Pour commencer, le lien vers le billet d'Annie :
Mon premier «atelier constituant» citoyen
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Critique à propos du RIC en deux points :
1- Méfiance de principe à l'égard des "appels au peuple" , méfiance nourrie par l'histoire de l'utilisation du référendum... dans une république où les moyens d'information (et donc de fabrication de l'opinion) appartiennent plus que jamais à quelques grandes fortunes et sont en fait des moyens de manipulation massive.
2- Je n'y suis cependant pas opposé, sous réserve de précisions indispensables : modalités de déclenchement, domaines ouverts à son recours, formalisme des questions posées etc etc. Toutes choses qui sont loin de faire l'unanimité au sein de ses partisans... ce qui m'a fait penser que pour la mobilisation des gilets jaunes, avec eux et autour d'eux, le RIC est un piège parmi d'autres. J'en ai fait précédemment un billet.
A propos du tirage au sort, de l'élection au suffrage indirect des sénateurs, de la suppression du sénat, et par généralisation de la démocratie représentative :
1- L'hypothèse du tirage au sort n'est à mon avis qu'une réponse hâtive et brouillonne aux perversions réelles du système représentatif telles que nous pouvons les observer. Il occupe une place symbolique bien trop grande dans l'imaginaire "révolutionnaire" à la mode. Son usage pourrait toutefois trouver une juste place au niveau local.
2- Le principe d'élection au suffrage indirect est mésinterprété par assimilation abusive à notre déplorable tradition sénatoriale nationale. Il faudrait en fait le reconsidérer comme outil naturel d'une république fédérative et fédératrice. (cf, les "cercles concentriques de décision" évoqués par le 3ème groupe de l'atelier constituant et ci-dessous.)
3- La demande de suppression du sénat relève de la même focalisation trompeuse sur le fonctionnement actuel du sénat. J'ai envie pour ma part de considérer plutôt la question à partir du constat du déficit réel de la représentation actuelle des citoyens par l'Assemblée Nationale et le Sénat ; déficit que j'analyse selon une appréhension tripartite de nos identités citoyennes : appartenances (ou affiliations) sociales, territoriales et philosophiques (politiques)... soit une citoyenneté équilibrée comme il se doit sur un trépied🙂. Et l'hypothèse d'une république tri-camériste : CESE, Sénat, Assemblée nationale, avec transformation du CESE doté d'un pouvoir législatif et non plus seulement consultatif. Il faudrait bien sûr assortir cette recomposition d'une répartition des domaines de compétences.
Quant aux modes d'élections... c'est ici que, pour le CESE et le Sénat, le principe de suffrage indirect trouve son application comme outil fédérateur de nos appartenances sociales pour le CESE (via les corps intermédiaires de la société civiles) et territoriales (pour le sénat qui pourrait n'être constitué que de représentants des régions, elles mêmes réunissant les représentant des départements, eux mêmes... etc. jusqu'aux assemblées citoyennes locales, infra-communales ou de quartiers, en tant que de besoin).
Pour l'Assemblée nationale, adoption de la proportionnelle intégrale sur liste nationale, avec donc, suppression des circonscriptions électorales qui redoublent abusivement la mission de représentation des territoire dévolue au Sénat.
Le tout sans préjudice bien entendu de toutes les réformes utiles relatives à la limitation du cumul des mandats et à la prévention des conflits d'intérêts.
Vaste programme...
Et, vient la question de Gilbert2, "...comment se passer de "représentants" , et n'élire que des "exécutants" de lois et règlements fabriqués et rédigés par des agrégation de "groupes horizontaux ?"
Parfaitement méditable 😎
NB : et pour vous délasser je vous propose en complément et à titre récréatif