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Billet de blog 22 mars 2009

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La victoire de Teutoburg en 2009 après JC

(Parodie de la vraie bataille de Teutoburg http://www.lesfilsdodin.com/grimoir/ARMIN.htm)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

(Parodie de la vraie bataille de Teutoburg http://www.lesfilsdodin.com/grimoir/ARMIN.htm)

Avec cette victoire, le petit aigle « Arminius », le cousin germain, le chérusque transfuge fils de Segimar, terrassa le grand méchant aigle financier. Cette puissance dominatrice et despotique, assoiffée de sang frais, exigeait toujours plus de nouveaux esclave-consommateurs libres en apparence mais entravés par les fers de l’endettement. Cette dictature oligarchique réussit, sans coercition démesurée, l’impensable : à descendre l’Humain au niveau des ressources premières et industrialiser à grande échelle l’exploitation de l’Homme par l’Homme.

Dans «LA DEROUTE D'ALESIA EN 2007 AP J.C. » (billet sur Médiapart) la soif de nouvelles conquêtes de César était sans fin : l’union méditerranéenne, l’Europe, l’Otan, l’occidentalisme. Même s’il ne fut jamais le maître du monde, le sénat de l’empire lui donna, contraint par ses légions financières et médiatiques, les pleins pouvoirs, pour défendre l’occident avec l’aide précieuse du pape infaillible, Benoit XVI qui l’adouba.

Pour les peuples gaulois, vaincus et asservis, toutes velléités de soulèvement étaient définitivement anéanties. Leur chef Ségolénix, prisonnière et captive médiatique de Sarkosus, n’était plus que l’ombre d’elle-même. Ses compagnons de campagnes, décervelés et pantins pitoyables se couchèrent les uns après les autres devant le consul sans honneur ni remord. D’autres, démagogues, essayèrent de prendre le relais sans véritable succès. D’autres enfin, druides rebelles mais inoffensifs et sous contrôle, étaient laissés en liberté pour semer la zizanie ou jouer la soupape de sécurité.

Malheureusement, dans nos belles provinces gauloises, malgré les mots d’amour, d’apaisement, le rappel des valeurs républicaines et humanistes, une haine viscérale inexplicable entre frères d’armes anéantit à chaque fois la collusion indispensable contre l’oppresseur. Le sectarisme idéologique maladif serait-il inscrit dans nos gènes gaulois ?

Sociologiquement, comme Pline, Emmanuel Todd a déjà disserté sur les différences entre la Gaule et la Germanie.

Même si leur indiscipline est légendaire, nos cousins germaniques sont réputés pour leur sens de l’esprit collectif, le sens du bien commun – « le devoir sacré » - et l’abnégation devant les difficultés.

De nombreuses petites guérillas en occident, couronnées de succès comme la victoire du ‘lait cru’ lors de la bataille des fromagers en Gaule précédèrent cette victoire historique. Elles annoncèrent le début de l’écroulement de l’empire néolibéral miné par un fond idéologique nauséabond et sans réelle consistance.

A cette époque, pour vivre en paix et en harmonie avec l’empire, il était de bon ton, voire obligatoire, pour la bourgeoisie, d’envoyer ses enfants à ses frais dans les grandes écoles afin qu’ils soient instruits économiquement et culturellement. Ainsi, Segimar, chef des Chérusques, offrit comme gage de soumission, son fils Arminius. Elément brillant, celui-ci fut instruit dans des écoles prestigieuses. Il apprit les techniques machiavéliques de guerre économique, de manipulations, de désinformations.

Arminius se fit remarquer puisqu’il devint très rapidement un chef militaire et un cadre du parti.

Pourtant, lui qui lutta pour écraser les arméniens, les thraciens et bien d’autres rebellions, n’oublia jamais ses origines germaniques. Pris de doutes, il décida de rentrer chez les siens en Germanie.

A son retour, confronté à la dure réalité, il fut horrifié. Il découvrit le côté obscur de l’empire caché sous des façades de démocratie, de liberté et de bondieuserie. Les lois inhumaines pour garder le pouvoir sur le monde et les impôts injustes le scandalisèrent. Le crime du Pape fait à l’Homme pour non assistance à population malade du Sida n’est qu’un exemple. Cet empire se fichait éperdument de l’Humain. Mieux, n’aurait-il pas trouvé là, en prétextant la volonté divine et l’infaillibilité, le moyen final d’anéantir la moitié de l’Humanité à moindre coût ? Le crime parfait. « Abstenez vous de faire l’amour, restez chastes, restez soumis et vous vivrez dans l’amour de Dieu et sous notre protection». Il fallait se rendre à l’évidence ; notre désir de domination, notre cupidité collective avaient enfantés, hélas, un monstre multicellulaire câblé en réseau, une bête inhumaine, hyper-intelligente et incontrôlable. Elle avait comme neurones certains de nos cerveaux et comme synapses les transmissions de données informatiques. Cependant, cette hydre imbattable avait un talon d’Achille, la docilité des peuples drogués et asservis.

Devant une telle force Arminius décida de former secrètement une alliance de tous les clans afin de battre ce système et de reconquérir l'honneur perdu et la liberté.

Les germains décidèrent de déclencher une première offensive en pleine forêt, à la lisère de marécages, lors d’un éclatement de bulles financières. Par plusieurs attaques successives, les légions de Varus vacillèrent. La brèche était suffisamment grande pour tenter l’inimaginable, mettre à genoux cet empire. Avec la rage au cœur, les hordes de guerriers bien décidés à vaincre ou à mourir attaquèrent en grand nombre avec une technique inhabituelle d’encerclement et d’étranglement.

Plus aucunes règles militaires et économiques n’étaient respectées. Sous l’impact, les légions des grandes surfaces flanchèrent les premières puis vint la grande débâcle anéantie dans les marécages.

Jamais l’Empire ne connut pareil défaite.

César apprenant la nouvelle, cria de rage et de désespoir : « Varus, rends-moi mes légions et mes milliards ».

Sur le champ de bataille, aujourd’hui encore, nos archéologues se posent des questions. Pourquoi, a-t-on retrouvé un bout de parachute doré ?

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