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« Bonjour Paris !!! ». Sur la scène de la Coupole (nouvelle et belle salle du Théâtre de la ville), la bande son enregistrée chauffe le public. Cependant, sur la scène devant nous, il n’y pas des tonnes de matos, des lumières chiadées aux tourbillons dévastateurs, il n’y a pas d’orchestre tapi dans l’ombre, non, il n’y a pas d’orchestre du tout, il n’y a rien. Sauf un micro ordinaire posé sur pied au centre de la scène et, plus tard, un modeste piano électrique portatif. On entend off la voix de la star, on l’entend longtemps avant qu’elle n’apparaisse enfin devant les fans que nous sommes, forcément, et qui l’attendons tous, gentiment invités à entrer das son jeu. Elle se fait désirer comme toutes les stars et quand on est chaud, elle entre enfin.
Les codes de la star en tournée internationale sont là mais comme retournés, dépouillés, mis en vrille. Les chansons (originales, c’est le moins qu’on puisse dire) vont se succéder sur le plateau nu, seul accessoire indispensable et discret , la bouteille d’eau. Et entre deux chansons, la star se vautre en confessions pipi-caca-philo. Stéphanie est la star, autant qu’elle joue à l’être, nulle dérision ou moquerie mais un art affectueux du détournement. Philosophes de la déconstruction, vous en avez rêvé, Stéphanie Aflalo l’a fait, elle est votre égérie auto proclamée. Cela passe par un tourniquet de dédoublements dans lesquels l’artiste (chanteuse ? Actrice ? Performeuse ? Doublure?) nous entraîne avec entrain.
Les spectacles de Stéphanie Aflalo en cachent toujours un autre, mi virtuel mi secret. C‘était le cas de L’amour de l’Art et de Jusqu’à présent personne n’a ouvert mon crâne pour savoir s’il y avait un cerveau dedans (lire ici), ce dernier étant la première d’une série de « récréations philosophiques » à venir. Avant de créer ses spectacles et sa compagnie ( au nom de Johnny Stecchino) basée à Lille, elle avait servi à merveille des metteurs en scène comme Yuval Rozman, Hugo Mallon et Florian Pautasso. Avec ce dernier elle avait signé, seule en scène, une inoubliable version de Loretta song de Copi .
Créé à la POP, ce laboratoire flottant de formes nouvelles, ayant fait escale au Théâtre du Nord, le spectacle Live, on ne peut plus vivant, s’arrime pour quelques jours au Théâtre de la ville dans la nouvelle salle de la Coupole où il peut se déployer et jouer plus avant avec les codes du spectacle-show de la star pop en tournée internationale. De la star qui n’en est pas moins femme ayant soudain en scène envie de faire caca au cours accéléré d’anosognosie, l’arche de la nouée se dénoue devant nous, avec un humour constant, tempo de la soirée. Rien ne manque jusqu’aux larmes finales. On ne va pas se séparer comme ça. Stéphaniiiiiiie revient !!!
Créé à la Pop le spectacle Live conçu, écrit , mis en musique et interprété par Stéphanie Aflalo est à laffaiche de la Maison des Métallos du 13 au 17 mai à 31. Aux mêmes dates à 19h elle créera "Vanité Un " et "Vanité Deux".