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Billet de blog 22 mars 2019

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Quand l'argent du Qatar "arrose" la Ville de Paris

Ce 21 mars 2019, Anne Hidalgo inaugurait les six nouvelles fontaines du Rond-Point des Champs-Elysées. 6,3 millions d’euros, financés à plus de 60 % par l’émirat du Qatar.

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Illustration 1
21 mars 2019, tweet d'Anne Hidalgo

Reproduit avec l'aimable autorisation du Cours des choses (www.lecoursdeschoses.net), augmenté d'un ajout inédit.

L’eau, c’est la vie. Une ville, ou un village, sans fontaines, c’est comme une forêt sans arbres. Voilà qui ne coule pas toujours de source. A Paris, selon une enquête de la Tribune de l’art menée par Didier Rykner en août 2017, plus de la moitié des fontaines publiques (55,8%) ne fonctionnent pas. Pour contrarier cet abandon patrimonial, selon l’auteur de cette étude fort documentée, « il ne saurait en effet être question de restaurer ponctuellement telle ou telle fontaine, de manière parcimonieuse. Il faut bien au contraire faire un état des lieux complet, décider des urgences et planifier la restauration dans le temps de toutes les fontaines, sur une dizaine d’années. (…) Pour entretenir ces fontaines, il faut aussi un personnel spécialisé qui leur soit spécialement dédiés. Or la Ville de Paris n’a plus de fontainiers et sous-traite l’entretien des fontaines ornementales à une société privée. » 

Autant pisser dans un violon. La Ville de Paris a d’autres projets en tête. Par exemple, redonner du lustre à quelques-unes seulement de ces fontaines, de préférence dans l’un de ces lieux emblématiques dont raffole le tourisme chic. Au hasard : les Champs-Elysées. C’est donc  entre la Place de la Concorde et l’Arc de Triomphe, au rond-point de « la plus belle avenue du monde » (ça se discute, personnellement je préfère les Ramblas barcelonaises) qu’Anne Hidaglo inaugurait en grande pompe, ce 21 mars 2019 six nouvelles fontaines lumineuses en cristal et bronze de 13 mètres de haut, en remplacement des anciennes fontaines initialement conçues par l’architecte Jean-Charles Adolphe Alphand, qui ne fonctionnaient plus depuis 20 ans. Tout ça pour, parait-il, « retrouver l’harmonie de la symétrie perdue. »

3060 pièces de cristal facettées signées de la maison Swarovski

Conçues par le duo de designers Erwan et Ronan Bouroullec, ces six fontaines devraient en jeter plein la vue au passant esbaudi. « L’ensemble tourne lentement sur lui-même et brille de mille feux tel un lustre s’adaptant à l’atmosphère de la place de jour comme de nuit », s’enflamme le communiqué de presse de la Ville de Paris, et le magazine Vogue surenchérit : « Le résultat est spectaculaire ! 3060 pièces de cristal facettées signées de la maison Swarovski, réalisées avec 2.7 tonnes de matière première dessinent les contours de ces nouvelles installations dont chaque structure repose sur un mat de 13 mètres de haut façonné dans du bronze, où pleuvent pas moins de 258 pièces de cristal, telles des perles. Clou du spectacle, à la nuit tombée, ces incroyables installations s’illuminent grâce aux quelques 60 mètres de LED, qui offrent une nouvelle vision de ces œuvres. Une certaine magie s’opère quand ces dernières se mettent simultanément en mouvement. Un mouvement lent, venant défier le rythme infernal du trafic du rond-point qu’elles entourent, qui accompagne le flux de l’eau qui s’échappe de chacune des branches des structures. Un contraste se joue aussi entre la légèreté visuelle des structures et la ténacité des matériaux dont le cristal, créé spécialement pour le projet, a fait l’objet d’un brevet. » Etc, etc.

Sauf que. Sur les réseaux sociaux, des commentaires plutôt acerbes sont venus accompagner la diffusion des premières images. Des goûts et des couleurs, dira-t-on. Christophe Girard, l’adjoint à la culture de la Ville de Paris (et ex-directeur de la stratégie du groupe LVMH), pour qui rien ne saurait être trop beau, s’érige en chevalier de la vertu offensée. Il a d’avance balayé les critiques lors d’une conférence de presse organisée le 12 mars dernier à l’Hôtel Marcel Dassault : « Il n’y a rien de plus facile que d’attaquer l’art dans l’espace public. (…) Les critiques sont bonnes-t-à entendre (sic) mais l’art dans l’espace public est vital pour une capitale comme Paris. »

Et comme il s’agit d’art, pas question de lésiner sur la dépense. Coût de ces mirobolantes fontaines : 6,3 millions d’euros. Sans doute échaudé par la polémique suscitée par l’installation Cœur de Paris de Joana Vasconcelos à la Porte de Clignancourt (650.000 €), Christophe Girard et la Ville de Paris ont là aussi pris les devants : ce projet est « entièrement financé par des mécènes privés » et ne coûte donc pas un fifrelin au contribuable parisien. Une jolie fable que tous les médias, sans exception, reprennent la bouche en cœur (qu’il semble lointain, le temps où les journalistes faisaient leur travail et évitaient de prendre pour argent comptant le moindre communiqué de presse). 

Un "mécène" à 4 millions d'euros : le Fonds souverain du Qatar

Acte 1. Se demander par exemple, pourquoi, en trois ans, la facture a grimpé de 2 millions d’euros. En effet, lorsque le projet a été annoncé, en mai 2016, il était fait état, comme le relatait alors Le Parisien, d’un montant de 4,2 millions d’euros, qui devaient, toujours selon le même article, être « financés à hauteur de 3,9 M€ par le Fonds pour Paris (fonds de dotation créé par Anne Hidalgo pour collecter l’argent des mécènes souhaitant financer des projets culturels ou philanthropiques dans la capitale) et de 200 000 € par Eau de Paris, le reste étant à la charge de la Ville. » Dans le cas du Théâtre de la Ville, dont la réouverture a été reportée de 2018 à 2021, le budget de rénovation est bien passé de 26 M€ (annoncés en 2016) à plus de 32 M€ aujourd’hui, sans que personne ne trouve à y redire. « J’assume », a simplement déclaré Christophe Girard en guise d’explication.

Acte 2. L’argument selon lequel la rénovation de ces six fontaines serait entièrement financée par du mécénat privé, est suspect. Car ces 6,3 millions d’euros n’incluent vraisemblablement pas  la totalité des travaux d’aménagement.  Car comme l’indiquait une étude préalable réalisée par l’atelier d’architecture d’Agostino en avril 2010 pour le compte de la Direction du Patrimoine et de l’Architecture de la Ville de Paris, la restauration préalable des bassins et des jets d’eau était estimée à plus de 3 millions d’euros TTC.

Acte 3.. Enfin, de quel mécénat parle-t-on ? Les fontaines du Rond-Point des Champs Elysées sont le premier projet soutenu par le Fonds pour Paris, structure de droit privé créée en mai 2015 à la demande d’Anne Hidalgo : « Conformément aux engagements pris dans le programme de mandature, je souhaite développer les modes de financement innovants en faisant notamment appel au mécénat. Jusqu’à ce jour, la Ville de Paris le faisait ponctuellement et directement par ses services », expliquait alors la maire de Paris, dans l’exposé des motifs de la délibération soumise aux conseillers de Paris. Ce fonds devait être administré par un conseil d’administration de sept personnes : trois représentants de la Ville désignés par le Conseil de Paris, et quatre personnalités qualifiées (dont le président), désignées par la maire de Paris. A l’arrivée, ce sont quinze membres qui forment le Conseil d’administration du Fonds pour Paris, présidé par Rémi Gaston-Dreyfus, PDG de la Foncière d’Investissements GDG (spécialisée dans la rénovation et la restructuration d’actifs immobiliers), membre du conseil d’administration de Christie’s Paris. 

Aux côtés des quatre représentants de la Ville de Paris, siègent là Jean-Jacques Aillagon (conseiller de François Pinault dans ses activités artistiques et culturelles), Nathalie Bellon-Szabo (Directrice Générale de SODEXO Sports et Loisirs Monde, pôle qui regroupe le LIDO, les restaurants de la Tour Eiffel, Lenôtre, les bateaux parisiens, Yachts de Paris), Laurent Dassault (Directeur général délégué du Groupe Industriel Marcel Dassault, administrateur d’Artcurial SA et Président de Château Dassault), Dominique Hazan (Directrice Générale de la société Apostrophe / Georges Rech), Guillaume Houzé (Président de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette), Philippe Journo (PDG et fondateur de la Compagnie de Phalsbourg), Anne Méaux (Présidente et fondatrice d’Image 7, société de conseil en communication auprès des entreprises du CAC 40), Eric Molinié (Secrétaire général de Dalkia, entreprise du groupe EDF), et Franklin Servan Schreiber (Consultant, entrepreneur. Ancien Directeur de la communication et des nouveaux médias du CIO). Comme on le voit, une jolie brochette de personnalités hautement qualifiées, choisis avec grand soin par Anne Hidalgo, et pour qui la « levée de fonds » doit s’apparente à un jeu d’enfants.

Jusque là, rien à redire : business (culturel) as usual. Les mécènes séduits par ce Fonds pour Paris se comptent pourtant sur les doigts d’une main et demie. Et surprise, les mécènes sont ceux-là mêmes qui siègent au conseil d’administration. En 2015, l’état des dotations fait ainsi apparaître les noms de Philippe Journo (100.000 €), Patrick Hazan (50.000 €), ainsi que les entreprises Dalkia (250.000 €), la Financière Pinault (200.000 €) et le Comité Champs Elysées (50.000 €), qui regroupe une grande partie des commerces de l’avenue, présidé par Jean-Noël Reinhardt (ex P-D.G de Virgin), qui a décidé voici quelques mois de se lancer dans le business des contrats de licence. Moyennant finances, les fabricants peuvent, désormais, apposer les noms et logos « Avenue des Champs-Élysées » : « « Nous souhaitions positionner les Champs-Élysées comme une marque et générer des revenus pour pouvoir organiser des événements populaires, de qualité et gratuit », expliquait M. Reinhardt en juin 2018 au Parisien.

En 2017, surprise, un nouveau « mécène privé » fait son apparition dans le petit lot des donateurs privés. Pour la modique somme de 4 millions d’euros, voici arriver, sans tambour ni trompettes, le Fonds souverain du Qatar (Qatar Investment Authority), fonds d’investissement souverain de l’émirat du Qatar, présidé par Ahmad Mohammed Al-Sayed, qui possède déjà à Paris, l’hôtel Lambert, l’hôtel Kinski, l’hôtel Landolfo-Carcano, l’hôtel d’Évreux, le Majestic, l’hôtel Gray d’Albion, l’hôtel de Coislin, les immeubles du Virgin Megastore (le 5 juin 2012), de HSBC et du Lido (décembre 2012) sur les Champs-Élysées, le Royal Monceau et le Peninsula.. 

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Les documents comptables du Fonds pour Paris, que nous avons pu consulter, attestent sans équivoque que cette généreuse donation qatarie, bénie d’Allah, est intégralement affectée aux fontaines du rond-point des Champs-Elysées. En d’autres termes, le Qatar « arrose » donc généreusement la Ville de Paris. Concernant un Etat fortement suspecter de financer des activités de terrorisme, un principe de précaution n’aurait-il pas dû s’exercer ? De toute façon, les élus du Conseil de Paris n’auront pas même voix au chapitre puisque cette transaction passe par le Fonds pour Paris, structure de droit privé ?

Quelle contrepartie peut donc attendre le Qatar d’un tel « investissement » ? On suppose que ce fonds souverain n’est pas imposable en France et n’est donc pas concerné par la défiscalisation de son généreux mécénat (contrairement à Dassault, Dalkia et autre Financière Pinault). Alors, quoi ? Trafic d’influence ?

« Un accès privilégié à tous les lieux de prestige de la ville de Paris »

On n’a rien sans rien. A ses mécènes providentiels (bien que déjà introduits au Conseil d’administration), le Fonds pour Paris propose d’étonnantes contreparties : ainsi, la possibilité d’organiser des événements privés dans des lieux célèbres tels que l’Hôtel de Lauzun, les prestigieux salons de l’Hôtel de Ville, l’Orangerie du Parc Bagatelle… », et d’avoir « un accès privilégié à tous les lieux de prestige de la ville de Paris »… 

Illustration 3
A destination des mécènes, sur le site internet du Fonds pour Paris

Ce qui (élémentaire, mon cher Watson) pose un problème de droit administratif. Comment une structure de droit privé (le Fonds pour Paris) peut-elle consentir à ses donateurs un accès à certains lieux parmi les plus emblématiques de l’espace public de la Ville de Paris, sur lesquels elle n’a théoriquement aucun pouvoir ? Les différents juristes consultés ce matin par le Cours des choses ont tous répondu, en substance : mystère et boule de gomme.

Le Fonds pour Paris, de son côté, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : après les fontaines des Champs-Elysées, cap est mis sur l’implantation du Bouquet of Tulips, œuvre du génialissime Jeff Koons, « offerte » à la Ville de Paris par l’ex-courtier de Wall Street (coût du projet : 3 millions d’euros), puis « l’éclairage artistique » de l’Arc de Triomphe (qui ne demandait que ça), confié à Olafur Eliasson, encore un artiste de la « galaxie Bernard Arnault », dont Christophe Girard a été le directeur de stratégie, et pour qui il continue sans doute vraisemblablement de travailler via sa société Shortlist Consultant (qui a oublié » de déposer ses comptes au Greffe du Tribunal de commerce). Mais il n’en est pas à un conflit d’intérêts près. https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-adolphe/blog/220119/paris-la-culture-parade-en-classe-affaires.

Au Cours des choses, on se tâte… Lancerait-on un appel à dons (non défiscalisables) pour offrir à Anne Hidalgo et Christophe Girard une cure thermale à Doha ?

21/03/2019, #enqueteCoursdeschoses

Pour soutenir le lancement du Cours des choses, nouveau média transversatile :

https://lecoursdeschoses.net/2019/02/20/souscription/

POST SCRIPTUM (22/03/2019)

Christophe Girard, ex-directeur de la stratégie du groupe LVMH (Bernard Arnault), est présentement Maire adjoint de Paris pour la culture, Conseiller de Paris du 4e, Président du Centquatre (où il programme les spectacles de son mari, par ailleurs produits par la direction du Monfort qu’il a nommée), également gérant de la SAS Shortlist consultant (où il se rémunère pour une « activité de conseil audiovisuel, marketing, production, luxe »).

Vive le cumul des mandats (et des rémunérations) ! J’avais en outre oublié de mentionner, dans mon article de blog Mediapart « A Paris, la culture parade en classe affaires » (https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-adolphe/blog/220119/paris-la-culture-parade-en-classe-affaires), qu’il a été nommé par Anne Hidalgo, en octobre 2017, directeur des ressources humaines de la Ville de Paris (« Anne Hidalgo m’a dit : tu es un très bon DRH. En voyant ses yeux scintiller, j’ai compris qu’on allait se reparler » : http://www.leparisien.fr/paris-75005/christophe-girard-nouveau-drh-de-luxe-d-hidalgo-11-10-2017-7324551.php).

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Christophe Girard, ex-maire du IVe, dans son bureau de la mairie. Photo Christine Henry

Dans l’un de ses derniers tweets dans un tweet partagé avec Dassault Systèmes France, Lafayette Anticipations et l’ambassade du Qatar en France, le maire adjoint de Paris à la Culture se réjouit, comme il se doit, de l’inauguration des six nouvelles fontaines monumentales installées au rond-point des Champs-Elysées. « Après leur saccage en 98, Anne Hidalgo a souhaité réparer cet outrage ». Saccage et outrage ; pour la rime, c’est nickel. Mais une information a dû nous échapper. De quel « saccage », survenu en 1998, parle donc Christophe Girard ? Je n’ai trouvé trace d’aucun acte de vandalisme à cette date. Il semble que la cessation d’activité des anciennes fontaines des Champs-Elysées, voilà près de 20 ans, doive surtout à l’outrage du temps et à l’absence d’entretien, mal endémique dont souffrent aujourd’hui encore plus de la moitié des fontaines publiques (cf. « Paris de fontaine en fontaine », de Jacques Barozzi, éd. Parigramme) ; l’entretien des fontaines ornementales ayant par ailleurs été concédé par la Ville de Paris à deux prestataires privés, Veolia pour la rive droite, Satelec pour la rive gauche.

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Dans un tweet, Anne Hidalgo a pour sa part tenu à remercier « les mécènes privés qui ont pris en charge l’intégralité du financement de ces nouvelles fontaines ». Ils ne sont pas si nombreux que cela. Anne Hidalgo aurait pu dire : « Je veux remercier Dassault et le Qatar qui ont pris en charge... », cela n’aurait pas exagérément rallongé son discours.

Et les médias dans tout cela ? Rapide petite revue de presse ce matin du 22 mars.

Rien à signaler. Le plan com’ de la Ville de Paris a fonctionné à merveille. « Qu’elles sont jolies mes fontaines et qu’en plus elles ne t’ont rient coûté, gentil petit contribuable ».

Quant à la colle posée par le Cours des choses (Comment une structure de droit privé (le Fonds pour Paris) peut-elle consentir à ses donateurs un accès à certains lieux parmi les plus emblématiques de l’espace public de la Ville de Paris, sur lesquels elle n’a théoriquement aucun pouvoir ?), aucune réponse à ce jour.

A l’ambassade du Qatar, on en rigole encore. Son Eminence Sheikh Ali bin Jassim bin Thani bin Jassim Al Thani, nommé en octobre dernier ambassadeur du Qatar en France, s’active beaucoup. Après avoir rencontré, début mars, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, puis Olivier Decottignies, conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient auprès du ministre français des Affaires étrangères du ministre des Affaires étrangères, il vient de rencontrer successivement Emmanuel Lenain,  conseiller diplomatique du Premier ministre, et hier soir,  « son Eminence » Lucie Miniesa, directrice de cabinet du ministre de la Culture. Eminemment !

Illustration 6

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