En cette période, être technicien, être cadre, être ingénieur dans l'industrie est l’équivalent du « plouc » d’autrefois. "Ah! Tu fais des essoreuses ! Intéressant ! Dis-moi !
Tes actions Natixis, tu en avais combien ? Pourquoi ne fais-tu pas consultant, expert financier, simple manager, conducteur de transformation managériale ou encore auditeur-consultant ?"
Je suis tombé sur le débat entre Bernard Maris et Dominique Seux (les Echos) sur France-Inter. Relancer l’économie, vaste sujet ! Les arguments étaient justes. La France depuis 30 ans, depuis les années 80 – sous la Gauche -, a privilégié le tertiaire, les services.
Alors, tous se sont engouffrés dans les grandes écoles de commerce, de droit, de journalisme, de sciences politiques, tout sauf les écoles pour l’industrie.
« Vous sortez de sciences-po ? », « Vous sortez d’HEC ?! » Yesss, mes hommages ! « Vous sortez de l’ESSEC ?! » Waouh, encore mes hommages ! « Vous êtes avocat ?! » J’aurai besoin de vous !
Hélas, le gros problème, que personne ne soulève, est que l’état d’esprit de ces super-élites a perverti, doucement mais sûrement, l’industrie pour en arriver à une situation irréversible – la soviétisation de la France – avec son goût immodéré des diplômes et de la réussite "Jet-set" de la "Nomenklatura".
Comme le dit Emmanuel todd - "Après la démocratie" - , par rapport à nous, les allemands ont gardé une mentalité collective et familiale. Alors refaire des mentalités, de vrais entrepreneurs, de vrais créateurs, de vrais épanouissements, demandent beaucoup de temps, énormément de temps. Cela demande d'autres prof. , une autre mentalité d'enseignement, bref les bases sont mauvaises. Les 5 ans de redressement de notre président, me font sourire. N'est-il pas l'exemple même de cet état d'esprit. Allez ! J'en fais une pour me soulager : la France retrouvera sa quatrième place mondiale dans 5 ans ! voilà une promesse pour les gogos !
Se souvenant des temps anciens, les salariés, les techniciens, les cadres sont littéralement écœurés. Et encore le mot écœuré est bien faible !
Comme il faut bien survivre, les gens vont au travail comme s’ils allaient dans des camps de travail obligatoire pensant déjà à la bureaucratie de la journée, au coup tordu pour plumer le pigeon, à l’indigestion de nombreux et obligatoires camemberts de statistiques.
Ils n'y croient plus; "Cause toujours tu m'intéresses !" , on est bien loin de l'esprit collectif des petites entreprises qu’il nous faudrait absolument pour reconquérir du vrai commerce extérieur - pas du virtuel financier !