Tirer, sèchement, franchement, d'un coup. Ça viendra tout seul, en une fois. C'est doux, luisant, mou, mouillé, assemblé un mottes de glaise à dorer. Se la mettre à terre, à taire, à piétiner, oui & alors, débrousser chemin, l'âme à l’œil. Mon ami(e), nous sommes tous de ces mêmes, à tendre ce moment. Réjouis. Réjouis-toi. Si. Elle ment, elle est née pour se faire mentir. Souviens-toi.
Mon âme repue, à mes basques. Cajoler : il faut se cajoler en soupirant, sans répondre au bruissellement de l'âme qui se démet ; c'est pas facile, non. Alors reste avec elle ; elle n'a rien d'autre pour t'abriter. Et toi, que ferais-tu sans elle? Qui serais-tu ? Au moins, est-ce que tu saurais si tu existes?
L’assaut de nuit traverse les corps pendus aux fenêtres. Le verre dépoli se brise en miettes et reprends de l’altitude à foison. Tu regardes de trop près, tu t’en prends sur la face alors que tu badines avec elle en toute transparence. Tu te la perds la vie. Tu te la perds.
Au Nord, elles s’épandent dans les ravines inhabitées, les glaciers d’étincelles et les vallées avec astres fruitiers et champs grégoriens. De loin, les âmes ne diffèrent pas : de toute façon, on ne les verra plus ; elles disparaissent derrière les nuages, bariolées des lames des feux de brousse.
A chaque regret, l'âme se dit éternelle & répète qu'elle ne craint pas.
Leurs vastes compagnies, cisaillant le ciel, le morcelant en îlots de lumière comme autant d'étoiles, se désynchronisent, s'adossant les unes aux autres, plaisantant des frayeurs, des énigmes laminant les faibles en esprit.