Christian Estrosi vient d’annoncer qu’il a déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse visant Juliette Chesnel-Le Roux, Fabrice Decoupigny et moi-même, suite à notre signalement sur le Nice Climate Summit qui a débouché sur l’ouverture d’une enquête…
Il convient de rappeler que, dans cette affaire, mes collègues et moi-même étions obligés de saisir le procureur de la République. En effet, un élu, même d’opposition, est soumis à l’article 40 du code de procédure pénale qui dispose que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ». Il est donc un peu curieux de reprocher à un élu de faire son devoir !
Il faut également préciser que la plainte pour dénonciation calomnieuse – annoncée avec tambour et trompette par l’avocat du maire de Nice – sera prise en charge dans le cadre de la protection fonctionnelle, c’est-à-dire par les contribuables. Ces derniers ont déjà déboursé des dizaines de milliers d’euros pour payer les plaintes farfelues décidées par Christian Estrosi. Une procédure-bâillon a ainsi visé Séverine Tessier, porte-parole d’Anticor (2013). Plusieurs journalistes ont été ciblés : Loïc Tanant (2016), Élise Lucet (2016), David Thomson (2017), Hélène Constanty (2021), etc. Bien évidemment, les adversaires du maire de Nice n’ont pas été épargnés : Patrick Allemand (2016), Marouane Bouloudhnine (2016), David Nakache (2019), etc. Une plainte a même été déposée contre Louis Vallernaud, le président de la Chambre régionale des comptes PACA (2016) ! Sans surprise, aucune de ces plaintes bidon n’a abouti !
L’heure n’est, semble-t-il, ni à l’apaisement, ni aux économies. Après le dernier conseil métropolitain, le directeur général des services de la ville de Nice a annoncé qu’une plainte pour violation du secret professionnel et vol de documents sera déposée ! Et, suite au dernier conseil municipal de Nice, Fabrice Decoupigny a fait l'objet d'une plainte pour incitation à la haine raciale ; rien que ça !
C'est dans ce contexte que j'accueille, avec beaucoup de sérénité, la procédure-bâillon me visant.
Christian Estrosi est un Vladimir Poutine au petit pied qui cherche à faire taire toute opposition. C’est doublement dommage : pour la liberté d’expression et pour les finances de la ville.
Mise à jour le 24 février 2024 :
Christian Estrosi annonce déposer une plainte en diffamation contre Christelle d'Intorni.