Sigmund Freud a plusieurs facettes : neurologue, psychologue, thérapeute, écrivain. Une facette peu connue du public est son côté superstitieux et, plus précisément, sa croyance en la numérologie.
Rappelons que la numérologie est une soi-disant « science » selon laquelle il existe une relation occulte, divine ou mystique, entre des nombres et des caractéristiques de personnes ou d’événements futurs.
Freud écrit à Jungle 16 avril 1909 :
« J’ai découvert en moi il y a quelques années la conviction que je mourrais entre l’âge de 61 et 62 ans, ce qui m’apparaissait alors encore comme un long délai (aujourd’hui ce ne sont plus que 8 ans). Je suis ensuite allé en Grèce avec mon frère, et cela a été réellement inquiétant de voir le nombre 61 ou 60, combiné avec 1 ou 2, revenir à l’occasion de toutes les appellations de tous les objets numérotés, en particulier des moyens de transport, ce que je notai consciencieusement. D’humeur oppressée, j’espérais reprendre souffle à l’hôtel à Athènes quand on nous donna des chambres au premier étage ; le numéro 62 ne pouvait pas entrer en ligne de compte. Certes, mais je reçus du moins le n° 31 (avec une licence fataliste tout de même la moitié de 61-62), et ce nombre plus jeune et plus agile s’avéra encore plus endurant dans la persécution que le premier. Depuis mon retour jusqu’à des temps tout à fait récents, le 31, au voisinage duquel se trouvait volontiers un 2, m’est resté fidèle. […] Il y a dedans une influence secrète de W. Fliess ; c’est aussi l’année de son attaque que la superstition a pris son essor. Vous trouverez à nouveau confirmée la nature spécifiquement juive de ma mystique. »
Freud, S. & Jung, C. G. (1975) Correspondence (1906-1909). Édité par William Mc Guire. Trad., Gallimard, p. 296s.

Pour en savoir plus sur la numérologie et en rire :
https://www.afis.org/La-numerologie-pourrait-etre-scientifique
Sur les coïncidences et le hasard :
https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/050225/coincidences-et-hasards