de la position des pays du Sud à la dénonciation des turpitudes occidentales de la guerre d’Irak de 2003, en passant par le renversement de Khadafi en Lybie. De la dénonciation de la participation de l’Ukraine à la guerre en Irak, à sa scandaleuse approbation des sanctions américaines contre Cuba à l’ONU. Tout était juste, à l’exception du fait qu’il n’a pas été question de cette guerre en Ukraine ! au cœur de l’Europe ! qui a déjà fait 400 000 victimes dont 100 000 morts ! aucune empathie pour le peuple ukrainien qui venait de subir le matin même une offensive russe particulièrement intense (71 missiles, 7 drones explosifs). Pas un mot de sympathie pour la courageuse confrère journaliste russe Marina Ovsiannikova qui avait dénoncé la guerre à la télé russe et qui venait de faire une conférence de presse à Paris le matin même. Aucune empathie pour les victimes de l’agression de cette fraction de l’oligarchie russe regroupée derrière Poutine. En fait il n’a pas été question de cette guerre, qui passait au fil de la soirée d’agression russe à « guerre occidentale ». A peu de choses près on aurait pu se croire à une manifestation contre l’impérialisme américain où nous étions quelques années auparavant.
Quelques questions de l’auditoire (plein) à la fin, ont permis de révéler un peu mieux la complexité de la situation. Mais pas plus que la situation dramatique générée par cette guerre n’était évoquée, les questions qu’elle soulève non plus. C’est la 2ème lacune de cette rencontre : tous les concepts géopolitiques maniés, états, pays, gouvernements et les rapports entre eux, l’étaient indépendamment de leur nature de classe. A part une vague évocation de « l’opinion publique » à la fin, la position que pourrait avoir les peuples, les travailleurs, n’est pas abordée. Que représente Zelenski et le pouvoir ukrainien ? Faut-il plus d’armes pour l’Ukraine ? Sinon comment agir ? Pourquoi les protestations, mêmes pacifiques, contre cette guerre sont-elles si faibles ? etc. Dans leur façon d’éluder une part importante de la réalité et les spécificités de cette guerre, les discours tenus à la tribune ne peuvent pas être convaincants. Ils ne laissent à une bonne partie des gens choqués à juste titre par cette invasion russe de l’Ukraine que l’alternative de soutenir l’OTAN. J’y reviendrai.
L’ambiguïté d’une telle rencontre est en elle-même une explication du manque de mobilisation contre cette guerre. Comme le constatait une auditrice lors du buffet propice aux discussions qui suivait la rencontre : C’est trop complexe il n’y a pas « d’engouement » à la protestation contre cette guerre.
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