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La blanche scénographie signée Nadia Lauro se veut impersonnelle , un lieu de passage entre dehors et dedans, public et privé,,entre bureau d’une avocate et cabinet du ou de la juge. Vont défiler différentes affaires dans différents pays européens ayant tous trait aux affaires familiales :divorces, garde des enfants, couples homos sans ou avec enfants, LGBT, PMA. Avancées ici , reculades ailleurs (Italie, USA) en matière de législation quand cela ne va pas se fourrer dans des replis kafkaïens. Tout cela va défiler en plusieurs langues sur le plateau deux grosses heures durant. C’est à la fois long (par son entassement répétitif) et court (certaines affaires passent trop en coups de vent), qui embrasse trop mal étreint dit le dicton.
Emilie Rousset a rencontres des dizaines d’avocates, car le métier concernant les affaires familiales est, de fait, surtout féminin, et ce sont les femmes qui ont, les premières, portées les flambeaux des avancées juridiques. Ce spectacle s’inscrit dans l’héritage de la reconstitution du Procès de Bobigny où s’illustra Gisèle Halimi , formidable et intense spectacle qui fit connaître et reconnaître Émilie Rousset. Il tourne toujours. Dans Affaires familiales , comme le pluriel l’indique on égrène une multiplicité de cas, trop peut être. Ce que le spectacle met en avant c’est le combat des avocates pour en arriver à des propositions -et adoptions- de loi sur les nouvelles identités de couples et de parents, en France avec des fortes résistances des milieux conservateurs et/ou réactionnaires nombreuses au sein de l’actuel gouvernement. De fait, sans le vouloir explicitement, ce spectacle s’avère militant pour les droits des femmes et des hommes a disposer de leur corps et de leurs relations aux enfant et êtres aimés .
Il y a, par exemple, cette belle séquence où Isabelle l’avocate de Teresa raconte comment cette dernière lors de l’adoption au Portugal de la loi lgbt et de la co-adoption en couple des deux sexes, s’est fait tatouer sr son corps cette date historique : 8 janvier 2010.. Il y a cette histoire d’homme marié et père de plusieurs enfants qui, sur le tard, assume son homosexualité. Je me suis alors souvenu de Appelez-moi madame ce beau film documentaire de Françoise Romand où un homme sur le tard révèle à son épouse qu’il se sent femme.Il le devient, et elle garde de bonnes relations avec son ancienne épouse (lire ici). En matière de trouble d’identité, le théâtre ne peut peut-être pas atteindre cette intensité car, dans ses gènes, il est travestissement, des glissements marivaudiens aux onnagatas japonais, le théâtre a ça dans son tréfonds, c’est pour lui une affaire familiale.
Il serait indécent de me pas citer, pour finir, l’excellence discrète des actrices et acteurs, souvent familiers des spectacles d(Émilie Rousset : Saadie BentaIeb, Antonia Buresi, Teresa Coutinha, Rugero Franceschini, Emmmanelle Lafon, Nùria Lionasi, Manuel Vallade.
Festival d’Avignon, Tinel de la Chartreuse de Villeneuve les Avignon, 18h, jusqu’au 13 juil puis du 15 au 17.
A la rentrée : Théâtre de la Bastille dans le cadre du Festival d’automne du 19 sept au 3 oct ; les 7 et 8 oc au Lieu Unique de Nantes ; du 3 au 6 déc puis du 10 au 12 déc au CDN d’Orléans ; les 11 et 12 fév à la nouvelle scène de de Cergy Pontoise ; les 12 et 13 mars au Volcan du Havre, du 18 au 20 mars à Evry.