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Billet de blog 4 décembre 2013

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Penser une structure autoritaire au service de l'intégration de tous les élèves !

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Comment faire évoluer la pédagogie dans une structure autoritaire au service de l'intégration de tous les élèves ?

Dans le cadre de l'article suivant : PISA: l'école française championne des inégalités - 03 décembre 2013 |  Par Lucie Delaporte

http://www.mediapart.fr/journal/france/031213/pisa-lecole-francaise-championne-des-inegalites?onglet=commentaires#comment-4161999

grâce à l'échange qui s'est fait avec un autre commentateur de l'article, j'ai pu revisiter mon travail au travers de ses remises en questions de ce que j'avançais. Je restitue ici cet échange qui apporte un éclairage particulier sur les évolutions possibles que l'école pourrait apporter, principalement dans la dernière partie, mais c'est l'échange qui m'y a amenée, sans lui je ne l'aurais probablement pas vu.

D'où tout l'intérêt d'échanger avec les personnes qui demandent des comptes par rapport à ce que l'on avance...

03/12/2013, 13:36 | Par Josiane BLANC

La pensée ternaire, fondée sur le « tiers-inclu », est opposée à la pensée binaire, au dualisme cartésien selon lequel A ne peut être non-A. Il faut au contraire relier les opposer et les dépasser, les transcender. Il faut unifier le sujet et l’objet, la liberté et la contrainte. « Le « tiers-inclu » est l’insaisissable élément qui relie un niveau de Réalité à un autre. »

Fondée sur le Tiers Exclu, l'école a fonctionné et continue à fonctionner, pour des raisons "utilitaires", en triant les élèves et en ne gardant pour l'enseignement général, voie royale, que ceux qui sont capables d'abstraction. Les autres sont exclus, véritablement exclus, ils doivent trouver des substituts s'ils veulent malgré tout, selon leurs forces et s'ils n'ont pas trop perdu l'estime d'eux mêmes, sur-vivre.

La physique quantique travaille sur le Tiers Inclu, ce qui supposerait une autre approche de l'enseignement sur la base de l'expérience et l'expérimentation.

http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b13c11.php

3. L'ontologique de Lupasco

Le principe d'antagonisme dissipe un autre malentendu : Lupasco ne rejette pas la logique classique, il l'englobe. La logique classique est, pour Lupasco, "... une macrologique , une logique utilitaire à grosse échelle, qui réussit plus ou moins, pratiquement" [12]. En revanche, "La logique dynamique du contradictoire se présente... comme la logique même de l'expérience , en même temps que comme l' expérience même de la logique " [13].

Voilà une affirmation qui a l'air d'un parfait cercle vicieux pour un logicien classique, séparant complètement logique et ontologie. Pour Lupasco la logique est bien "l'expérience même de la logique" : le sujet connaissant est impliqué lui-même dans la logique qu'il formule. "L'expérience" est ici l'expérience du sujet . Le caractère circulaire de l'affirmation "logique comme expérience même de la logique" découle du caractère circulaire du sujet : pour définir le sujet il faudrait prendre en considération tous les phénomènes, éléments, événements, états et propositions concernant notre monde, et de surcroît l'affectivité. Tâche évidemment impossible : dans l'ontologique de Lupasco le sujet ne pourra jamais être défini. Tout ce que la logique peut faire c'est expérimenter un cadre axiomatique bien défini.

Partir de l'expérience de l'élève et lui permettre de trouver les éléments qui le feront avancer dans son questionnement propre et non à partir d'un "programme commun". Une révolution dans les pratiques des enseignants qui doivent être accompagnés, certains s'y essaient et réussissent déjà dans divers groupes. Je connais ceux qui s'initient aux pratiques proposées par le GFEN, les RERS et d'autres encore.

Une piste intéressante avec le travail de René Barbier et la pédagogie de l'enracinement (pour le Primaire), du surgissement (pour le collège) et paradoxale (pour le lycée) et non des pédagogies séparées -

http://barbier-rd.nom.fr/journal/spip.php?article39

http://www.barbier-rd.nom.fr/elearningP8/tele/sens09.pdf

en réponse au commentaire de Josiane BLANC

"La physique quantique travaille sur le Tiers Inclu, ce qui supposerait une autre approche de l'enseignement sur la base de l'expérience et l'expérimentation."

Etes vous bien sûr que faire référence à la physique quantique est pertinente dans un fil sur une science humaine ? En quoi ça peut aider les gens  à mieux comprendre votre propos sur l'enseignement ?  En quoi les problèmes de quantique sont comparables aux problème d'enseignement ?

"La physique quantique travaille sur le Tiers Inclu", ??? ha bon  ?  Planck ?  Heisenberg ? Shrodinger ?

Méfiez vous , faire référence induement ou de travers à une science sans en comprendre grand chose peut faire croire à un enfumage plus qu'à un réel argument et même risque donc de décrédibiliser le reste de votre propos ,

(en tout cas , cette "analogie" n'éclaire pas le moins du monde votre propos et si vous pouviez me traduire le passage sur l'ontologie de Lupasco en termes compréhensibles par le passant lambda , c'est à dire faire un minimum de "vulgarisation" ... parce que là ... )

ma réponse

Bonjour,

N'ayez aucune inquiétude, vous pourrez très facilement me mettre en difficulté sur la physique.

J'ai fait des liens entre les sciences humaines et la physique quantique après avoir lu certains documents, principalement de Basarab Nicolescu dont j'ai mis le lien et d'où j'ai extrait la partie que je propose.

Mes réflexions s'appuient sur un travail de recherche sur l'Autorité et ses avatars et la déconstruction du système autoritaire sur lequel a été construite l'institution scolaire comme macrologique, une logique utilitaire à grosse échelle et l'idéal directif qu'il diffusait. Je parle plutôt au passé car on peut se rendre compte des changements qui ont affecté ce "modèle". Voir mon travail dont j'ai mis les liens sur mon blog. Je suis désolée mais vous risquez d'avoir beaucoup de lecture. Si vous habitiez la Drôme, nous pourrions nous rencontrer et je pourrais vous en parler si vous en aviez le temps.

Dans le cadre d'une formation en théologie que je suis désormais pour approfondir ce travail sur l'Autorité, j'ai eu à travailler sur la signification du passage de la métaphysique à l'ontologie. Ci-dessous vous trouverez un extrait de ce travail différenciant métaphysique et ontologie :

La métaphysique repose sur un procédé inductif, celui que nous avons connu et qui nous a conduit à nous interroger sur l’essence de « la force » qui nous faisait agir. Une démarche de l’ordre de la recherche-action « moderne ». Platon était déjà dans cette démarche là.

L’ontologie repose sur un procédé déductif et elle a pu se formaliser lorsque les penseurs ont pris conscience de l’action que la connaissance, et donc la formation, pouvait avoir sur la nature humaine et qui pouvait être reproduite. Aristote, bien qu’il ait vu la fécondité de la démarche inductive, avait préféré travailler sur la démarche déductive.

Aristote regardait les enfants comme une terre vierge qu'il fallait travailler, Platon parlait d'un bouton qu'il fallait aider à éclore. La différence entre les deux visions de l'enfant et la préférence pour celle d'Aristote a mené à ce que nous connaissons aujourd'hui, peu d'investissement d'un grand nombre d'élèves dans le travail scolaire. Le procédé inductif pourrait favoriser le tiers inclu, le procédé déductif n'est pas possible pour tous les enfants car il demande d'être capable d'abstraction, certains ont besoin de passer par la pratique et l'expérience pour y parvenir, ce qui favorise le tiers exclu pour ceux qui n'ont pas cette possibilité là.

Un point de vue très rapide, excusez moi, mais difficile dans un commentaire d'en dire plus. Vous pouvez visiter mon blog ?

en réponse au commentaire de Josiane BLANC

en tout cas , je comprend mieux avec Platon et Aristote , comme quoi on a toujours besoin de nos  classiques chez soi ... et puis dire que certains enfants ont besoin de concret , de pratique et d'expérience est très compréhensible ... moi je pense qu'il faut des deux , du concret et de l'abstraction , d'abord  pour que chaque enfant y trouve son compte , et aussi par ce que l'abstraction sans concret est difficile et que le concret sans abstraction est incomplet et qu'il est donc bon que l'enfant aborde les deux , se confronte aux deux , et ce même s'il est plus à l'aise dans l'un des deux.

(sérieusement , pour tous ceux qui connaissent un peu de rudiments sur la quantique, ne serait-ce qu'un petite initiation , la phrase de ce Nicolescu ne veut rien dire du tout ... )

ma réponse

J'ai osé aller plus loin, mais ce n'est pas le lieu d'en parler. Si vous êtes curieux de mon travail, peut-être tomberez-vous un jour sur un autre lien entre physique quantique et un phénomène particulier que j'ai appelé le hiatus, principalement les ouvertures que j'entrevois. C'est assez étonnant.

J'ai aussi fait des liens avec le livre d'Alain Giré - Modèles mathématiques de systèmes évolutifs héréditaires (1987, PUF) - au chapitre 1 - Réel et Modèles. La structure autoritaire a une grande puissance et les mots qu'utilisent Alain Giré m'ont renvoyée à ces modèles de systèmes évolutifs héréditaires (un petit extrait p. 5 et 6) :

"Dévoilement du REEL

Tenter d'évoquer en quelques pages ce que l'on peut considérer comme le problème central de la philosophie ontologique et existentielle, peut apparaître bien imodeste, tant de grands esprits y ayant consacré leur oeuvre et leur vie.

Mais dans le mutisme à l'égard des fondements ontologiques, la plus grande confusion semble régner en théorie des systèmes dans l'usage des termes qui nous importent ici, de réel, modèle, représentation, identification. Aussi il nous apparaît nécessaire d'aborder ce problème incontournable dans son immensité même, et nous nous risquons à indiquer quelques unes de nos acceptions, en évitant si possible tout dogmatisme.

D'abord, le terme de REEL sera réservé avec ses majuscules à tout l'univers de ce qui est en acte ou en puissance, c'est à dire que tout évènement, objet, sujet, pensée, ... participe en dernière instance du REEL.

De cet espace("énergétique-inergétique"), nous n'avons qu'une perception, conception, expérience, conscience ... fragmentaire et floue qu'évoque parfaitement le terme de réel voilé (B. d'Espagnat, le réel Voilé).

Nous entendons le réel voilé comme une adhérence topologique de ce par quoi le réel nous fait des signes : traces connues, images, questions, ....

C'est ce réel voilé qui est susceptible d'être dévoilé, éclairci, découvert, inventé, illuminé. Cette ouverture au réel en appelle à ce mot magnifique d'Aléthéia (L'aléthéia c'est la vérité mais plus encore l'éveil qu'évoque Heidegger : "l'homme a son lieu entre ciel et terre entre l'ouvert de l'aléthéia et le scellement de la léthé".

L'espace des connexions au réel peut se structurer schématiquement suivant quatre axes principaux, qui correspondent à des modes de participation suffisamment spécifiques pour être distingués, même si dans un deuxième mouvement ils doivent être ressoudés dans une synergie unifiante.

1/ le réel expérimental ... accessible aux sens et à leurs extensions... [objet de recherche sur lequel les élèves peuvent travailler]

2 l'imaginal ... domaine du symbolique, de l'idéel, des archétypes et aussi de l'inconscient [l'idéal que se donne la société, intégrer et non exclure les générations plus jeunes]

3/ le conceptuel ... qui correspond essentiellement au plan épistémique de la rationalité et de la pensée discursive et scientifique [le domaine de recherche que maîtrise l'enseignant]

4/ le conscientiel ... participation intuitive et intégrative au réel. [ce tiers inclu à mettre en forme, la part de l'élève en formation accueilli dans une structure qui permet cette intégration]

...

Alain Giré a été Maître de conférence de mathématiques à l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon. En 4e de couverture il est présenté ainsi : sa formation initiale d'ingénieur, son doctorat, ainsi que ses "transformations" successives l'ont amené à une "passion transdisciplinaire" qui essayant de conjuguer Mathématique-Philosophie-Psychologie et Art se concrétise partiellement dans cet essai de Systémique Ouverte. Nous avons eu l'occasion d'échanger nos livres, curieux de ce que l'autre avait découvert. Il n'est plus dans l'enseignement aujourd'hui. Nicolescu est aussi passionné par la transdisciplinarité.

J'arrête là car c'est tout de même le principal de ce qui m'a renvoyée à cette structure qui nous vient des temps anciens. Elle construit un réel que j'ai tenté de découvrir pour répondre à toutes les questions que je me posais. J'ai terminé mon livre en disant je n'ai fait que soulever un coin du voile (Une mère face à l'école, 2007, p.116).

Inutile de vous dire que toutes les parties du livre avec formules algébriques et démonstrations sont inaccessibles pour moi.

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