son ordiphone près de l'assiette : Et comment s'appelle l'élu de votre cœur ?
Le ministre de l'économie : Quelle est sa tranche d'impôt? Quel est le montant de son patrimoine ?
Le ministre du travail : Est-il salarié ? Combien d'aides de l’État reçoit sa société ?
La ministre de la culture: Lit-il de la littérature de gauche ou de droite?
Le ministre de la santé : Est-il en bonne santé ou coûte-t-il à la Sécurité sociale ?
Le ministre de l'éducation nationale : A-t-il étudié dans les écoles publiques ou dans les écoles privées ?
Le ministre de la Justice : Combien de conseillers fiscaux rémunère-t-il ?
Le ministre de la politique de la ville : Combien de logements possède-t-il ?
Le ministre des mobilités : Est-ce qu'il aime rouler dans un gros S.U.V. ?
Le ministre de la transition écologique : Quelle est son empreinte écologique ?
La Princesse : Je ne connais que son prénom. Il s'appelle Ibrahim.
Des "bah" dégouté montrent que le prénom n'est pas en odeur de sainteté.
Le ministre de l'intérieur : Ah, tiens-donc, un arabe et musulman en même temps, quelle drôle d'idée !
La princesse rougit : Je ne comprends pas. Vous le connaissez ? Est-ce un tueur en série ? Un harceleur? Un violeur de corps ou de vie privée ?
Le Fou du roi : Non, il porte juste un prénom qui nécessite d'être associé à un certain montant de patrimoine pour devenir un "ah quelle bonne idée".
La Folle de la reine : Par exemple, les émirs vivant dans les dictatures sont très appréciés du gouvernement. Ils achètent notre armement pour surveiller et donc pour contrôler leur population et pour torturer leurs citoyens inconvenants.
La reine : Ils font des guerres aussi ce qui nécessite de renouveler le matériel. Les guerres sont bonnes pour le commerce. Nous n'avons aucun intérêt à les empêcher.
Le ministre de l'économie : Nos chiffres à l'exportation sont moins mauvais grâce au luxe et à l'armement.
La princesse étonnée : Je vous parle d'amour et vous me répondez patrimoine et même guerre.
La salle éclate de rire.
La reine effarée : Si je ne connaissais pas le patrimoine de vos parents, je vous prendrais pour une citoyenne ordinaire.
Le ministre de l'intérieur : J'ai son dossier.
La photo d'Ibrahim apparaît sur l'écran géant.
La Princesse : Comment savez-vous?
Le ministre de l'intérieur : Pour votre protection vous êtes suivi par nos équipes.
La Princesse soupire : Je vis donc dans une prison à ciel ouvert à devoir vivre en me cachant de l’État pour vivre des moments de liberté.
Le roi : Alors qui est-ce ?
Le ministre de l'intérieur : Son père a été famille d'accueil dans le cadre de l'aide à l'enfance.
"c'est un métier ça ? Combien ça gagne ?" se demandent les ministres.
La Folle de la reine : Lisez les romans graphiques de Jhon Rachid, un surnom d'artiste.
Le ministre du numérique : Un surnom ! Seules les personnes ayant quelque chose à se reprocher prennent un surnom.
Le ministre de la Justice horrifié : Ne dîtes pas ça, Nicolas Sarkozy s'était fait appeler Paul Bismuth.
"Ah oui c'est vrai" disent les ministres.
Le Fou du roi : Cerveauxnondisponibles est le surnom d'un collectif qui souhaite que l'internaute ne s'intéresse qu'à ses idées.
Le roi : Oh quelle noblesse d'esprit !
Le ministre du numérique devenu tout rouge : Mais vous êtes tous devenus fous. Il faut lutter contre l'anonymat en exigeant une identité numérique. Thales pourra s'enrichir aux frais de l’État.
La Folle de la reine : Vous continuez de confondre "pseudonymat" et "anonymat".
Le Fou du roi : Vous vous êtes aussi trompé l'autre jour en disant que ChatGPT permet d'inventer des photos ou des images relevant de la duperie. ChatGPT répond à des questions sous forme de conversation. C'est Midjourney, Dall-E etc qui créent de fausses photos. Les propriétaires ont volé le travail de millions d'artistes avec la bénédiction des gouvernements. Un simple citoyen serait un voleur mais un trop riche est un entrepreneur qui réussit.
Le ministre du numérique : Sire, faîtes les taire. Ils me critiquent. Moi, ma passion, c'est écrire pas être au service de l'intérêt général.
La Folle de la reine : Bref, lisez la série des "Comme on peut" de Mohamed Ketfi, son identité officielle.
https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782749943282-comme-on-peut-tome-3-feroce-jhon-rachid-leni-malki/
"La vie c'est pas toujours comme on veut,
c'est souvent comme on peut..."
Shurik'n
Le ministre de l'intérieur : Puis-je continuer?
Le roi : Je vous écoute.
Le ministre de l'intérieur : Sa mère est décédée dans un accident de voiture. Le chauffard en face discutait au téléphone et a pris son virage en roulant sur la voie d'à côté. Depuis le père part en vrille. L'accident a été filmé par une caméra de vidéoprotection en sortie de village alors il voulait attaquer l’État pour mensonge et surtout le maire du village. Le maire avait menti en disant que les caméras protègeraient ses habitants.
Le Fou du roi : Filmer la mort en cours puis regarder cette femme mourir plusieurs fois, pour savoir comment, n'est-il pas le symptôme d'une société malade qui augmente son niveau de sadisme ?
La Folle de la reine : Est-ce que ce comportement peut créer un terreau fertile au fascisme dans un pays ? Est-ce qu'il augmente certaines névroses conduisant à tolérer certaines souffrances et même la mort de personnes que l'ordre moral de dominants considèrent comme indésirables ?
La reine : Que vous êtes désagréables aujourd'hui ! Soupi dîtes quelque chose.
Le roi s’éponge le front en sueur : Mieux vaut ne pas savoir. Je me vois mal m'opposer au secteur de l'armement ou aux hauts gradés les plus sadiques.
Le ministre de l'économie : Peu importe tant que l'élite reste nous. Savez-vous que la propagande a évolué récemment pour protéger l’État ? J'ai reçu les derniers éléments de langage des industriels de l'armement. Notre devoir est de les apprendre par cœur pour les ressortir dans les interviews.
Le ministre de l'intérieur : Je les ai refilés aux gendarmes.
Le roi : Ah oui j'ai reçu les fiches aussi. Je dois répondre à présent que la vidéoprotection permet d'innocenter.
Le Fou du roi : Perdre ses Libertés fondamentales pour innocenter quelqu'un ne relève-t-il pas d'un manque criant d'intelligence ? N'existe-t-il pas d'autres méthodes ? Ou ne faut-il pas accepter de continuer à ne pas savoir innocenter tout le monde pour vivre libre ?
La reine : Vous n'êtes jamais content. Est-ce que je me plains moi ?
La Folle de reine : Sommes-nous à plaindre ?
Le ministre de l'intérieur : Si l’État a le monopole de la violence, il pourrait aussi avoir le monopole du mensonge.
Le ministre de l'économie : Ce serait une aubaine pour ma carrière mais continue...
Le ministre de l'intérieur : Le père en veut à l’État de ne pas s'occuper des priorités, de faire croire aux jeunes que sans ordiphone à la main ils ne sont pas modernes et en même temps de les insulter quand les conséquences néfastes sont visibles.
Le ministre de l'économie et du numérique : Qu'est-ce que j'y peux, moi, si des sociétés s'enrichissent grâce à l'addiction ? Le but de tout cadre supérieur sain d'esprit est de réaliser des profits pour circuler en gros S.U.V., voyager en avion mais continue...
Le ministre de l'intérieur : Il a participé à une opération éco-terroriste dans une usine de béton Lafarge. Une de ses cousines dans je ne sais plus quel pays a perdu son lieu de vie parce que le sable de la plage du village a été prélevé pour fabriquer du béton dans les pays occidentaux. Elle l'a incité à alerter la population car les émissions de gaz à effet de serre se surajoutent au premier inconvénient.
La reine prend une mine dégoutée : Une famille de délinquants.
La princesse croise ses mains visiblement enchantée par ce qu'elle entend.
Le ministre de l'intérieur : Son domicile a été perquisitionné et il a été transféré pour être entendu par la cellule anti-terroriste du renseignement intérieur. Son procès aura lieu l'année prochaine. Nous avons placé une caméra de vidéosurveillance en face de chez lui. Comme la reconnaissance faciale n'est pas autorisée pour l'instant dans les centres de sécurité urbaine, le logiciel a été programmé pour alerter quand la porte de son logement s'ouvre. Un employé regarde sa tenue vestimentaire, la note et nous pouvons le suivre partout où il va.
Le roi : Légal ?
Le ministre de l'intérieur : Le logiciel d'analyse d'images en temps réel a été déclaré comme une expérimentation. C'est la procédure avant de légaliser.
Le roi : Oui c'est le temps que la population s'habitue.
La Princesse : Comment peut-elle s'habituer à être filmée par l’État ?
Le ministre de l'intérieur : Passivité, connerie humaine je ne sais pas.
Le Fou du roi : L'existence de classes sociales aussi. Chacun accusant la classe inférieure à la sienne de nuire à la société au lieu d'en vouloir aux vrais responsables.
Le ministre de l'intérieur hausse le ton : Je disais donc que le logiciel d'analyse en temps réel deviendra légal après les JO2024. Il remplace ou complète la reconnaissance faciale en permettant de suivre quelqu'un selon ses vêtements, ses sacs, sa démarche. Nous ne disons pas suivre mais retrouver quelqu'un. En cas d'audit par les casse-couilles nous respectons le droit que nous avons créé avec l'appui des LR et du RN.
Des pas résonnent à un tempo dénotant l'urgence. Des portes grincent.
5/ Les fées ouvrent un musée sur le handicap.
Une employée entre essoufflée : Sire sire branchez vous sur Drahibusiness, les Fées parlent sur la voie publique !
La reine : Sur la voie publique ! Quelle indécence !
Tout le monde répète "quelle indécence" sauf le Fou, la Folle et la Princesse.
Clic clic. L'écran affiche le contenu de la chaîne. Des fées se tiennent devant un bâtiment multicolore et l'une d'elles tient des petits ciseaux ronds devant un ruban.
La fée Bellerate : Le plus beau jour de ma vie est enfin arrivé. Notre musée "Vous saurez tout sur le handicap", appellation inspirée de la chanson de Pierre Perret "Vous saurez tout sur le zizi", pour marquer les esprits et espérer attirer les foules, va enfin ouvrir.
La fée Miamlacharpente : Admirez ce bâtiment que les milliardaires sont incapables de construire pour eux-mêmes.
La fée Belleprune : Ils accaparent les espaces verts au lieu de les partager. Alors nous avons acheté une friche industrielle et nous vous y créons un bois en plus du musée.
La fée Belleprune : Les trop riches ne savent pas utiliser leur argent intelligemment.
La fée Jolisurmulot : Éradiquons cette espèce qui exploite, détruit, pollue à grande échelle en les ruinant.
La fée Belleprune lance un clin d’œil : Taxez-les et donnez-nous cet argent, nous en ferons un bien meilleur usage. Vous seriez si fiers et si fières de nous. Tope là ?
"Tope là !" répond le public. Des paumes gauches se tapent mutuellement en signe d'espoir.
La fée Miamlacharpente : Ce musée est de construction passif. Il consomme donc peu d'énergie pour chauffer. Les bio-matériaux ont été sélectionnés avec soin. La climatisation associe de la ventilation mécanique et naturelle ainsi qu'un jeu d'ombres. Les toitures sont recouvertes de panneaux solaires côté nord et de vitres amenant la luminosité côté sud. Dans la bibliothèque vous pouvez recharger vos appareils connectés pour ne pas consommer chez vous. L'eau de pluie est stockée sous la serre et destinée aux WC et au lavage des sols.
La fée Jolisurmulot : Rien n'est parfait mais à cause du nucléaire, du pétrole et du gaz, la recherche et développement et le droit aux alternatives ont été entravés.
La fée Malbranchée : Concrètement, nous avons décidé d'ouvrir la porte d'entrée aux visiteurs et aux visiteuses quand le soleil se lève et de la fermer quand il se couche.
Un enfant lance : C'est comme le poulailler de ma mamie.
Le public sourit.
La fée Malbranchée : Oui, oui, oui. Nous ne disposons que de quelques batteries pour stocker l'électricité. Nous préférons attendre que la durée de vie et la qualité des panneaux s'améliorent pour alors changer le matériel et ouvrir l'hiver la nuit.
La fée Bellerate la larme à l’œil : Comme vous le savez, mon fils Sam, a subi toute sa courte vie la double peine que sont la maladie et l'absence de liberté de circuler imposée par les validistes les plus sadiques et ceux et celles indifférent.e.s à la souffrance d'autrui. J'ai donc mis toute mon énergie à essayer de vous expliquer son vécu.
La fée Malbranchée : Nous avons jeté un sort à ce ruban pour que chaque morceau devienne un porte-bonheur. Il aidera chacun et chacune à mieux accepter les changements positifs pour la communauté et à lutter contre le statu quo ou les changements à impact négatif.
La fée Belleprune : Nous allons donc découper ce ruban qui entoure le bâtiment et vendre chaque bout 5 euros. Les bénéfices de la vente iront alimenter le financement de nos restaurants de quartier à prix conseillés.
Un encravaté avec une oreillette et au téléphone s'écrie : Mon patron achète tout le stock et promet en même temps un don à vos restaurants.
La fée Bellepomme prend un air las en contradiction avec le regard souriant et soupire : Vous allez finir par nous donner envie de n'en vendre que sur présentation d'une carte d'identité.
La fée Malbranchée lui pose une main sur l'épaule et soupire : Voire pire, de créer un fichier Excel pour lister les acheteurs ou d'utiliser un logiciel de reconnaissance faciale.
La fée Belleprune lui pose une main sur l'épaule et soupire : Pour aller ensuite vérifier sur les réseaux que l'acheteur ne se crée pas une activité de revente pour s'enrichir sur le dos du musée du Handicap.
Les fées éclatent de rire les unes après les autres et leur rire communicatif amène au niveau maximum utile les hormones du public liées au sentiment de bonheur, de courage, de volonté ce qui renforcera chez les présent.e.s puis leurs proches la conviction que les fées sont dotées de super pouvoirs.
La fée Belleprune : Soyons sérieuses quelques instants. Nous ne vendrons pas plus de cinq porte-bonheur par personne.
La fée Jolisurmulot prévient : J'ai jeté un sort. Quiconque essaiera d'en tirer un profit financier deviendra incapable de vivre sans nuire ce qui augmentera ses chances d'être condamné.e à rembourser sa dette à la société, jusqu'à la fin de ses jours et peut-être dans l'au-delà s'il existe. Il ou elle sera haïe pendant des millénaires.
La fée malbranchée : Le mini-ruban portera doublement bonheur à la personne qui en offrira un autre par bienveillance.
La fée Bellerate : En dehors de ce cas, l'effet positif ne se cumule pas, donc inutile de surconsommer et d'en entasser dans votre porte-documents. Vous risquez même d'en annuler l'effet.
La fée Bellepomme tape joyeusement dans ses mains : Allez, l'heure de Vérité est arrivée. Je coupe le ruban et hop j'ouvre la porte.
La fée Malbranchée : Vous constaterez qu'aucune caméra de vidéosurveillance privée ne filme les lieux. Nous estimons qu'en cas de dégradation ou de vol, les gendarmes et la police devront faire fonctionner leur cerveau en prenant leur temps. L'urgence est mauvaise conseillère.
La fée Bellerate : Et en cas de vandalisme nous profiterions de l'aura médiatique soudainement acquise pour faire la promotion du lieu et du contenu détérioré.
La fée Belleprune : De toute façon avec toutes les caméras de l’État sur la voie publique nous n'allons pas dépenser de l'argent pour filmer l'intérieur. Regardez la caméra là sur le trottoir. Elle filme déjà quiconque passe devant notre musée.
La fée Jolisurmulot : Situation totalement scandaleuse. L’État nous traite comme il traite les rats.
La fée Belleprune : Il les punit de ne pas vivre comme dans son imaginaire, en s'adaptant aux conséquences du comportement humain. Il nous punit de ne pas vivre comme dans son imaginaire, en pointant les graves conséquences de ses politiques.
La fée Jolisurmulot : L'animal humain est sans aucune utilité; celui-là il ne fallait pas l'inventer.
La fée Bellepomme chuchote vers le public : La première raison est aussi notre curiosité tellement gigantesque que nous savons que nous ne pourrions nous empêcher de visionner les films de vos passages en nos lieux et de regarder si vous vous grattez le nez, comment vous êtes coiffé.e.s, si votre maquillage coule, quel type de sac vous possédez, si vos mains sont calleuses, si les bijoux visibles valent plus ou moins de 100 euros.
"Han c'est pas bien" dit un enfant. "Elle est mal élevée la fée Bellepomme" dit une autre à sa mère.
Un brouhaha se crée. Chacun et chacune commentant ces paroles.
La fée Belleprune sort une clochette de sa poche et l'agite : Votre attention s'il vous plaît.
Le public redevient studieux.
La fée Malbranchée pousse la fée Bellepomme et se place devant elle : Bon, vous avez compris pourquoi vidéo-protéger ces lieux pourrait en réalité nous transformer en vicieuses. Pour porter plainte contre nous, il faudrait déjà que vous ayez connaissance de la manière dont nous nous sommes procurées l'information.
La fée Bellepomme fouille ses poches : Où est la clé ?
La fée Ververt arrive essoufflée en boitillant et en s'appuyant sur une branche : Elle est dans ma poche.
"C'est ma fée préférée" dit une enfant au premier rang. "Oui c'est la plus gentille" acquiesce un autre.
La fée Bellepomme : Oh Ververt tu as mis ton tee-shirt à l'envers.
Le public éclate de rire.
La fée Ververt rougit et parle très très vite : Le signe des Soulèvements de la Terre est toujours visible, même à l'envers, donc tout va bien. Il m'a encore tenu la jambe toute la nuit. Nous avons inventé un nouveau jeu pour les enfants. Sa voix me fait oublier l'heure.
La fée Bellerate tourne sur elle-même : Oooh ! La fée Ververt est amoureuse et met son Tee-shirt à l'envers.
La fée Ververt rougit : Chut voyons.
Elle ouvre la porte. La sculpture au dessus représente une femme aveugle regardant un mur. Elle jongle avec trois morceaux créés par une imprimante 3D posée à ses pieds: TOUT, LE, MONDE. Le mot "Concerné" apparait sur une pancarte à mi hauteur avec une traduction en braille.
La fée Bellerate : Nous voici dans l'entrée. Vous y trouvez des définitions comme celle du validisme.
https://blogs.mediapart.fr/clhee/blog/291021/le-validisme-un-impense-mediatique
https://blogs.mediapart.fr/dieses/blog/241221/de-la-necessite-dune-parole-antivalidiste
La fée Belleprune : Une pièce retrace l'histoire de la considération du handicap par les personnes disposant du pouvoir. L'avancée qu'était la loi de 2005, son application incomplète puis le retour en arrière causé par la loi Macron sont détaillés.
La fée Bellerate : Là vous avez des interviews du Bondy Blog permettant de comprendre qu'un vrai progrès soit ne dure pas longtemps soit ne passe pas de l'écrit à la pratique. Je vous lis une partie.
Et les nouveaux bâtiments ne sont pas forcément plus accessibles. Lili, militante anti-validiste, explique que depuis la loi de 2005, seuls les logements en rez-de-chaussée et ceux desservis par un ascenseur sont concernés par l’obligation de mise en accessibilité. « Maintenant, les entreprises construisent des trucs qui ne font pas plus de trois étages, comme ça il n’y a pas d’obligation d’ascenseur et s’il n’y a pas d’ascenseur, il n’y a pas d’obligation de faire un espace accessible », résume-t-elle.
Par ailleurs, depuis la loi Élan de 2018, seuls 20 % des logements neufs doivent être accessibles, et non plus 100 % comme c’était le cas depuis 2005. « C’est un recul politique majeur en termes d’accessibilité, regrette Lili, et on va en voir de plus en plus les répercussions avec la saturation totale du parc social. »
https://www.bondyblog.fr/societe/logements-sociaux-inadaptes-la-galere-des-personnes-handicapees/
La fée Ververt : Une pièce est consacrée à l'actualité. Vous pouvez lire la parole d'une aidante qui ne recevra pas de pension de retraite. Je la cite de mémoire.
Étant donné que je me suis arrêté de travailler pour m’occuper de Théo depuis sa toute petite enfance, je n’ai pas de salaires et autant le dire clairement, aucune retraite à envisager ! Je suis une « assistée » comme on se plait à me le répéter, au cas où j’aurais l’outrecuidance de l’oublier… et je devrais rendre des comptes pour cela, et accepter sans râler les leçons de morale, les jugements à peine voilés et les menaces sous-jacentes si je devais élever la voix un peu trop fort.
C’est le prix que nous payons… de n’avoir pas accepté l’inacceptable.
https://blogs.mediapart.fr/valerie-gay-corajoud/blog/150223/linclusion-exclusive
La fée Bellepomme tape joyeusement dans ses mains : Caméras des médias suivez-moi ! Et oh commençons par cette pièce. La pierre d'achoppement que vous voyez protégée par ce dôme en verre a été offerte par le cercle des druides et des druidesses en lutte contre la cybercriminalité. Elle est censée protéger de la délinquance en cols blancs qui aurait envie de venir supprimer des preuves de ses crimes et délits. Je dis "censée' car nous sommes conscientes que la richesse financière permet aux délinquants en cols blancs d'avoir toujours un coup d'avance.
Elle pousse la porte et entre. Les journalistes et les techniciens de la caméra se précipitent à sa suite.
La fée Bellepomme : Lisons au hasard ces phrases mémorables dont les conséquences sont responsables de tant de malheur. Nous nous sommes permises de répondre à certaines reprenant l'idée de l'excellent site les répliques.
https://lesrepliques.com/
D'autres fées entrent par une porte dissimulée dans la reproduction d'un passage piéton sans bateaux et surplombé par une caméra.
La fée Bellepomme : Vous trouverez de nombreuses phrases mémorables prononcées chez les experts de la chaîne DrahiBusiness. Leur art est de sembler prendre la défense de minorités oppressées alors qu'il s'agit de leur intérêt personnel.
La fée Malbranchée : Je vous en lis quelques unes. Nous avons écrit des commentaires en dessous.
27 janvier 2023.
Nicolas Doze : C'est toujours merveilleux le monde des normes, je me souviens d'Alain Dinin de Nexity qui me disait : on m'oblige à construire 100 % de toilettes handicapées dans les logements étudiants, j'ai rarement vu des logements étudiants où il y a 100 % d'handicapés mais évidemment ça coute plus cher.
Xavier Ragot : mais cette fois ce n'est pas une norme; c'est la même norme qui change. C'est le contenu de la norme. Ce n'est pas la même chose.
Nicolas Doze : mais c'est une contrainte
(Avancez à 13 minutes 58 )
https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/audio/l-integrale-des-experts-du-vendredi-27-janvier-820257.html
La fée Bellepomme : Pour ces gens, la personne valide ne doit inviter chez elle que des personnes valides à cause du coût financier que représenterait l'aménagement à la construction. Sont-ce les mêmes qui ont applaudi la fin de l'impôt sur la fortune, la mise en place de la Flat Tax et la suppression des impôts de production au lieu de militer pour un remplacement plus adapté à l'époque ?
11 avril 2023. Nicolas Doze : Vous évoquiez l'immobilier (...), j'en avais parlé dans le détail avec Alain Dinin de Nexity; alors au-delà du millier de normes quelquefois c'est l'aberration des normes et notamment Alain Dinin me disait : mais vous vous rendez compte, on m'oblige à construire dans des résidences étudiantes, 100% de logements aux normes handicapées, le jour où vous verrez un établissement d'enseignement où il y a 100 % d'handicapés, vous m’appellerez. Hé bien ça coute plus cher.
Stéphane Van Huffel : On veut pas déréguler alors on est dans l'ultra-norme.
(Avancez à 47 minutes)
https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/audio/l-integrale-des-experts-du-mardi-11-avril-833428.html
La fée Bellepomme : Mais pourquoi ils refusent de donner les mêmes droits aux non valides ? Si la norme avait été imposée il y a 50 ans, imaginez la qualité de vie de millions de personnes ainsi que de leurs proches aujourd'hui. Et les conditions de travail des auxiliaires de vie ? Quel patrimoine ont ces personnes qui tirent ainsi le pays vers le bas ?
6 juin 2023.
Avancez à 12 min 30.
Guillaume Poitrinal : Le truc rigolo, pour être vraiment dans le concret, le truc rigolo; vous savez à un moment donné on s'est dit les personnes à mobilité réduite sont malheureuses en France, elles ne sont pas bien nombreuses mais malheureuses, alors on a obligé là, récemment, pour vous montrer que ce n'est qu'un accroissement et une accumulation de normes, on a obligé tous les nouveaux appartements à avoir des douches à l'italienne, la douche sans seuil, à l'Assemblée ils disent c'est facile à faire, mais je vous jure que que la faire en respectant les normes d'épaisseur de plancher va couter 1000 à 2000 euros par logement. Je suis désolé, pour un usage qui est, excusez moi, parfois exceptionnel, je préfère qu'on dise vous êtes obligés de faire un appartement comme ça ou (...) mais tout le monde va avoir des appartements pour les personnes à mobilité réduite. Il y en a certains qui n'en ont pas besoin.
La fée Bellepomme : C'est vrai attendons encore au moins 50 ans, si c'est trop cher, plutôt que de vivre mieux MAINTENANT <= propos ironiques . Non mais je fulmine en entendant que nous devons mal vivre parce qu'un privilégié trop riche décide pour nous que c'est TROP CHER ! Nous sommes entourées de dépenses inutiles mais c'est la dépense pour le handicap qu'il faut interdire.
(A 13 minutes 20) Nicolas Doze : Je me souviens d'Alain Dinin de Nexity qui m'expliquait : on m'obligeait à faire des résidences étudiantes 100 % aux normes handicapés, il n'y a pas 100% d'handicapés sur les campus.
Robin Rivaton : c'est tous les appartements d'un immeuble; même si vous faîtes un appartement penthouse, le dernier étage qui a un escalier, votre appartement doit être considéré pour une personne à mobilité réduite
(A 13 minutes 42) Guillaume Poitrinal : Vous ne pouvez pas savoir. Je vous donne juste un autre exemple pour que vraiment on comprenne ce que c'est que la réglementation dans le truc. Nous sommes, nous, promoteurs immobiliers, obligés quand on fait du résidentiel de faire la cuisine et la salle de bains. Hé bien le nombre de fois où les gens sont venus en disant mais attendez la cuisine est dégueulasse c'est pas moi, moi je veux une cuisine rose. Ma femme adore la cuisine rose. Qu'est-ce qu'il se passe ? Le type, il achète. On lui livre. Il prend la cuisine et la salle de bains et il la casse.
https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/les-experts/l-integrale-des-experts-du-mardi-6-juin_EN-202306060363.html
La fée Malbranchée : Dîtes à ces individus que je veux inviter chez moi TOUT LE MONDE alors rendez TOUS les logements accessibles !
La fée Ververt : Ce dernier monsieur croit qu'aucune personne en situation de handicap ne monte les escaliers. Soit il ne connaît rien à la vie, soit c'est un monstre, soit koi ? Il suffit d'une maladie chronique invalidante. Et il n'a jamais rencontré de papis et de mamies dans cette situation ?
La fée Bellepomme : Préférer faire vivre une vie médiocre à ses congénères pour que soi et ses clients maximisent leurs profits est écœurant. Selon le HCDH, on estime à un milliard le nombre de personnes handicapées dans le monde, soit environ 15% de la population mondiale. Et la guerre en Ukraine augmente ce nombre continuellement.
La fée Miamlacharpente : Oh mais n'est-ce pas la personne qui a écrit le livre Souriez, vous êtes filmés! Le livre qui vous fera aimer la (vidéo)surveillance ? Elle s'essaie à faire croire que les pertes de Libertés fondamentales sont inéluctables car la technologie s'imposerait à nous de manière magique. Qui veut creuser avec moi les liens entre la création d'un ordre moral maltraitant qui offre pouvoir et argent à une minorité et les pertes de Libertés ?
La fée Bellerate : Si les clients ont encore de l'argent pour refaire la cuisine neuve, ils ont assez d'argent pour payer l'accessibilité.
6/ La pétrification des fourchettes en argent.
Le roi éteint la TV et grommelle : Et voilà, ces maudites fées nous ont empêchés de manger et notre plat est froid.
Tous les ministres étaient resté.e.s bouche bée, figé.e.s, la fourchette en argent en l'air devant tant de surprises. La Princesse avait alors dessiné rapidement la scène pour que Tilapiaf la transforme en une peinture à vendre au plus offrant, de retour au bled.
Elle ne sait pas ce jour-là que cette peinture appelée "Les fourchettes en l'air" deviendra si célèbre qu'elle finira présentée comme le symbole du début de la fin du néolibéralisme et sera renommée " la pétrification des fourchettes en argent" pour montrer qu'il est possible de faire taire les accapareurs de richesse et de stopper leurs méfaits. Mais ceci est une autre histoire.
7/ En route vers le congrès des maires organisé par l'industrie de la vidéosurveillance.
Une fois le repas terminé, la Princesse se rend avec la Folle de la reine au congrès des maires. Elles arrivent devant le bâtiment. Un stand tenu par la Quadrature du net informe. Des manifestant.e.s sont présent.e.s.
Une banderole est déroulée :
Tu dis "je n'ai rien à cacher donc filmez moi". Je ? Ton indifférence envers nous, envers autrui, nous livre à des dirigeants encourageant l'autocensure, le repli sur soi et la violence.
Il est écrit en petits caractères illisibles : inspiré du livre "L'espérance" de Corine Pelluchon. 2023.
Une femme se jette au pied d'une maire et la supplie : Je vous en supplie madame le maire, filmez-moi partout, même dans mon jardin, dans mes déplacements. Dé-floutez les parties privées de mon logement. J'ai si peur en sortant dans la rue, en vivant chez moi, je ne me sentirai en sécurité qu'en étant filmée par vous et les personnes habilitées.
Le maire : Oui oui c'est prévu. L’État en paie une bonne partie. Je vais remplir la demande de subventions à la préfecture.
La femme se relève et pleure de bonheur.
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Histoire précédente : https://blogs.mediapart.fr/isabelle-clere/blog/210723/qui-reveillera-lebo-de-soupole-2z
Histoire suivante :
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Sources.
Toutes les photos ont été prises en 2023 à Caen sauf celle avec l'équipement sportif prise à Courseulles sur mer dans le Calvados.
article Violences : les patrons des banques montent au créneau. Les Echos du jeudi 13 avril 2023.
Les banques françaises se réaffirment en championnes de l’argent fossile
Selon le nouveau rapport « Banking on Climate Chaos », une étude mondiale annuelle sur le financement des énergies fossiles, le Crédit agricole, BNP Paribas et la Société générale sont les principaux soutiens européens aux plus gros industriels pétro-gaziers, avec 15 milliards de dollars injectés dans le secteur en 2022.
(...) « L’ère du leadership français [en matière d’activités bancaires vertes – ndlr] est révolue. Le Crédit mutuel a édulcoré son engagement à ne plus soutenir l’expansion du pétrole et du gaz, tandis que BNP Paribas et le Crédit agricole font partie des quelques banques qui ont augmenté leur financement aux énergies fossiles l’année dernière, se désole Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance. Ces banques ont fourni des milliards aux majors du pétrole et du gaz, de l’argent qui est associé à des violations des droits humains et alimente le dérèglement climatique. »
(...) À l’échelle mondiale, BNP Paribas est le quatrième plus grand soutien à l’expansion fossile depuis l’accord de Paris, avec 64,2 milliards de dollars de financement aux multinationales développant les énergies fossiles.
Mickaël Correia
https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/130423/les-banques-francaises-se-reaffirment-en-championnes-de-l-argent-fossile
La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :
abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;
une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;
le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.
https://www.amisdelaterre.org/pays-deuil-colere/
Guerre en Ukraine : comment la France contourne l'embargo sur la Russie.
Ce lundi 19 juin à Paris-Bourget s’ouvre le plus grand salon mondial de l’aéronautique (civile et militaire). La Russie ne disposera pas d’un pavillon comme lors des précédentes éditions de ce salon, mais cela ne signifie pas pour autant que les sanctions à son encontre soient rigoureusement appliquées. L’embargo comporte des failles et des entreprises françaises continuent à exporter des composants que l’on retrouve dans les armes russes utilisées en Ukraine, comme le souligne cette nouvelle étude de l’Observatoire des armements réalisée par Tony Fortin, disponible par téléchargement gratuit ci-dessous.
https://www.obsarm.info/spip.php?article560
Une livraison d’uranium russe repérée à Dunkerque malgré la guerre en Ukraine
Mediapart a assisté mardi, sur le port du Nord, au déchargement de dizaines de conteneurs et de fûts de substances radioactives en provenance de Russie. C’est la première fois depuis février 2022 qu’une cargaison d’uranium naturel russe est photographiée en France.
Jade Lindgaard
Déchargés à l’aide d’une grue, dix boîtes métalliques et vingt-sept fûts sont rapidement transportés à bord d’un train. Dans les conteneurs aux parois colorées de bleu, turquoise, vert et rouge, se trouve de l’uranium naturel, non enrichi, une version concentrée du minerai radioactif, également appelé « Yellowcake », le « gâteau jaune », analyse Greenpeace, à partir des informations visibles sur le chargement : des numéros de série qui correspondent à des produits spécifiques sur le marché du nucléaire et des messages en russe, prévenant de ne pas incliner les bidons
(...) Ce n’est pas la seule marchandise livrée au petit matin à Dunkerque : les dizaines de fûts déplacés par paquets de quatre bidons renferment, eux, de l’uranium enrichi en Russie - de l’UF6 hexafluorure d’uranium — précise Pauline Boyer, chargée de campagne Énergie pour Greenpeace et présente sur les lieux mardi matin. L’enrichissement de l’uranium est le procédé consistant à augmenter la proportion de matières fissiles, étape indispensable avant de le transformer en combustibles pour des centrales nucléaires.
(...) La Russie a été placée sous sanctions commerciales par l’Union européenne, mais le secteur nucléaire en a été exclu. Cette livraison n’est donc pas illégale. Mais elle soulève de graves questions éthiques : est-il acceptable de continuer le commerce nucléaire avec la Russie, alors qu’elle mène une guerre sanglante en Ukraine ?
Depuis plusieurs mois, l’ONG alerte sur des arrivages en France de cargaisons nucléaires en provenance de Russie : le 24 août, des conteneurs d’uranium enrichi ; mi-septembre, une nouvelle livraison ; et le 28 septembre, l’envoi vers la Russie d’uranium retraité, selon l’ONG écologiste.
https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/291122/une-livraison-d-uranium-russe-reperee-dunkerque-malgre-la-guerre-en-ukraine
[Investigation] Comment Framatome continue à coopérer avec une entreprise d’État russe criminelle
Publié le 18 juillet 2023
Les éboueurs et conducteurs peuvent aujourd’hui partir en retraite à 57 ans sans bonification, et les égoutiers à 52 ans, du fait de la pénibilité de leur travail. Avec le recul de l’âge de départ, ils auraient aussi à rester en poste deux ans de plus, selon la CGT- FTDNEEA. L’espérance de vie des personnels de la direction de la propreté et de l’eau est inférieure « de 12 à 17 ans au reste de la population », selon le syndicat. La surmortalité des égoutiers est « particulièrement importante », selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles).
Quant aux éboueurs et conducteurs : « On respire les vapeurs dans les camions, tout ce qui sort des cheminées là [celles de l’incinérateur – ndrl], on respire tout ça. Et même de la radioactivité. Des fois, ça bloque le camion à l’entrée. » De Didier, Karim, Fabrice et Icham, aucun n’a vu de médecin du travail depuis quatre ou cinq ans, affirment-ils.
(...) Depuis le matin, un autre sujet tourne sur les chaînes d’info : les Jeux olympiques de 2024. À cinq cents jours de l’événement, le comité d’organisation dévoile ses derniers partenaires financiers. Le budget est monté à 8,8 milliards d’euros. « 9 milliards d’euros, pour quelques semaines ? Alors qu’il ne manque pas grand-chose dans la caisse des retraites. Les JO, c’est de l’amusement. Nous, on a travaillé toute notre vie. »
https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/140323/greve-des-eboueurs-est-du-mobilier-urbain-pour-les-gens
Les Echos du 16 mars 2023. Art1. A Paris, la grève des éboueurs devient un enjeu politique. Art2: De Ville Lumière à "ville poubelle", se désole la presse internationale.
https://blogs.mediapart.fr/besot/blog/150323/eboueurs-en-greve
5 septembre 2016
nassés dans la chaleur pendant plus d'une heure, je me mets à scander avec eux le fameux slogan, "Tout le monde déteste la police !". Est-ce pour cette raison qu'un ou des policiers ont visé mes yeux deux fois et l'objectif de ma caméra une fois avec leur spray lacrymogène hautement toxique et ce en toute illégalité ?
(...) On peut être totalement sûr que dans les rares cas où la police arrête un fraudeur fiscal des beaux quartiers, elle ne le plaque pas à terre etc.
https://blogs.mediapart.fr/beatrice-turpin/blog/050916/pourquoi-tout-le-monde-deteste-la-police
8 février 2017
Pour un policier, introduire une matraque dans l’anus de Théo, à l’abri de ses propres caméras de surveillance, celles censées prévenir le crime et la débauche du populaire, ça n’est rien de moins que poursuivre avec méthode et un brin d’acharnement ce que sa propre institution inflige aux populations dominées et racisées des quartiers populaires.
(...) Et, puisqu’on parle de kilomètre, il en faudra combien, des kilomètres de matraque dans le cul des jeunes des quartiers pour qu’enfin, on se décide à hurler en cœur, tout le monde déteste la police ?
https://blogs.mediapart.fr/mangez-chaud/blog/080217/tout-le-monde-deteste-les-matraques-de-la-police
11 mars 2019
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/110319/oui-tout-le-monde-deteste-la-police
2020
https://www.mediapart.fr/journal/france/050720/le-comite-adama-heritier-de-50-ans-de-combats-invisibilises
D’Adama Traoré à Nahel : la marche contre les violences policières brave les interdits
décembre 2020
Pourquoi tant de monde déteste la police ? -vidéo Le Média
Avec Loris Guémart, journaliste à Arrêt sur Images, qui a travaillé sur l’IGPN, les syndicats policiers et les rapports compliqués entre les médias et la police, et Yves Levano, avocat pénaliste, bon connaisseur du sujet, qui fait partie du collectif “Black Robes”.
A 16min dans une démocratie la Justice devrait contrôler la police. Or, le Parquet n'en a pas les moyens.
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/031220/pourquoi-tant-de-monde-deteste-la-police-video-le-media
En dépit de l’interdiction préfectorale, le comité Vérité et justice pour Adama a défilé à Paris contre les violences policières et le racisme. Dans le contexte de révolte des quartiers populaires après la mort de Nahel, la mobilisation pacifique, soutenue par la gauche sociale et politique, a donné lieu à l'interpellation violente d’un frère Traoré par la police
(...) La plus jeune répète ce que toutes les personnes racisées nous indiquent lors de cette marche : ça aurait pu être son frère. « Et quand on se révolte, nous, on nous réprime encore plus durement, s’inquiète Tasnim. Quand les habitants des quartiers populaires se mobilisent, c’est des émeutes. Quand ce sont des blancs, ce sont des manifestations engagées. J’ai pas l’impression d’être particulièrement agressive ou animale. »
(...) La voix de Tasnim se hisse au-dessus des mégaphones pour expliquer qu’elle n’a pas eu peur d’amener sa petite sœur dans une manifestation interdite par la préfecture : « On risque de se faire violenter et arrêter, mais, de toute façon, en tant que racisés, on risque tout cela tout le temps, manifs ou pas. Alors, les interdictions, on s’en fout. »
https://www.mediapart.fr/journal/france/080723/d-adama-traore-nahel-la-marche-contre-les-violences-policieres-brave-les-interdits
Juillet 2020. « Tout le monde déteste la police. » Courant dans les manifestations françaises, ce slogan exprime une exaspération qui n’est plus cantonnée aux groupes les plus militants. Trop souvent requises pour réprimer des mouvements sociaux, avec une brutalité remarquée, les forces de l’ordre ont vu leur mission se confondre avec celle d’une garde prétorienne du pouvoir. Leur popularité n’y a pas résisté.
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/07/BONELLI/61976#tout-en-haut
Communiqué LDHLe Comité Adama victime d’une violation manifeste de sa liberté d’expression
Depuis 7 ans, la marche annuelle du Comité Vérité et justice pour Adama, rendez-vous commémoratif et pacifique, se tient en l’absence de tout débordement.
Le préfet du Val d’Oise puis le préfet de police de Paris interdisent celles prévues ce jour.
Ces arrêtés d’interdiction sont motivés par une supposée menace de trouble à l’ordre public – alors que ces décisions liberticides en créent les conditions.
Le manque de forces de l’ordre disponibles est aussi allégué, alors que ces dernières sont déployées en nombre sur le territoire français – seront-elles absentes sur les lieux de rassemblements interdits ?
Avec le Comité Adama, ce sont toutes les associations qui ont appelé à marcher, dont la LDH (Ligue des droits de l’Homme), qui se voient dénier le droit de manifester leur soutien.
Dans la situation présente, refuser une expression politique à la demande de justice face aux violences policières, à la demande de justice sociale est sans issue !
Nous continuerons à nous mobiliser pour les libertés d’expression et de manifestation, que les autorités ont le devoir de garantir !
Paris, le 8 juillet 2023
https://www.ldh-france.org/le-comite-adama-victime-dune-violation-manifeste-de-sa-liberte-dexpression/
https://www.ldh-france.org/defendre-vos-droits/vos-droits/en-manifestation/
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/le-mythe-de-l-entrepreneur-une-contre-histoire-d-apple-avec-anthony-galluzzo-7181340
https://www.mediapart.fr/journal/international/060823/beaucoup-en-france-semblent-ne-pas-mesurer-ce-qu-ete-la-colonisation-au-niger?
Condamné à un stage de citoyenneté à 77 ans pour une banderole anti-Macron
Claude, un retraité de 77 ans habitant de Saint-Agnan-de-Cernières (Eure), a été condamné à suivre un stage de citoyenneté pour avoir affiché devant sa maison une banderole flanquée d’un « Macron, on t’emmerde ». Le délit d’offense au chef de l’État a pourtant été supprimé du droit pénal français en 2013, suite à une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme. Heureusement, pour le parti présidentiel, il reste celui « d’outrage à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique ».
L’homme avait installé deux banderoles, celle-ci en réponse à la sortie d’Emmanuel Macron (« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder ») en janvier 2022, ainsi qu’une autre contre les éoliennes. Toutes deux ont été retirées et saisies.
https://www.politis.fr/articles/2023/05/condamne-a-un-stage-de-citoyennete-a-77-ans-pour-une-banderole-anti-macron/
ITW Les Echos 2023 de Yves Vilaginès. "On a héroïsé des entrepreneurs comme Steve Jobs".
Retraite. "c'est aussi une question sociale". "La modicité des revenus retient de faire grève. Commentaire dans Ouest-France Caen-Ouistreham du 3 août 2023. Idée de J-D Gauthier (Ille-et-Vilaine).
Le microparti de Bruno Le Maire fait l’objet d’une enquête judiciaire
Selon nos informations, le parquet de Paris, alerté par la Commission nationale des comptes de campagne, s’intéresse au microparti de Bruno Le Maire. En cause : des dettes non payées à des prestataires, qui pourraient de fait être assimilées à des dons illégaux. Un rien problématique pour un ministre de l’économie et des finances.
https://www.mediapart.fr/journal/france/110623/le-microparti-de-bruno-le-maire-fait-l-objet-d-une-enquete-judiciaire
Bruno Le Maire, héraut d’un système en faillite
Le ministre de l’économie a jugé lundi que « l’argent gratuit, c’est fini ! ». Au moment où la réforme des retraites ne vise qu’à financer de nouvelles baisses d’impôts et où le système financier ne tient que grâce au soutien public, il prouve encore une fois son décalage avec la réalité.
Car, prétend-il, lui aussi connaît les « petites gens » et, d’ailleurs, « c’est pour eux » qu’il défend une réforme des retraites qui va les faire travailler davantage et les soumettre encore plus à la pression du monde du travail.
(...) Il faut, reconnaissons-le, une bonne dose de culot pour lancer une telle proclamation lorsque l’on mène le pays au bord de l’abîme pour financer une nouvelle baisse d’impôts de production sans aucune contrepartie.
(...) Car Bruno Le Maire, qui sait se montrer si dur avec les chômeurs ou les grévistes, n’a jamais demandé aucune contrepartie aux entreprises. Depuis six ans, il se contente de lancer des appels à réduire les dividendes, à reverser une partie des profits, à investir dans l’industrie. En vain, bien sûr, tant ces appels à la bonne volonté sont aussi gratuits que l’argent qu’il distribue au capital.
https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/210323/bruno-le-maire-heraut-d-un-systeme-en-faillite
La Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine s’oppose au projet d’usine Bridor à Liffré
La Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine conteste la décision du conseil municipal de Liffré du 30 septembre dernier. Cette décision valide la modification du PLU, permettant à l’entreprise Bridor d’installer une usine de fabrication de viennoiseries destinées à l’export.
La Confédération paysanne 35 s’y était opposé pendant l’enquête publique, notamment pour protéger le foncier et favoriser l’installation d’agriculteurs sur ces terres.
https://www.paysan-breton.fr/2021/12/la-confederation-paysanne-dille-et-vilaine-soppose-au-projet-dusine-bridor-a-liffre/
Détruire des écosystèmes et modifier des sols pour construire la plus grande usine de viennoiseries surgelées au monde, qui produirait 650 tonnes de viennoiseries et panification par jour à destination de l’Asie et de l’Amérique du Sud, soit 120 semi-remorques par jour.
Le collectif CoLERE
https://actu.fr/bretagne/liffre_35152/a-liffre-une-nouvelle-marche-contre-la-construction-de-lusine-bridor_54048727.html
Pourquoi Bridor ne s'installera jamais à Liffré
Quelques jours après l'annonce de l'abandon du projet de construction d'une usine à Liffré, Bridor a adressé un courrier à la Ville demandant le retrait du permis de construire.
https://actu.fr/bretagne/liffre_35152/pourquoi-bridor-ne-sinstallera-jamais-a-liffre_59687930.html
Les Echos du 30 mars 2023. Sécheresse : Macron va enfin dévoiler le "plan eau" de l'exécutif.
Évoquant une pluviométrie en berne, la préfecture du Puy-de-Dôme a instauré pour deux mois des limitations à l’usage de l’eau potable par les habitants dans une trentaine de communes proches des puits du géant de l’eau en bouteille, pas vraiment concerné par ces mesures. La société civile dénonce la captation d’une ressource autrefois abondante par l’industriel au détriment des citoyens.
(...) « Les gens ici ne parleront pas. La ville a pas mal d’argent grâce à l’usine et une bonne partie des habitants y travaillent », résume Brigitte, une artiste travaillant l’émail sur roche volcanique. La SEV emploie quelque 850 salarié·es. Seule Nathalie, rencontrée dans le centre du bourg, où elle vit avec sa fille, admet être « choquée par le problème de la répartition de l’eau ».
https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/140523/volvic-des-restrictions-la-consommation-d-eau-reveillent-les-polemiques-sur-danone
Selon le HCDH, on estime à un milliard le nombre de personnes handicapées dans le monde, soit environ 15% de la population mondiale.
https://news.un.org/fr/story/2023/08/1137627?
Inégalités climatiques : comment les riches accaparent les espaces verts
https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/120823/inegalites-climatiques-comment-les-riches-accaparent-les-espaces-verts
Le nouvel article 435-1 du Code de la sécurité intérieure s’attarde sur plusieurs situations spécifiques. Il prévoit notamment que les policiers, comme les gendarmes, peuvent désormais faire usage de leur arme pour immobiliser des véhicules dont les occupants refusent de s’arrêter et « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui », y compris d’autres usagers de la route.
Sans aller jusqu’à la « présomption de légitime défense » demandée par certains syndicats et l’extrême droite, cette disposition laisse une plus grande latitude aux policiers et gendarmes. Les fonctionnaires doivent analyser très rapidement le comportement du véhicule. Est-ce qu’il fonce sur eux ? S’il arrive à s’enfuir, risque-t-il de mettre en danger d’autres personnes ? Vaut-il mieux l’arrêter ou le laisser partir pour tenter de le retrouver plus tard ? La menace est-elle tangible et objective, ou simplement ressentie dans le feu de l’action ?
À contrepied du discours ambiant, Sebastian Roché estime que les chiffres disponibles ne permettent pas de conclure à l’augmentation drastique des refus d’obtempérer. « Quand vous avez plus de refus d’obtempérer, c’est d’abord parce que vous avez plus de contrôles », rappelle-t-il.
https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/refus-d-obtemperer-l-alarmante-augmentation-des-tirs-policiers-mortels
"Oui c'est une réforme d'assassins" : Le témoignage poignant de Brahim, éboueur dans le privé mai 2023
https://www.lemediatv.fr/emissions/2023/oui-cest-une-reforme-dassassins-le-temoignage-poignant-de-brahim-eboueur-dans-le-prive-rul_xNiMTzq9etsZ1iML_Q