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Billet de blog 16 septembre 2013

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Choisir la relation plutôt que la violence

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour honorer un défi que je me suis lancée toute seule (il y a parfois des moments d'inconscience !) je vais donc me mettre à la tâche (l'attache...).

Deux axes de réflexions : celui du cadre et des valeurs, celui de la sortie de ce cadre et ces valeurs.

Le cadre dans lequel nous fonctionnons est, encore, celui de la structure autoritaire et hiérarchique que j'ai déconstruite dans ce document

http://josiane.blanc.pagesperso-orange.fr/fichiers_pdf/la_pedagogie_autoritaire.pdf

Ce système était basé sur les valeurs d'obéissance et de régularité ; d'humilité, de modestie, de pauvreté ; de mortification de l’esprit et des sens ;

Qui réduisaient l’autonomie dans notre rapport au monde ;  l’exaltation de soi dans notre rapport à soi ; l'attirance ou le rejet (sexualité [être proche] et agressivité [être éloigné]) dans le rapport aux autres.

La pédagogie permet toujours la formation :

- d’un être solitaire – individualisme (Homme pour Homme)

- à la conquête du monde (Valeurs pour Valeurs) mais lesquelles ?

- capable de reproduire le système (Système pour Système)

Si le cadre "autoritaire et hiérarchique" existe toujours, "l'idéal directif" qui devait être diffusé au travers de ce cadre n'existe plus (d'abord l'éducation d'un chrétien, puis d'un patriote enfin d'un citoyen). Mais si l'idéal directif qui nous mettait "en mouvement ",  en tant qu'idéal d'une manière d'être en relation aux autres,  n'existe plus, la direction existe désormais en tant qu'idéal de l'avoir puisque nous avons refusé de transmettre cet idéal de l'être à la génération suivante en faisant "table rase" du passé (pour toutes sortes de raisons qui ont déjà été analysées par d'autres). Cela n'est pas sans conséquence sur notre présent et notre à venir. Désormais c'est à celui qui aura "le plus" en termes d'avoir, et à celui qui imposera le plus sa manière de pensée dans un choc frontal, que nous sommes confrontés.

Le cadre posé, comment en sortir ? C'est Alain Didier-Weil qui m'a permis de mieux le comprendre dans son livre "Les trois temps de la Loi" :

- 1er temps, ne parle pas (mais je ne peux pas ne pas parler)
- 2ème temps, la censure (le lapsus ou le mot d'esprit)
- 3ème temps, "vas-tu persévérer ? Qu'est-ce que tu veux réellement ?

Alain Didier-Weil n'hésite pas à dire que ce 3ème temps est celui de la Création "…par le commandement sidérant, le sujet renvoyé à ce temps originaire qui précède le temps de l’interdire est replacé dans une position originaire où, la loi n’étant pas là pour lui dire où est le bien, et où est le mal, il a à faire un acte de discrimination entre le bien et le mal qui doit être compris comme une authentique création de sa part car, en ce point de sidération, il n’y a plus aucun prêt à penser pour l’orienter éthiquement » (p.185).

Ici l’originaire serait le temps où le Club n’avait pas ce bouton « déconseiller », voir la polémique qu’il soulève...

Je ne développe pas plus pour l'instant ce travail, mais je peux répondre à des questions particulières.

Pour faire le rapprochement avec le commentaire de Luc Rigal sur son blog  http://blogs.mediapart.fr/blog/luc-rigal/090913/le-pas-de-cote-3-oligarchie-policiere-obsession-securitaire et le constat qu'il fait d'un "déconseiller" pour l'un de ses messages :

"Me voici donc constatant un premier « déconseiller » sur mon blog, pour un commentaire venant de moi (voir la discussion précédente). Je ne pouvais pas laisser cette inauguration ici sans réagir, ne serait-ce que parce que je peux en déduire n’avoir pas répondu comme il aurait fallu à Anacharsis." ... 

12/09/2013, 00:02 | Par Luc Rigal

J'ai fait un post à 9 h 59 le 16/9 : J'aime et j'apprécie votre manière de répondre, à ce "déconseiller", qui est dans l'ordre de la Création - en précisant que je tenterai d'expliquer mon propos sur mon blog, d'où ce billet.

Face à ce type de situation qui réveille chez nous des sentiments qui ne sont en général pas très positifs et peuvent induire une certaine violence, Luc Rigal a choisi une action plutôt qu'une réaction, c'est en cela que j'ai pensé à la Création (artiste dans l’âme Luc Rigal…).

Si nous reprenons les valeurs anciennes du système dans lequel nous baignons - obéissance et régularité ; humilité, modestie, pauvreté ; mortification de l’esprit et des sens - qui ne sont plus de mises aujourd'hui, il y a tout de même quelque chose de cet ordre dans la réponse qui s'interroge sur la pertinence du commentaire qui a été gratifié d’un "déconseiller" : ne serait-ce que parce que je peux en déduire n’avoir pas répondu comme il aurait fallu... de mon point de vue tout à l'honneur de son propriétaire !

Mais si je peux trouver positifs l'humilité et la modestie, il n'en est pas de même de la mortification de l'esprit et des sens. C'est surtout cela que j'aimerais reprendre car je pense que ce mot de "mortification" est totalement inadéquat alors que l'action est totalement positive.

Il y a une grave erreur dans l'utilisation de ce terme, mortifère, qui exprime très mal ce qu'il cherche à traduire en terme de savoir être. Ici l'esprit et les sens prennent un temps d'arrêt, de mon point de vue, qui permet de prendre du recul sur la situation et en maîtrisant les sens (colère, irritation, énervement...) d'exprimer une Parole qui permet de désamorcer la violence, de rester donc maître de soi tout en exprimant ce qui nous préoccupe dans une ouverture à l'autre qui est "exceptionnelle", dans le sens où elle est rare car trop souvent nous faisons plutôt appel au "coup de poing" dans ces occasions là.

C'est en cela que je peux voir dans cette Parole là un "mot d'esprit" qui, à la 2ème étape des trois temps de la Loi, répond à la censure et ouvre à la Création : une autre manière d'être en relation avec autrui, une autre manière qui refuse les relations d'agressivité pour privilégier le lien social, même avec ceux qui le dénigre. Une manière d'être qui nous fait bien défaut aujourd'hui dans nos sociétés devenues agressives.

Pour terminer, je repense à cette phrase dont je ne connais pas l'auteur, mais qui m'a souvent aidé face à certaines incompréhensions :

On peut toujours faire quelque chose avec ce que les autres ont fait de nous.

Transmettre la capacité de Créer !?

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