Pour en arriver là, ce serait bien si la France propageait en Europe l'initiative du Congrès des États-Unis. Ce billet prolonge le billet précédent à propos de la Journée du 8 octobre dont le Congrès des États-Unis a fait une Journée Nationale de l'Hydrogène et des Piles à Combustibles.
Il serait bon que cette journée devienne une Journée Mondiale de l'Hydrogène Renouvelable.
Premièrement, s'agissant d'une solution énergétique qui concerne toute la planète, restreindre cette journée au plan national n'a guère de sens. Au final, ce sont les Nations-Unies qui devraient emboiter le pas pour faire de cette journée du 8 octobre, une Journée Mondiale de l'Hydrogène Renouvelable, afin que toutes les nations soient concernées et impliquées.
Deuxièmement, le mot renouvelable est essentiel, car fabriquer de l'hydrogène à partir du pétrole ou du gaz naturel n'est guère un progrès pour l'environnement. Autrement dit, le titre choisi par le Congrès des États-Unis laisse la porte ouverte à un hydrogène fossile dont la fabrication perpétuerait l'usage du pétrole et du gaz naturel, et donc aussi la pollution et le réchauffement climatique. C'est seulement l'hydrogène renouvelable qu'il s'agit de promouvoir, sinon une Journée de l'Hydrogène serait contre-productive. Même si l'hydrogène énergétique peut être fossile dans un premier temps pour amorcer la pompe des déploiements industriels, il reste que l'objectif doit clairement privilégier la production exclusive d'hydrogène renouvelable que ce soit en matière énergétique ou pour toute autre utilisation.
Troisièmement, le mot renouvelable après hydrogène est même bien plus indispensable que l'expression piles à combustible qui n'est, après tout, qu'une des utilisations possibles de l'hydrogène renouvelable. Même si cette utilisation est innovante et que son spectre d'applications est très large, il reste que
- D'une part, l'hydrogène renouvelable peut être utilisée sans pile à combustible dans de nombreuses applications industrielles. Par exemple, quand l'hydrogène fabriquée par électrolyse à partir de l'électricité éolienne ou photovoltaïque est injectée dans le réseau de gaz naturel, aucune pile à combustible n'est utilisée. Ou encore quand il s'agit de propulser une fusée, il serait essentiel de le faire avec de l'hydrogène renouvelable, mais ce ne sont pas des piles à combustible qui seront suffisantes pour assurer la force de poussée verticale suffisante. De même, s'il s'agit de remplacer le kérosène par de l'hydrogène pour les avions à réaction, les piles à combustible n'interviendront pas.
- D'autre part, il serait aussi judicieux de créer une Journée Mondiale de l'Hydrogène Renouvelable et des Électrolyseurs, car les électrolyseurs sont utilisés pour fabriquer de l'hydrogène renouvelable. Mais, cela n'a guère de sens non plus, quand on sait qu'on peut (et qu'on pourra de plus en plus) fabriquer de l'hydrogène renouvelable sans électrolyseur, par exemple en imitant le processus de la photosynthèse.
Pour l'heure, on peut souhaiter que l'AFHYPAC propose au Sénat de la France que le 8 octobre devienne la Journée Nationale de l'Hydrogène Renouvelable en France.
Il faut se rappeler que cela fait des années que des sénateurs français s'intéressent à l'hydrogène comme source d'énergie et s'efforcent de mettre en place le cadre légal et règlementaire indispensable pour qu'une industrie puisse décoller, notamment en permettant que l'hydrogène soient disponibles dans les stations services.
Une traduction libre du texte du Congrès des États-Unis est fournie en commentaire du billet précédent. Le Sénat de la France pourrait largement s'inspirer de ce texte, mais en l'adaptant à la couleur locale française qui ne manque pas de références. Par exemple,
- Le premier paragraphe du texte du Sénat français pourrait rappeler que c'est le chimiste français Lavoisier qui inventa le mot hydrogène et découvrit qu'il se combine à l'oxygène pour former de l'eau.
- Le deuxième paragraphe pourrait être:
Considérant que le romancier français Jules Verne au XIXe siècle est le premier à avoir exprimé la vision qu'il est possible de séparer l'eau en ses éléments constitutifs pour obtenir l'hydrogène utilisable comme combustible.
(le texte original de Jules Verne est cité dans le premier billet parlant d'hydrogène sur ce blog). - Le texte légal français pourrait souligner la grande expérience française en matière d'hydrogène grâce au géant Air Liquide qui fabrique des tonnes d'hydrogène pour l'industrie depuis bien longtemps et qui s'implique de plus en plus dans son utilisation énergétique.
- Ce texte pourrait aussi souligner que la France commercialise déjà des solutions révolutionnaires de stockage de l'hydrogène sous forme solide, à très haute densité, à basse pression, facile à installer, sans risque d'explosion et en utilisant des matériaux recyclables.
P.S.1. La présente proposition vient d'être transmise par courriel à Monsieur Mauberger, Président de l’AFHYPAC.
P.S.2. Qui suis-je, en tant que belge, pour proposer une initiative qui implique le Sénat de la France ? C'est vrai ! Mais, après tout, a) je travaille en France depuis près de 20 ans, b) la Belgique n'a pas l'envergure pour servir d'exemple en la matière, c) je suis fier d'appartenir à la culture d'expression française et d) je suis un européen convaincu de l'importance des (inter)actions internationales.