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Billet de blog 5 avril 2018

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#Nucléaire Mathilde Panot : «Les militants de Greenpeace sont des lanceurs d'alerte!»

Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne (France insoumise) était en déplacement en Ariège ce mercredi 4 avril. Membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, elle a rencontré les représentants de deux associations locales pour la Protection de la Nature et de l'Environnement et donné une conférence sur la "Sortie du nucléaire".

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Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne (France insoumise) est venue en Ariège ce mercredi 4 avril. Dans l'après-midi, elle a rencontré à la mairie de Verniolle les représentants de deux associations locales pour la Protection de la Nature et de l'Environnement, le Comité Ecologique Ariégeois (CEA) et l'association « Le Chabot ».

Et ensuite la députée a donné au foyer rural de Verniolle une Conférence "sur la sortie du nucléaire pour passer aux énergies renouvelables" en présence d'une centaine de personnes.

Rencontre avec les associations locales pour la Protection de la Nature et de l'Environnement

Plusieurs thèmes ont été abordé lors de cette rencontre comme ce sujet méconnu mais très important : celui de la cartographie des cours d’eau. L'association « Le Chabot », membre de France Nature Environnement Midi-Pyrénées, est très engagée sur ce dossier en Ariège. Lire ces deux articles de Reporterre de mars dernier : "Course contre la montre pour sauver les cours d’eau" et "Des milliers de cours d’eau sont rayés de la carte de France, et s’ouvrent aux pesticides". Et pour les abonné-e-s d'Arrêt sur Images : "Nicolino dévoile le lobbying de la FNSEA pour réduire le nombre de cours d'eau".

Un autre sujet abordé était celui de la réouverture de la Mine de Salau. Quand la mine a fermé en 1986, on apprend dans cette enquête de 2017 de Médiacités publiée sur Médiapart qu'en partant, l’industriel à laissé "quelques souvenirs. Deux énormes tas de déchets d’un total de 700 000 m3, bourrés d’amiante, arsenic, cuivre, fer, cadmium, zinc, bismuth. Le premier sur le bord de la route qui relie Salau à la mine. Le second, c’est le carreau de la mine, là où se trouvent les ruines des anciens locaux. Et aussi des fibres d’amiante dans les poumons d’anciens mineurs…" Les arguments des opposants à ce projet compilés par Novethic sont : "désastre environnemental, menace pour la faune, pollution à l’amiante, montage financier douteux avec une société de capital-risque domiciliée dans un paradis fiscal". L'association "Stop Mine Salau" appelle d'ailleurs à une manifestation "Contre le Permis de Recherches de Mines de Salau" ce samedi 7 avril 2018 à Saint Girons.

La présence de l'ours en Ariège et de la mission d’expertise annoncée par l’Etat ont également été évoqué. La députée de l'Ariège Bénédicte Taurine LFI est favorable au maintien des ours dans les Pyrénées : "Nous plaidons pour une politique active de coexistence entre l’ours et les paysans". Lire ce communiqué de décembre 2017 du CEA pour comprendre pourquoi les associations environnementales ont décidé de ne pas participer aux états généraux du pastoralisme : "En focalisant les politiques de la montagne seulement autour des problématiques économiques (élevage, agroforesterie, hydro-énergie, chasse…) c’est un peu oublier que les citoyens français et notamment citadins, sont attachés à la notion de biodiversité dans la nature et qu’ils sont également attachés à la présence des prédateurs naturels. La montagne n’est pas qu’un réservoir économique pour le « business » ; c’est une des dernières zones où l’humain peut encore ressentir la réalité, la force, l’harmonie de la nature primordiale".

Une autre thématique : à Saverdun, l'impact des gravières sur la nappe phréatique. Voir ce reportage de France 3 : "Ariège : un député demande un moratoire sur l'extension des gravières de Saverdun". Heureusement, les opposants à la gravière de Saverdun viennent tout récemment de remporter une victoire juridique : le Conseil d'État s'est rendu aux arguments de son rapporteur général qui, lors de l'audience publique qui s'était tenue en février dernier, avait estimé que «demeurent dans ce dossier des présomptions concernant la pollution des eaux».

Et pour finir, après le barrage de Sivens (une pensée pour Rémi Fraisse et ses proches), voici le barrage de Montbel en Ariège ! Là aussi, les associations et mouvements écologistes protestent contre "cette utilisation de l'eau qui favorisera une agriculture productiviste et inadaptée aux conditions climatiques." 

A la fin de cette rencontre, Mathilde Panot a parlé d'une possible audition des représentants des associations ariégeoises pour la Mission d'information sur la ressource en eau de la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. Affaire à suivre !

Conférence sur la sortie du nucléaire pour passer aux énergies renouvelables

Après le succès de la votation citoyenne sur la sortie du nucléaire, (315 000 votants pour cette consultation), et toujours dans le cadre de la Campagne pour la sortie du nucléaire et pour la promotion des énergies renouvelables de la France insoumise, la députée du Val-de-Marne est donc venue pour donner une conférence sur la "sortie du nucléaire pour passer aux énergies renouvelables". Une centaine de personnes était présente ainsi que Bénédicte Taurine, députée LFI de la 1ère circonscription d'Ariège.

Lors de cette conférence, elle est revenue sur la condamnation a de la prison ferme des militants de Greenpeace qui sont pour elle des "lanceurs d'alerte". Ces militants ont été sévèrement condamnés par la justice le 27 février dernier pour avoir pénétré dans la centrale de Cattenom, afin de dénoncer la dangerosité de sa piscine. Il y a une "répression très forte sur les militants anti-nucléaires" a-t'elle ajouté.

La députée a aussi parlé de Bure et du projet d’enfouissement de déchets radioactifs de Cigéo : un projet de poubelle nucléaire. Et du fait que les opposants sont harcelés pour avoir sur eux des opinels ou des pelles à tarte ! Lire l'article de Reporterre "À Bure, l’État harcèle les opposants à la poubelle nucléaire" et celui de Mediapart : Evacuation à Bure: le coup de force met fin au dialogue. Voir le blog "la lutte à Bure" sur Mediapart.

La députée est revenue sur sa rencontre à l'Assemblée Nationale avec Naoto Kan, l'ancien premier ministre japonais, qui était en poste au moment de la catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 et qui est devenu un militant anti-nucléaire engagé. Mathilde Panot a d'ailleurs précisé que "le gouvernement a refusé de le recevoir et on comprend pourquoi". Oui on comprend pourquoi n'est-ce pas Monsieur le Premier Ministre ? "Edouard Philippe, discret directeur d’Areva".

Mathilde Panot a aussi évoqué le cas des salariés de Nuvia Support, sous-traitant pour Framatome sur le site nucléaire de Romans-sur-Isère dans la Drôme, et qui sont maintenant en grève depuis plus de 60 jours ! Ils demandent une augmentation de 50 euros brut par mois et une revalorisation de leur statut.

La députée a insisté sur l'importance de prendre la décision de sortir du nucléaire maintenant : "Le nucléaire bloque l'avenir, il empêche les énergies renouvelables de se développer. Les 100 milliards d'euros pour rafistoler les centrales, c'est 100 milliards qu'on ne mettra pas dans les énergies renouvelables." D'ailleurs qu'apprend-on cette semaine : la Belgique sortira du nucléaire en 2025 ! Et nous ?

Un temps de questions-réponses a permis à Mathilde Panot de rappeler que pour mieux comprendre la transition énergétique, il faut lire le scénario Négawatt ainsi que celui de L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) qui propose un mix 100 % renouvelable pour le secteur électrique à horizon 2050. 

Pour écouter la conférence, vous pouvez la télécharger ici.

 Après la conférence, les participants ont pu écouter le concert du groupe toulousain Cool Cats' Swing : ambiance jazzy très sympa ! A écouter : "Cool Cats' Swing - Cover The Aristocats "Everybody Wants To Be a Cat".

Et c'était également l'occasion de partager un repas convivial : coucous de légumes végétarien, tartines au paté végétal et crèpes Vegan ! Et pour la boisson, jus de pommes, délice de cassis et la bière des faucheurs volontaires. Le tout, bio et local évidemment ! 😉

Illustration 1
Bénédicte Taurine et Mathilde Panot au début de la conférence © Sophia
Illustration 2
Réunion avec les APNE © Sophia
Illustration 3
Interview à Radio Transparence © Sophia
Illustration 4
Mathilde Panot © Aurélie
Illustration 5
Documentation "Réseau Sortir du Nucléaire" © Aurélie
Illustration 6
Restauration © Aurélie

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