Les « maîtres du Monde » – du Meilleur des Mondes pour eux -, les dirigeants du monde occidental, les décideurs majeurs, les créateurs « de pseudo-richesses » que l’on retrouve dans tous les cercles fermés, plus ou moins secrets comme Davos ou le Siècle ou encore Bilderberg, sont friands d’exposés, de rapports d’experts afin d’agir pour écarter les menaces sur leurs privilèges et d’essayer de se rassurer pour mieux dormir avec leur système néolibéral.
Il y a plus de dix ans, dans son premier livre « Le rapport Lugano »(1) , Susan George, militante convaincue contre les effets destructeurs de la mondialisation néolibérale, faisait déjà frémir bien mieux que moi qui écris depuis 20 ans des billets vite faits. Dans son ouvrage, comme dans mes écrits, il était déjà question d’usurpations, d’escroqueries, de tricheries « à la Lance Armstrong », de manipulations, de conditionnements, de managements débiles informatisés, de stalinisation d’esprits, d’élimination des êtres humains, de manants bons pour des boucheries, de coups de pieds dans les fourmilières humaines, de « stratégie du choc », de catastrophes propices, de guerres contre-feux, pour ancrer davantage leur système qui le vaut bien !
Dites moi si le pape, un dirigeant parmi d’autres qui interdit la capote contre le SIDA, croit une seule seconde au message du Christ « va, vends tout…et suis-moi »? Vraiment ?
Pauvre Pape, St Pierre risque d’être fou de rage !
Dites moi si l’Union Européenne qui impose des diktats mortels de l’Afrique à ses propres nations, mérite vraiment le prix Nobel de la Paix 2012 ? On ne doit pas compter les morts de la même façon.
Pauvre Union Européenne, les peuples risquent d’être fous de rage !
Susan George vient de récidiver cette année avec le décapant « Cette fois, en finir avec la démocratie. Le rapport Lugano II »(2) qui revient sur le premier rapport en le complétant par six développements imprévus depuis la « crise » de 2008.
- aucune réglementation n’a été élaborée, aucun New-Deal en vue.
- Les banques sortent renforcées : profits, bonus, gouvernance d’Etats, d’institutions.
- Avec le « Flash Trading », les flux financiers ont encore augmentés.
- Les paradis fiscaux sont toujours là, les nations porte-chrysanthèmes sont des enfers.
- L’écart de richesse s’est encore accru. 1100 dirigeants possèdent chacun 4 500 milliards $.
- Les coupables sont récompensés et les victimes sont punies.
Pour des « maîtres du Monde », son livre commence gentiment sur un constat réaliste. On croirait du « Attali » qui aurait pu être un expert de Lugano I. Mais attention, après, vous devez avoir votre ceinture accrochée ! Le « çà passe ou çà casse » devient cynique à l’écœurement.
Le Siècle des Ténèbres - le MEM pour Susan George - doit être la sélection naturelle des meilleurs. La force, l'oppression des masses ne peuvent suffire à long terme. Il faut bien plus : éradiquer toutes rebellions, proscrire l'optimisme, brocarder toutes idées révolutionnaires, briser les âmes et surtout conditionner les peuples dans de nouveaux repères culturels. Curieusement un des penseurs de cette théorie néolibérale a été un marxiste Antonio Gramsci : « Si la classe dominante veut réussir, elle doit avoir comme objectif principal une prise de pouvoir culturelle ». Comme quoi ce qui sert au marxisme, sert également au néolibéralisme! Allez comprendre !
« Tout pour nous et rien pour les autre, voilà la vile maxime qui paraît avoir été dans tous les âges, celle des maîtres de l’espèce humaines » Adam Smith, La richesse des nations, quatrième partie.
Le matraquage de l’opinion doit être massif et constant. « Nous avons vécu au-dessus de nos moyens », « Le travail rend libre nos dettes moins lourdes ». « Il faut améliorer notre compétitivité », « travailler plus pour gagner plus », « le changement, c’est mains tenantes », etc.. Vive le mouvement libertarien !
Comme le lavage des cerveaux est enclenché depuis 30 ans avec le « consommateur-client individualiste, décervelé » au « du pain, du sexe, des jeux et des média. défoulants », en toute discrétion, ils ont passé la vitesse démultipliée. Il y a plus de temps à perdre. Dans un régime répressif impressionnant, il faut jouer finement. De ces gueux bien trop instruits (histoire-géo and co.), de ces oisifs, il faut les mettre au boulot, les mettre sous pression, sous instinct de survie, déclencher chez eux des réflexes pavloviens, les droguer d'opium du peuple intégriste et surtout remplir leur cœur de haine, de replis identitaires.
Sachant que les pauvres, les exclus, les laissé-pour-comptes, les chômeurs ne votent plus, il faut s’appuyer sur les naïfs, les rentiers et les retraités qui effrayés, sont manipulables à souhaits. Il faut fortifier, martelés la nouvelle croyance, les nouveaux symboles les nouvelles valeurs. « Il faut un nouveau mythe global pour remplacer les Lumières », le mythe du « winner », du « Terminator », le super héros, seul capable de vivre, de gagner toutes les médailles et seul d’en imposer à autres. Le mot « collectif » comme l’expression « liberté-égalité–fraternité » sont à bannir, il n’y a que des leaders et des suiveurs - ou des suceurs de roues -, même pas foutus de se doper correctement. Si vous n’avez rien, c’est que vous n’avez rien fait. Si vous échouez constamment c’est que vous êtes inadapté, un tire-au-flanc, un parasite à la société qui a des droits sur vous.
[ ...Comme les machines, les robots, l'être humain - la ressource humaine, le kleenex des temps modernes - est un amortissement calculé sur 67 ans. Si par malheur une fin de vie prématurée arrivait, les descendants devront payer le manque à gagner à L' ETRE ENTREPRENEURIAL, aux créateurs des richesses... ] (mon billet . La descente aux enfers continue…)
« La concurrence est nécessaire à un monde moral ; sans elle, les gens n’auraient pas à se discipliner et deviendraient donc pas des être moraux. Le succès en ce bas monde indique une force morale suffisante ; L’insuccès suggère que l’on est insuffisamment discipliné. La dépendance est immorale. L’indiscipliné sera faible et pauvre, et c’est bien fait pour lui » George Lakoff dans le Framing Primer.
Devant le droit civique du citoyen abêti, les gouvernances sont tellement complexes qu’elles exigent des élites bien formées, surtout des élites des banques, les crèmes des crèmes, comme Goldman Sachs qui a dopé la Grèce à l’EPO – PPP pour rentrer dans l’EU.
La déclaration des droits de L’homme et du citoyen ou autres déclarations, droits fondamentaux doivent être des coquilles vides donnant l’illusion et le rêve.
Comme Pétain faisant de la résistance au « force du Mal », le fascisme viendra tout naturellement de la base. Un Monde sans failles !
Je vous laisse lire son livre.